• Le terme d’image est polysémique. Analyser une image nécessite de réflécir à ce qu’est une image. Elle est à la fois un support et un ensemble d’informaztions. Mais l’image n’est pas le réel. Elle peut être  » à l’image » ou « à la ressemblance ». Mais elle est toujours une construction qui nécessite un travail d’interprétation.

     

    1. L’image est d’abord un support :

    -un support trimensionnel : le réel, l’image de synthèse…

    -un support bidimensionnel : une photo, un tableau, une image numérique…

    -un support unidimensionnel : une image verbale…

    -certaines images sont fixes : photo…

    -d’autres sont animées : images de film…

     

    2. L’image est une présentation ou une reproduction :

    -l’image présente.

    -l’image peut être un reflet, une ombre, un symbole, une copie…

    -elle est produite dans un contexte : passé (les plus anciennes images datent d’il y a 30 000 ans) ou présent.

    -elle peut être enregistrée : photo…

    -elle peut être fabriquée : peinture…

    -la plupart des images ne sont pas le réel mais leur auteur peut vouloir les faire passer pour tel.

     

    3. L’image est un regard ou une interprétation du réel :

    -elle montre.

    -elle ne montre pas.

    -elle cache.

    -elle peut être une construction parfois ambigüe : elle peut être une ombre ou un reflet.

    -elle peut être une représentation symbolique du réel : un logo.

    -elle peut être une interprétation métaphorique du réel.

    -elle peut être une représentation analogique du réel : un organigramme.

    -elle peut être une représentation fantasmée du réel.

    -elle peut donc être conforme ou non au modèle : un portrait ou une figuration déformée.

    -l’auteur a une intention : montrer quelque chose, provoquer une pensée, provoquer des émotions.

     

    4. L’image est aussi un support informatif.

    -elle « est » le réel : l’image du miroir…

    -elle « montre » le réel : radiographie, IRM…

    -elle déforme ou exagère le réel : la caricature…

     

    5. L’image doit être regardée et pas seulement vue :

    -elle peut donner l’impression, l’illusion d’être un support facilement abordable selon le principe erroné que le montré est la réalité.

    -elle nécessite de faire des liens entre les éléments montrés.

    -elle nécessite parfois des connaissances : la construction de l’image peut correspondre à des codes disparus ou à un contexte particulier.

    -elle nécessite une reconstruction ou une interprétation.

     

    6. L’image produit des sensations et des émotions:

    -des sensations et des émotions positives.

    -des sensations et des émotions négatives.

    -certaines images deviennent mémorielles.

     

    7. L’image permet de construire la pensée :

    -l’image est associée à un mot, à un objet, à un concept, à une émotion.

    -les images forment des schèmes.

     

    8. L’image peut être le symptôme d’un rapport faussé au monde :

    -l’image peut susciter un désir inapproprié ou excessif.

    -l’image peut être le symptôme d’une pathologie mentale : schizophrénie, hystérie…

     

    9. L’image est un enjeu de pouvoir.

    -l’individu peut vouloir contrôler son image : portrait officiel, photo officielle, mise en scène de soi dans les médias, sur les réseaux sociaux…

    l’image présente non seulement les qualités physiques mais aussi morales de l’individu mais mises en scène.

    -l’État peut contrôler l’image : images truquées, mise en scène au service de la propagande (rôle des peintres ou des photographes officiels…)…

    -l’État, des groupes ou des individus peuvent vouloir détruire l’image : iconoclasme…

     

    Application : http://blog.ac-rouen.fr/lyc-bloch-notes/2013/11/27/methodologie-de-lanalyse-de-limage/

     

    Jean-Marc Goglin

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  • Liste des croquis pouvant donner lieu à sujets d’examen

     

    Pour aider les professeurs et les élèves à préparer dans les meilleures conditions cet exercice, les sujets  de croquis proposés se limiteront à la liste suivante : 

     

    Il ne sera pas proposé  de schémas dans cette partie de l’épreuve.

    Critères d’évaluation des croquis

    L’évaluation des croquis portera  principalement sur les critères suivants :

    • pertinence des informations portées sur le croquis par rapport au sujet posé : sélection, hiérarchisation des informations; validité des localisations et de la nomenclature ;
    • organisation de la légende, pertinence du choix des figurés ;
    • qualité de la réalisation, lisibilité du croquis.

    http://eduscol.education.fr/histoire-geographie/enseigner/ressources-pour-les-evaluations-et-les-examens/baccalaureats-generaux-et-technologiques/les-productions-graphiques-dans-les-sujets-de-geographie-des-baccalaureats-les.html

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  • "Les techniques de production actuelles posent des problèmes toujours plus graves. Et si, après avoir exploité les possibilités de la chimie, les paysans utilisaient davantage les mécanismes du vivant?

    Nourrir toujours plus de gens, désireux de manger toujours mieux, sur une planète aux ressources limitées : l’agriculture a relevé ce défi de manière remarquable au cours de la seconde moitié du XXe siècle, en adoptant de nouvelles méthodes de production entrées dans l’histoire sous le nom de « révolution verte ». Mise sous pression de manière croissante, elle est aujourd’hui appelée par de nombreux agronomes à suivre une nouvelle stratégie, baptisée « révolution doublement verte » ou « agriculture écologiquement intensive ». Des formules compliquées destinées à entrer dans le langage courant, tant l’enjeu est incontournable.

    La révolution verte a consisté en une industrialisation de l’agriculture. Elle a entrepris de convertir la terre en un moyen de production comme un autre, en la transformant à l’aide de machines et de produits chimiques en un espace libéré des aléas naturels. Une option radicale, qui a permis d’énormes gains de productivité.

    « Les États-Unis s’en sont servis à l’époque de la Guerre froide pour empêcher des crises alimentaires et donc des révoltes dans leur aire d’influence », explique Bruno Parmentier, ex-directeur de l’École supérieure d’agriculture d’Angers et consultant en agriculture et alimentation. « Cela a été notamment le cas en Europe, où tracteurs, engrais et pesticides se sont déversés à travers le plan Marshall. » Les agronomes ont parallèlement rivalisé d’ingéniosité pour développer de nouvelles semences qui se sont répandues dans différents pays de ce qu’on appelait alors le tiers-monde. En Chine et en Inde notamment. Le mouvement n’a pas été universel cependant. Il supposait de l’esprit d’entreprise et des capitaux, raison pour laquelle il n’a guère profité à d’autres régions, dont l’Europe de l’Est, trop bureaucratique, et l’Afrique, trop pauvre.

    Le temps du changement semble revenu cependant. L’agriculture née de la révolution verte présente désormais de sérieux signes d’épuisement. « Cette impression s’appuie sur un faisceau d’indices », explique Michel Griffon, conseiller scientifique à l’Agence française de la recherche. « On assiste d’abord à un plafonnement des rendements: ceux du blé, en Europe et aux Etats-Unis, comme ceux du riz, en Inde et en Chine. Il s’avère ensuite que la méthode, caractérisée par une forte consommation de produits chimiques, devient de moins en moins supportable économiquement avec la hausse du prix des carburants fossiles et la diminution des subventions à l’agriculture. Il apparaît enfin que cette stratégie pose de graves problèmes écologiques, tels la pollution des sols et le déclin de la biodiversité. »

     

    Article d’Etienne Dubuis, paru le 29 décembre 2012 dans Le Temps, quotidien suisse.

     

    Questions :

    -Quels sont les enjeux passés, présents et futurs de l’agriculture ? Justifiez votre réponse.

    -Quels ont été les enjeux et les méthodes de la révolution verte ? Justifiez votre réponse.

    -Quel bilan en faire ? Justifiez votre réponse.

    -Est-il possible de nourrir correctement l’ensemble de la planète en 2050 ? Justifiez votre réponse.

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  • Même les acquis de la Révolution française n’ont pas permis l’égalité hommes-femmes ou l’émancipation des femmes. Au XIXe s, la société française s’organise encore sur un modèle patriarcal. Le code civil de 1804 instaure la subordination de la famille au père et la femme au mari. Le mari a l’autorité parentale. Il choisit le lieu de domicile. La femme s’occupe du foyer et des enfants. Ce modèle est un modèle inégalitaire mais qui veut promouvoir une complémentarité au sein du couple. Les femmes ne votent pas. De nombreux Républicains de gauche craignent leur conservatisme dû à l’attachement de beaucoup d’entre elles aux valeurs chrétiennes.

    En opposition, les mouvements féministes s’organisent dès le XIXe s. Ils estiment que les sociétés ont été modelées par des formes de domination masculine. Ils dénoncent une construction culture culturelle. En effet, dès l’Antiquité, l’image d’une femme soit maléfique soit faible est véhiculée par les récits mythologiques et par les écrits « scientifiques ». Progressivement, est construit le mythe du « sexe faible » à travers les écrits d’Hippocrate, de Galien et d’Aristote. Ce mythe, même si son expression s’est transformée, structure encore durablement l’image que les hommes ont des femmes et l’image que les femmes ont d’elles-mêmes. Il a entrainé une dévaluation du féminin. En conséquence, les femmes ont été écartées de la vie politique, des métiers nécessitant des machines et de certains sports. Les filles sont le plus souvent éduquées pour devenir femme au foyer, à la fois épouse, mère et ménagère. Une femme sans mari est mise à l’écart.

    Pour les Républicains, l’émancipation des femmes passe d’abord par l’accès à la scolarisation. En 1880, les filles accèdent à l’enseignement secondaire. En 1906, Marie Curie devient la première femme à enseigner à la Sorbonne. En 1911, elle obtient le prix Nobel de chimie. Les femmes sont nombreuses à travailler en dehors du domicile. Entre les deux guerres, elles représentent 35% de la population active. La moitié des femmes mariées exercent un emploi salarié. L’activité agricole représente encore la moitié du travail féminin.

     Les suffragettes réclament l’obtention du droit de vote. Le Sénat refuse de discuter du droit de vote des femmes pourtant acquis de nombreux pays étrangers. Néanmoins, les femmes obtiennent progressivement des droits. En 1920, la loi autorise les femmes à s’inscrire à un syndicat sans autorisation du mari. La journaliste Louise Weiss crée le mouvement Femmes nouvelles. Elle se présente aux élections législatives de 1936 mais refuse un poste de ministre faute d’être élue. Le 4 juin 1936, Léon Blum nomme trois femmes sous-secrétaires d’État. De 1940 à 1944, le régime de Vichy s’emploie à promouvoir et renforcer le rôle traditionnel des femmes. Celles-ci obtiennent le droit de vote par l’ordonnance du 21 avril 1944. Charles de Gaulle souhaite les remercier de leur participation à la Résistance. 12 millions de femmes votent pour la première fois le 29 avril 1945 à l’occasion des élections municipales. La constitution de 1946 confirme ce droit de vote.

    Après la Seconde Guerre mondiale, les pratiques revendicatives révèlent parfois l’influence des théories séparatistes du féminisme américain. Celui-ci insiste sur la différence radicale entre les sexes et sur la mise en place d’une contre-société féminine. Les féministes réclament une réflexion nouvelle sur les thèmes de l’avortement, l’égalité des chances, la prostitution… Le Mouvement de la Libération de la Femme et le mouvement Choisir de Simone de Beauvoir et de Gisèle Halimi réclament l’émancipation des femmes. L’essai existentialiste de Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe, publié en 1949, défend la pleine liberté et responsabilité des femmes. En mai 1968, une partie de la jeunesse revendique la libération sexuelle et réclame la suppression de la société patriarcale.

    Les femmes obtiennent des droits à la fois politiques, sociaux et individuels. Elles s’imposent peu à peu sur le marché de l’emploi. Si certains métiers semblent traditionnellement réservés aux femmes (enseignement, métiers du « soin »), d’autres se féminisent peu à peu. En 1965, la loi sur les régimes matrimoniaux autorise les femmes à exercer une activité professionnelle sans l’autorisation du mari et à ouvrir un compte bancaire. En 1971, la loi reconnait l’autorité parentale conjointe. En 1972, la loi impose l’égalité salariale. En 1975, la loi instaure le divorce par consentement mutuel et la loi Veil autorise l’I.V.G. En 1983, la loi Roudy instaure l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. En 1992, une loi interdit le harcèlement sexuel dans les relations de travail. Progressivement, les femmes parviennent à jouer un rôle politique. En 1974, une femme se présente pour la première fois à l’élection présidentielle : Arlette Laguiller (Lutte ouvrière) fait de sa candidature un élément du combat féministe. En 1991, Édith Cresson, nommée par François Mitterrand, devient la première femme Premier ministre. La loi sur la parité du 6 juin 2000 impose aux partis politiques de présenter autant d’hommes que de femmes sur les listes électorales. En 2007, Ségolène Royal, candidate du P.S., parvient au second tour de l’élection présidentielle.

    Malgré tout, les inégalités demeurent. En 1998, le sociologue Pierre Bourdieu publie un livre, La domination masculine, rappelant les raisons pour lesquelles la domination masculine se perpétue à travers le temps. Chacun, homme ou femme, est enfermé dans un rôle qu’il a appris, qu’il reproduit et qu’il transmet. Même si de plus en plus de femmes intègrent les grandes écoles dont l’É.N.A. et l’E.N.S., les femmes occupent encore peu de postes à haute responsabilité. Elles restent sous-représentées dans la vie politique française. En 2012, l’Assemblée Nationale compte 26,9% de députées, le Sénat 22,2% de sénatrices. Si les filles sont considérées comme réussissant davantage leur scolarité que les garçons, les inégalités sur le marché de l’emploi existent toujours. Leurs salaires sont globalement inférieurs à ceux des hommes : l’écart reste supérieur à 20% et plus encore pour les cadres. Aujourd’hui, le débat porte sur la notion de « genre » avec des implications politiques et sociales. D’un côté, les « universalistes » considèrent que l’être humain est universel et qu’il ne faut pas différencier les femmes des hommes. Aussi sont-ils opposés à l’instauration de « quotas » féminins. De l’autre, les « différencialistes » considèrent qu’il existe une spécificité féminine qui doit être prise en compte. Aussi sont-ils favorables à la stricte parité.

    Pourtant, les mentalités évoluent. Le mépris des femmes n’est plus socialement admis. Un processus de féminisation des sociétés semblent en cours… Mais certaines questions demeurent complexes : la garde des enfants, généralement attribuée aux femmes en cas de divorce, reproduit la division traditionnelle des rôles.

     

    Jean-Marc Goglin

     

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