• La déroute militaire de mai-juin 1940 bouleverse la vie politique française.

    Le gouvernement démissionne.

    Un nouveau chef de gouvernement est nommé : Philippe Pétain.

    Pétain appelle à l'armistice.

    Il obtient les pleins pouvoirs et instaure un nouveau régime politique.

      

    Les Français, vaincus, vont-ils être attentistes, collaborer ou résister ?

      

     

    I. 1940-1944 : L’État Français.

      

    • Un régime né de la défaite.

      

    -Juin 1940 : La France est militairement vaincue.

    Un affrontement aux dimensions planétaires - Maxicours

     

    16 juin 1940 : Le président Albert Lebrun nomme le maréchal Pétain président du conseil.

    17 juin 1940 : Pétain appelle à l'armistice.

    Écouter : https://www.google.com/search?client=firefox-b-e&q=p%C3%A9tain+discours+17+juin+#fpstate=ive&vld=cid:19f3a5bb,vid:s87CKB5E3SQ,st:0

    Texte : http://jmgleblog.eklablog.com/texte-discours-de-philippe-petain-du-17-juin-1940-a142460552

    22 juin 1940 : l'armistice met fin aux combats.

     

    -10 juillet 1940 : Une majorité de parlementaires, députés et sénateurs, vote les pleins pouvoirs à Pétain.

    Le président Albert Lebrun se retire.

    11 juillet 1940 : Pétain fonde l'"État français".

    Le problème de la légalité du régime de Vichy est toujours débattu. 

     

    • Un régime qui s'impose sur une partie de la France.

      

    L’État Français exerce son pouvoir sur la zone dite "libre".

     

     France occupée/France de Vichy 

      

    • Un régime autoritaire.

      

    Le régime de Vichy ne repose pas sur un parti unique mais sur un chef : 

    Vichy, la Résistance et la refondation de la République

     Affiche de propagande de 1942. 

     Philippe Pétain concentre tous les pouvoirs.

    Un culte lui est rendu.

    Vichy, la Résistance et la refondation de la République

      

    • Un régime qui collabore.

     

    Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=PNMswtqJ0gg  

     

    -24 octobre 1940 : Entrevue entre Pétain et Hitler à Montoire-sur-le-Loir.

    24 octobre 1940 - Rencontre de Montoire - Herodote.net

     

    -30 octobre 1940 : Pétain annonce la collaboration d’État.

    Texte : http://jmgleblog.eklablog.com/texte-philippe-petain-annonce-la-collaboration-a142500928

    Vichy, la Résistance et la refondation de la République

     

    Les formes de collaboration sont diverses : politique et administrative, idéologique, économique...

    Il faut distinguer les collaborateurs et les collaborationnistes. 

      

    -16 février 1943 : Vichy instaure le STO.

    Vichy, la Résistance et la refondation de la République Affiche de propagande de Vichy de 1943. 

      

    • La "révolution nationale".

     

     Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=qhPVEgw5Sxk

     

    -La Révolution nationale :

     Affiche éditée par le centre de propagande de la Révolution nationale, 1942. 

     

    -Vichy condamne :

      -la République, son fonctionnement et ses valeurs,

      -des groupes d'individus accusés de vouloir affaiblir la France,

      -les comportements individualistes ou déviants. 

     

    -Vichy impose :

      -un nouveau fonctionnement politique,

      -de nouvelles valeurs,

      -de nouveaux comportements. 

      

    -3 octobre 1940 : Vichy impose un "statut des Juifs".

    Texte : http://jmgleblog.eklablog.com/texte-le-premier-statut-des-juifs-du-regime-de-vichy-du-3-octobre-1940-a142522764

    Vichy pratique l'antisémitisme d’État.

    16-17 juillet 1942 : Rafle du Vel d'Hiv.

      

    -4 octobre 1941 : Vichy impose une Charte du travail qui impose un fonctionnement corporatiste.

    https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/2b/Charte_du_travail_1941.jpg

    Affiche de propagande. 1941.

     

    La Charte du travail

    Affiche éditée en 1941 par le secrétariat général de l'Information et de la Propagande.

    Ph. © Archives Larbor

     

    Vichy supprime la liberté syndicale et le droit de grève. 

      

    -30 janvier 1943 : Vichy crée la Milice placée sous le contrôle de Joseph Darnand. 

    Résultat de recherche d'images pour "milice francaise contre le communisme"La Milice traque la Résistance.

    La Milice symbolise la fascisation du régime de Vichy.

     

    -Le régime de Vichy disparait le 20 août 1944.  

     

      

    II. 1940-1944 : La Résistance. 

     

    • Le refus de l'occupation et du régime de Vichy.

      

    -18 juin 1940 : Appel radio du Général de Gaulle à la BBC (non enregistré mais répété le 22 juin).

    Vichy, la Résistance et la refondation de la République

     Charles de Gaulle. BBC 1941. Source : http://news.bbc.co.uk/today/hi/today/newsid_8744000/8744189.stm

     

    Texte : http://jmgleblog.eklablog.com/texte-appel-du-18-juin-1940-de-charles-de-gaulle-a142498452

    Charles de Gaulle :

      -condamne la demande d'armistice,

      -appelle à résister,

      -se présenter comme un chef politique. 

     

    -La résistance intérieure débute dès l'été 1940 : des tracts, des graffitis, des actes isolés expriment le refus de l'occupation allemande. 

    LES GRAFFITI RÉSISTANTS SOUS VICHY - Résister par l'Art et la Littérature  (CNRD)

    Lieu, date, auteur inconnus.

     

    • L'organisation de la France libre.

      

    -Charles de Gaulle obtient le ralliement progressif de l'empire colonial.

     CNRD : Tract de la France Libre, archives départementales du Val-d'Oise -  la305sengage

     

    -Les FFL participent aux opérations en Afrique et au Moyen Orient.

    Carte : L'ébranlement de l'ordre colonial en Afrique pendant la guerre  (1939-1945) | lhistoire.fr

     

    -1941 : Charles de Gaulle crée le Comité national français de Londres.

    Il le présente comme un gouvernement en exil.

    Le Comité national français, à Londres. De gauche à droite : André Diethelm, Émile Muselier, Charles de Gaulle, René Cassin, René Pleven et Philippe Auboyneau.

    Photo anonyme.

     

    CDG a le soutien du Premier ministre britannique Winston Churchill.

    Il doit convaincre les États-Unis de sa légitimité.

    Juin 1942 : de Gaulle proclame :

    « Nous voulons qu'une fois l'ennemi chassé du territoire, tous les hommes et toutes les femmes de chez nous élisent l'Assemblée Nationale qui décidera souverainement des destinées du pays ».

    Texte : https://www.charles-de-gaulle.org/wp-content/uploads/2017/03/Declaration-publiee-dans-les-journaux-clandestins-en-France.pdf

      

    • Le développement de la Résistance intérieure.

      

    -La résistance active reste le fait d'une minorité.

    Mais le nombre des résistants augmente : 

      -1941 : Les communistes rallient massivement la Résistance.

      -1943 : Les réfractaires au STO intègrent la Résistance.

      Vichy, la Résistance et la refondation de la République

    -Les résistants se regroupent progressivement en mouvements, en réseaux clandestins ou en maquis. 

     

     

    Les résistants sont des hommes et des femmes appartenant à tous les milieux sociaux et à tous les bords politiques.

      

    -Les résistants pratiquent le renseignement et le sabotage, protègent les populations menacées de déportation.

      Résultat de recherche d'images pour "mouvement de resistance"

     

    • Les premières organisations : le CNR et CFLN.

      

    -1942 : Charles de Gaulle confie à Jean Moulin la mission de coordonner les résistances. 

    Vichy, la Résistance et la refondation de la République

     Jean Moulin. Date inconnue. Source inconnue. 

     

    Mai 1943 : Jean Moulin crée le CNR.

    Le CNR reconnait l'autorité de de Gaulle.

     

    Le CNR : 

      -coordonne les FFL et les différents réseaux de résistance formant les FFI, 

      -assure les liaisons avec les Français de Londres.

     

    -Juin 1943 : Charles de Gaulle crée le Comité français de Libération nationale installé à Alger.

    Une de La Dépêche algérienne. 4 juin 1943.

    Drapeau

    CDG réunit une assemblée consultative.

      

    -Les FFI et les FFL participent à la libération du territoire.

     Affiche 1943/44

    =Armée Française de Libération. 

     

    -6 juin 1944 : L'AFL participe au débarquement en Normandie.

    Carte des plages du débarquement en Normandie par découpage militaire.

     

    25 août 1944 : La 2e DB entre dans Paris.  

     Libération de Paris] Et la 2e DB entra dans Paris

    2e DB

      

    -Décembre 1944 : La France est libérée.

    Libération de la Corse : Enfin une place dans les manuels scolaires | Corse  Matin

     

     

    III. 1944-1946 : Le rétablissement de la République.

     

    • Le programme du CNR. 

     

    -15 mars 1944 : Le CNR adopte un programme intitulé Les Jours Heureux par le CNR.

     

    Vichy, la Résistance et la refondation de la République

     

    Texte : http://www.humanite.fr/politique/les-jours-heureux-le-programme-du-conseil-national-542380

      

    -Ce programme est à la fois politique, économique et social.  

    Il a pour objectifs : 

      -de restaurer la République et la souveraineté populaire, 

      -de créer une solidarité nationale,

      -de faire reconnaître de Gaulle comme un dirigeant légitime. 

       

    • Le GPRF.

      

    2 juin 1944 : Charles de Gaulle remplace le CFLN par le GPRF.

    Le GPRF s'installe à Alger puis à Paris.

    Le GPRF rassemble toutes les tendances politiques non compromises avec le régime de Vichy. 

    Le GPRF fait reconnaitre sa légitimité aux Alliés qui envisageaient de placer la France sous une autorité militaire de tutelle.

     

    Vichy, la Résistance et la refondation de la République

     « Liberté », affiche d’Henri Biais éditée en août 1944 sous l’occupation allemande.

      

    • Les premières mesures politiques.

      

    -21 avril 1944 : Charles de Gaulle autorise par ordonnance le vote des femmes aux élections municipales.

      

    -9 août 1944 : Le GPRF : 

      -déclare que "la forme de gouvernement est et demeure la République" et que celle-ci "n'a pas cessé d'exister", 

      -annule les lois promulguées par le régime de Vichy, 

      -rétablit les libertés fondamentales.

       

    -Le GPRF :

      -désarme les groupes de résistants.

      -organise une épuration légale afin de mettre fin aux épurations spontanées qui ont éclaté dès l'été 1944.

    Epuration en France - Memoires de guerre

    Belfort, 20 novembre 1944. Deux femmes soupçonnées de collusion avec l'ennemi ont été tondues

     

      -traduit le maréchal Pétain et Pierre Laval devant une Haute Cour de justice. 

    Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=6ma9FQvIAAQ

     Vichy, la Résistance et la refondation de la République

      

    • La préparation de la nouvelle République.

      

    -21 octobre 1945 : Les Français sont soumis à un référendum.

    Ils rejettent un retour à la IIIe République.

     

    -20 janvier 1946 : Charles de Gaulle en désaccord avec le projet de nouvelle constitution démissionne.

    Félix Gouin le remplace.

    20 janvier 1946 - De Gaulle démissionne - Aujourd'hui, l'éphéméride  d'Archimède

    Dossier : http://www.francesoir.fr/culture-medias/janvier-1946-de-gaulle-quitte-definitivement-la-vie-politique

     

    -13 octobre 1946 : La constitution de la IVe République est adoptée par référendum.

     

     

    Jean-Marc Goglin 

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  • « Français,

    J'ai rencontré, jeudi dernier, le chancelier du Reich. Cette rencontre a suscité des espérances et provoqué des inquiétudes. Je vous dois à ce sujet quelques explications. Une telle entrevue n'a été possible, quatre mois après la défaite de nos armes, que grâce à la dignité des Français devant l'épreuve, grâce à l'immense effort de régénération, auquel ils se sont prêtés, grâce aussi à l'héroïsme de nos marins, à l'énergie de nos chefs coloniaux, au loyalisme de nos populations indigènes. La France s'est ressaisie. Cette première rencontre, entre le vainqueur et le vaincu, marque le premier redressement de notre pays. C'est librement que je me suis rendu à l'invitation du Führer. Je n'ai subi, de sa part, aucun "dictât", aucune pression.

    Une collaboration a été envisagée entre nos deux pays. J'en ai accepté le principe. Les modalités en seront discutées ultérieurement. À tous ceux qui attendent aujourd'hui le salut de la France, je tiens à dire que ce salut est d'abord entre nos mains. À tous ceux que de nobles scrupules tiendraient éloignés de notre pensée, je tiens à dire que le premier devoir de tout Français est d'avoir confiance. À ceux qui doutent comme à ceux qui s'obstinent, je rappellerai qu'en se raidissant à l'excès, les plus belles attitudes de réserve et de fierté risquent de perdre de leur force. Celui qui a pris en main les destinées de la France a le devoir de créer l'atmosphère la plus favorable à la sauvegarde des intérêts du pays. C'est dans l'honneur et pour maintenir l'unité française, une unité de dix siècles dans le cadre d'une activité constructive du nouvel ordre européen, que j'entre aujourd'hui dans la voie de la collaboration.

    Ainsi, dans un avenir prochain, pourrait être allégé le poids des souffrances de notre pays, amélioré le sort de nos prisonniers, atténuée la charge des frais d'occupation. Ainsi pourrait être assouplie la ligne de démarcation et facilités l'administration et le ravitaillement du territoire. Cette collaboration doit être sincère. Elle doit être exclusive de toute pensée d'agression. Elle doit comporter un effort patient et confiant. L'armistice, au demeurant, n'est pas la paix. La France est tenue par des obligations nombreuses vis-à-vis du vainqueur. Du moins reste-t-elle souveraine. Cette souveraineté lui impose de défendre son sol, d'éteindre les divergences de l'opinion, de réduire les dissidences de ses colonies.

    Cette politique est la mienne. Les ministres ne sont responsables que devant moi. C'est moi seul que l'histoire jugera. Je vous ai tenu jusqu'ici le langage d'un père. Je vous tiens aujourd'hui le langage du chef. Suivez-moi. Gardez votre confiance en la France éternelle. »

     

    Philippe Pétain, discours, 30 octobre 1940.

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  • « Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat. Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui. Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non ! Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

    Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis. Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.

    Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la radio de Londres. »

     

    Charles de Gaulle,  version écrite du message radiodiffusé à la BBC, Londres, 18 juin 1940. 

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