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Par JMGoglin le 5 Février 2024 à 15:50
=Expression forgée en 1952 par Alfred Sauvy en référence au Tiers-Etat.
-Des États qui, pour la plupart, n'existent pas en 1945.
=territoires colonisés.
Des États récents/"neufs".
=nés de la décolonisation.
Des États cherchent à s'associer et à créer une force "non alignée" sur les 2 Blocs de la Guerre froide.
I. De nouveaux États nés de la décolonisation.
Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=y3BedV3LhGg
3 grandes phases successives :
-en Asie,
-en Afrique du Nord,
-en Afrique sub-saharienne.
II. Des États entre 2 blocs.
Ces États sont des enjeux de la Guerre froide.
Les EU et l'URSS cherchent à les influencer.
Mais :
-refus de rester sous influence de l'ancienne métropole,
-refus de subir l'influence d'une puissance étrangère.
III. Deux nouveaux modèles.
- L’Égypte de Nasser.
1952 : Un coup d’État militaire renverse la monarchie égyptienne.
1956 : Gamal el-Nasser est élu Président de la République.
=modèle socialiste et panarabe.
- La Chine de Mao Tse Toung.
1949 : La Chine devient communiste après une guerre civile.
=la République Populaire de Chine.
Mao Tse Toung. Proclamation de la République Populaire de Chine. 1er octobre 1949.
Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=TQTovNip7gk
1950 : La Chine demande le soutien de l'URSS.
1960 : La Chine rompt officiellement avec l'URSS.
Mao et Nikita Krouchtchev. Caricature de Herblock pour The Washington Post, date inconnue.
Source : http://www.ibhistorytopics.com/wp-content/uploads/2009/12/sino-soviet-split1.jpg
Étude : http://jmgleblog.eklablog.com/etude-la-chine-et-les-trois-mondes-1974-a182052642
« Tous les peuples du monde unis pour vaincre l’impérialisme américain ! Pour vaincre le révisionnisme soviétique ! Pour vaincre les réactionnaires de toutes les nations ! ». Affiche de l’atelier de propagande des Beaux-Arts de Shanghai, 1969.
=modèle communiste et anticolonialiste/anti-impérialiste.
Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=_2CWYeJkYYA
IV. L'affirmation d'un Tiers Monde.
- 18-24 avril 1955 : La conférence de Bandung.
Vidéo : https://fresques.ina.fr/independances/fiche-media/Indepe00240/conference-de-bandung.html
- 1956 : La crise de Suez.
Affiche soviétique. 1956.
- 1956 : La déclaration de Brioni (Yougoslavie).
Vidéo : https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000788/la-rencontre-tripartite-de-brioni.html
L’Égypte, l'Inde et la Yougoslavie proclament leur non-alignement.
- 1961 : la conférence de Belgrade.
Le TM réaffirme des principes communs.
Mais il apparait déjà divisé.
Plantu, Pauvres chéris, Le Centurion, 1978.
- 1973 : La Conférence d'Alger.
-Septembre 1973 : Les participants réclament un Nouvel ordre économique mondial.
Ils adoptent une charte commune.
Texte :
-Certains États tombent dans une nouvelle dépendance économique.
Le Monde, 31 octobre 2006.
D'autres vont émerger.
Jean-Marc Goglin
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Par JMGoglin le 11 Mars 2023 à 10:20La Conférence [...] a pris note avec une profonde inquiétude de l'état de tension internationale et du danger de guerre atomique mondiale. Le problème de la paix est le corollaire du problème de la sécurité internationale. À cet égard, tous les pays devraient coopérer, particulièrement par le truchement des Nations unies, pour amener une réduction des armements et l'élimination des armes nucléaires sous un contrôle international efficace. C'est de cette manière que la paix internationale peut être assurée et l'énergie nucléaire utilisée exclusivement à des fins pacifiques. Cela contribuerait à répondre aux besoins particuliers de l'Afrique et de l'Asie, car elles ont un besoin urgent de progrès social et d'un meilleur niveau de vie, ainsi que d'une plus grande liberté. Liberté et paix sont interdépendantes. Le droit à disposer de soi doit être accordé à tous les peuples, et la liberté et l'indépendance doivent être accordées dans les délais les plus courts possible à ceux qui sont encore soumis. En vérité, toutes les nations devraient avoir le droit de choisir librement leurs propres systèmes politique et économique et leur propre mode de vie, conformément aux principes et aux buts des Nations unies.Communiqué final de la conférence de Bandung, 24 avril 1955.
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Par JMGoglin le 1 Décembre 2020 à 11:54
(...) L’impérialisme est sur son déclin (,) les empires coloniaux et les autres formes d’oppression étrangères imposées aux peuples en Asie, en Afrique et en Amérique latine disparaissent peu à peu de la scène de l’histoire (...).
Les gouvernements des pays participant à la conférence rejettent catégoriquement la thèse qui veut que la guerre, et notamment la guerre froide, soit inévitable, car cette thèse est un aveu d’impuissance et de désespoir.
(...) Le monde où nous vivons est caractérisé par l’existence de systèmes sociaux différents. Les pays participants ne considèrent pas que ces différences constituent un obstacle insurmontable à la stabilisation de la paix, à condition qu’il n’y ait pas de tentatives de domination et d’ingérence dans les affaires intérieures des autres peuples et nations (...).
Les pays participants considèrent que dans ces conditions, la coexistence pacifique, selon ces principes, est la seule solution si l’on veut sortir de la guerre froide et du risque d’une catastrophe universelle.
(...) Les pays non alignés représentés à la Conférence ne prétendent pas créer un nouveau bloc et ne peuvent pas constituer un bloc (...). Estiment que la lutte du peuple algérien pour la liberté, l’autodétermination et l’indépendance, et pour l’intégrité de son territoire national, y compris le Sahara, est juste et nécessaire (...) :
-Exigent que les événements tragiques du Congo ne se renouvellent pas (...).
-Condamnent résolument la politique d’apartheid pratiquée par l’Union Sud-africaine (...).
-Condamnent les politiques impérialistes poursuivies au Moyen-Orient et donnent leur appui au plein rétablissement de la population arabe de la Palestine dans tous ses droits (...). Estiment que l’établissement et le maintien de bases militaires étrangères sur les territoires d’autres Etats, particulièrement contre la volonté expresse de ceux-ci, constituent une violation flagrante de la souveraineté de ces Etats (...).
-Sont convaincus que le droit de Cuba ou de toute autre nation à choisir librement le système politique et social le plus conforme à sa situation et à ses besoins, et à ses possibilité doit être respecté (...)."
Extrait de la déclaration finale des chefs d’État ou de gouvernement de la Conférence de Belgrade qui, à l’invitation de Tito, Nehru et Nasser réunit 25 pays non-alignés, du 1er au 6 septembre 1961.
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Par JMGoglin le 1 Décembre 2020 à 11:46
Consigne : Identifiez 2 3 ou 4 thèmes et classez les articles.
[...] Libérées de la méfiance, de la crainte, faisant preuve de bonne volonté mutuelle, les Nations devraient pratiquer la tolérance, vivre en paix dans un esprit de bon voisinage et développer une coopération amicale sur la base des principes suivants :
Dix principes
- Respect des droits humains fondamentaux en conformité avec les buts et les principes de la Charte des Nations Unies
- Respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de toutes les Nations
- Reconnaissance de l'égalité de toutes les races et de l'égalité de toutes les Nations, petites et grandes
- Non-intervention et non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays
- Respect du droit de chaque Nation de se défendre individuellement ou collectivement conformément à la Charte des Nations Unies
- a) Refus de recourir à des arrangements de défense collective destinés à servir les intérêts particuliers des grandes Puissances quelles qu'elles soient
b) Refus par une Puissance quelle qu’elle soit d'exercer une pression sur d'autres - Abstention d'actes ou de menaces d'agression ou de l'emploi de la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique d'un pays
- Règlement de tous les conflits internationaux par des moyens pacifiques, tels que négociation ou conciliation, arbitrage ou règlement devant des tribunaux, ainsi que d'autres moyens pacifiques que pourront choisir les pays intéressés, conformément à la Charte des Nations Unies
- Encouragement des intérêts mutuels et coopération
- Respect de la justice et des obligations internationales.
La Conférence afro-asiatique proclame sa conviction qu'une coopération amicale, conforme à ces principes, contribuerait effectivement au maintien et à la consolidation de la paix et de la sécurité, cependant qu'une coopération dans les domaines économique, social et culturel, contribuerait à donner la prospérité et le bien-être à tous. [...]
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Par JMGoglin le 17 Juin 2016 à 09:15
Le 27 janvier 1956, le « Comité d’action des intellectuels contre la poursuite de la guerre en Afrique du Nord » organise un grand meeting à Paris. Parmi les orateurs, se trouve Aimé Césaire, poète martiniquais, maire de Fort de France à partir de 1945 puis député à l’Assemblée Nationale. Après avoir été proche des communistes, il s’en est éloigné.
Voici des extraits de son discours :
« (…) S’il y a une idée que nous aimerions voir partager par tous ceux qui nous écoutent ici ce soir, c’est que le problème algérien, tout tragique qu’il est, n’est qu’un cas particulier d’un problème plus vaste et qui attend d’être résolu, je veux dire le problème colonial.
Nous sommes au moment où, dans le monde entier, des peuples, jusqu’ici passifs ou résignés, se dressent et signifient que le temps est révolu d’un monde fondé sur la hiérarchisation des races et l’oppression des peuples. On aurait tort de se blaser là-dessus et de dire qu’après tout, le fait n’est pas nouveau, que seule la force a jusqu’ici maintenu les empires et qu’elle les maintiendra encore longtemps. La vérité est tout autre. La vérité est que pendant des décades, les peuples colonisés ont essayé de faire confiance, ont cru qu’il fallait faire confiance. Leurs vainqueurs parlaient si bien ! Ils parlaient des droits de l’homme, de la liberté, de la justice de la civilisation, que sais-je ? Ils proclamaient leur vocation de l’universel. (…)
Eh bien ! Nous sommes à ce moment de l’histoire où les peuples coloniaux, tous sans exception, forts d’une expérience douloureuse, refusent de faire confiance et disent qu’ils ne font pas confiance.
On se souvient de la conférence de Bandoeng. Que s’est-il passé de mémorable à Bandoeng ? Ceci : qu’un milliard cinq cent millions d’hommes se sont réunis dans une ville d’Asie pour proclamer solennellement que l’Europe n’avait plus vocation pour diriger unilatéralement le monde, pour proclamer que la domination européennes sur les parties non européennes du globe avait conduit le monde à une impasse dont il importait de sortir.
Et Bandoeng n’a pas été comme on pourrait le croire une banale manifestation de la xénophobie asiatique ou africaine. Ça n’a pas été une dénonciation haineuse et aveugle de l’Europe. Au contraire, pas un des hommes réunis à Bandoeng qui ne fût conscient de l’immense importance de l’Europe dans l’histoire de l’humanité et de la richesse de sa contribution aux progrès de la civilisation. Ce qui a été condamné à Bandoeng ça n’a pas été la civilisation européenne, ça a été la forme intolérable qu’au nom de l’Europe certains hommes ont cru devoir donner aux relations qui devaient normalement s’instaurer entre l’Europe et les peuples non européens. (…)
Le monde entier sait que le temps de l’empire européen est révolu, que le temps du régime colonial est passé, mais s’y accrochent sans s’apercevoir que son temps est passé, des hommes qui semblent d’autant plus prudents qu’ils sont plus aveugles.. (…) »
Source : Les Temps modernes, 1956, tome II, p. 1366 à 1370
Questions :
- Présentez le document, en insistant sur le contexte de l’époque
2. Pourquoi les « peuples coloniaux » ne font-ils plus « confiance » ? Quels sont les peuples qui ont déjà, à la date de ce document, manifesté ce refus et obtenu leur indépendance ?
3. « Que s’est-il passé de mémorable à Bandung ? »
4. Commentez la dernière phrase du texte. Montrez en quoi elle fait directement allusion à l’attitude française.
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