• Texte : http://blog.ac-rouen.fr/lyc-bloch-notes/2014/09/02/linegal-acces-a-la-sante-dans-le-monde/

     

    L’ONU définit la santé comme un droit humain fondamental (a. 55 de la charte de l’ONU ; a. 25 de la DUDH). Selon la définition adoptée par l’OMS en 1948, la santé est un état de complet bien-être physique, psychologique et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. Elle implique que tous les besoins fondamentaux, nutritionnels, sanitaires, affectifs…, de la personne soient satisfaits, du stade de l’embryon à celui de la personne âgée. Mais cette définition se présente plutôt comme un objectif à atteindre puisque l’OMS reconnait qu’une proportion de 70 à 99 % des habitants de chaque pays n’est pas considérée comme étant en bonne santé.

    Il existe deux problèmes géographiques :

    -comment se répartissent les maladies ? sont-elles les mêmes dans toutes les régions du monde ?

    -comment se répartissent les infrastructures de santé ? existe-t-il une égalité d’accès aux soins ?

     

    1. La répartition des maladies correspond-t-elle à celle des inégalités de développement ?

     

    1) Certaines maladies touchent plus particulièrement les pays développés.

     

    Les pays développés sont surtout affectés par l’hypertension artérielle, le diabète, le cancer et les maladies cardio-vasculaires dûs au tabagisme, l’alcoolisme, l’obésité, la sédentarité… De 1991 à 2001, l’espérance de vie en Russie a diminué de 10 ans. Aux États-Unis, l’espérance de vie commence à diminuer. En France, le suicide reste une des principales causes de mortalité : 10 000 suicides/an. Malgré tout, l’espérance de vie augmente régulièrement. La gestion de la vieillesse devient un nouvel enjeu des politiques de santé.

     

    2) D’autres maladies touchent plus particulièrement les PED.

     

    Les PED sont touchés par : des maladies parasitaires ou infectieuses : paludisme, fièvre jaune… ; des maladies disparues des pays développés : tuberculose (1,8 M de morts en 2008)… ; les grandes pandémies mondiales ; les maladies jusque là confinées au Nord : maladies cardio-vasculaires (78% des cas !)…

    Ex : le VIH. Il affecterait 35 M de personnes dans le monde et aurait provoqué 25 M de morts depuis sa découverte en 1981. Le SIDA est la 4e cause de mortalité dans le monde. Le sida est une maladie à déclaration obligatoire. Avec près d’un adulte sur 20 vivant avec le VIH, l’Afrique subsaharienne est la région la plus touchée. Elle concentre 69% des personnes vivant avec le VIH dans le monde. L’Afrique subsaharienne est caractérisée par : le taux de contamination hétérosexuelle le plus élevé du monde, soit 75 à 90% selon les estimations de l’OMS ;  le risque de transmission mère-enfant le plus élevé du monde, soit 20 à 30% ; le plus fort pourcentage de femmes infectées, soit 57 femmes sur 100 personnes de 15 à 49 ans ;le plus fort pourcentage de jeunes femmes infectées, soit 76% des jeunes de 15 à 24 ans. Cette maladie est devenue la 1ère cause de mortalité, reléguant le paludisme au 2e rang. Près de 90 M d’Africains sont menacés d’ici à 2025. L’espérance de vie baisse dans de nombreux pays (Botswana…). Le VIH s’étend en Asie et en Europe orientale dont la Russie. Un pays comme la Chine masque la réalité du VIH, affirmant qu’il s’agit d’une maladie « occidentale ».

    Ex : l’accès à l’eau potable pose problème. 800 M de personnes sont sans accès à l’eau potable dans le monde et 2,5 MM sont sans installations sanitaires de base. Cela cause la mort de sept personnes chaque minute dans le monde.

     

    3) Les échanges planétaires favorisent les pandémies.

     

    La géographie des épidémies et des maladies est souvent liée aux crises économiques et sociales dues aux guerres ou à linstabilité politique des États. Mais les épidémies peuvent se diffuser partout dans le monde en utilisant les moyens de transport modernes (avions, etc.) : déplacements de personnes contaminées, contamination lors de séjours touristiques (tourisme sexuel), déplacements de moustiques porteurs de virus… L’épidémie devient alors une pandémie. Les virus comme le SRAS (parti de Chine en 2003 et qui a infecté une trentaine de zones) ou la grippe aviaire posent la question d’une sécurité sanitaire à l’échelle mondiale.

     

    II. Quelles sont les inégalités d’accès face aux soins ?

     

    1) L’accès aux soins est facilité dans les pays développés malgré des disparités internes.

     

    L’accès aux soins dépend des politiques des Etats. Dans de nombreux pays développés, les Etats ont pris en charge les politiques médicales. Au XIXe s, ils imposent des politiques hygiénistes. Puis les États deviennent progressivement providents. Ils favorisent la création d’infrastructures de soins et l’accès à l’éducation. L’accès aux soins dépend de l’importance des infrastructures, du nombre et du niveau de formation des personnels de santé. L’Europe compte 32 médecins pour 10 000 habitats. Les médecins généralistes sont relayés par des médecins spécialistes installés dans des cabinets privés, des hôpitaux publics ou des cliniques privées. En Europe, les hôpitaux fournissent 63 lits pour 10 000 habitants. L’accès aux soins dépend des politiques des revenus. L’État peut intervenir par différents services sociaux pour aider les revenus les plus modestes. En France, l’État crée la Sécurité Sociale en 1945 afin de permettre une mutualisation des dépenses de santé. La CMU est adoptée en 1999.

     

    2) L’accès aux soins reste insuffisant dans les PED.

     

    Les PED n’ont pas les moyens d’assurer à leur population un accès aux soins. La sécurité sociale est inexistante. Les infrastructures de santé sont en nombre insuffisant et souffrent d’un important manque de moyens humains et technologiques. Les hôpitaux fournissent 10 lits pour 10 000 habitants. La recherche médicale est très réduite dans des Etats où les dépenses de santé ne sont pas prioritaires. Les personnels de santé sont peu nombreux. L’Afrique subsaharienne compte 2 médecins pour 10 000 habitants. Ces personnels sont très mal payés. Beaucoup préfèrent émigrer vers les pays du Nord. En conséquence, l’Afrique subsaharienne affiche des taux de mortalité maternelle très élevé : près de 1 décès pour 100 grossesses, cent fois plus élevé que dans les pays riches. L’absence de soins représente la première cause du décès en couches ou dans les jours qui suivent l’accouchement.

     

    III. Quelles politiques de santé sont mises en place par les différents acteurs pour faire face à la situation ?

    1) Les États tentent de supprimer les inégalités d’accès aux soins et d’enrayer les pandémies.

     

    Les États des PED lancent à leur tour des politiques de santé. Ils on établi le lien entre les situations de santé et sanitaires et le niveau de développement. Les États encouragent la formation. Ceux qui le peuvent encouragent l’industrie pharmaceutique. L’Afrique est un gros marché pour les pays producteurs de médicaments. Le continent ne participe que pour 3 % seulement à la production mondiale de ces médicaments. Les 95 % de sa consommation proviennent de l’importation. Mais désormais, la Tunisie fabrique 75 % de son approvisionnement. L’État d’Afrique du Sud donne accès à la version générique des médicaments afin de lutter contre le VIH.

     

    2) À l’échelle internationale, de grandes institutions assurent le relais.

     

    L’U. E. mène une politique de santé dans les PED. Elle intervient aussi dans d’autres secteurs comme l’alimentation, l’eau, le système sanitaire et l’éducation à la santé.

    L’OMS est créée le 7 avril 1948. Elle collabore avec 194 Etats membres. L’OMS joue un rôle surtout préventif, plaide en faveur d’une action internationale visant àaméliorer les pratiques alimentaires et à développer l’activité physique. En 2014, l’OMS demande que les programmes de développement intègrent davantage les personnes souffrant de troubles mentaux.

    Les ONG interviennent dans les contextes de crise sanitaire et sociale, soit à la suite d’un conflit soit à la suite d’une catastrophe naturelle. Ex : Médecins Sans Frontières, créée en 1971. À l’origine, les ONG transportaient l’aide d’urgence du Nord vers le Sud. Aujourd’hui elles tentent aussi de développer des structures sanitaires et de former le personnel local. Leur domaine d’intervention touche aussi les populations les plus défavorisées des pays riches. D’autres organisations aident et financent la recherche.

     

    3) Les grandes firmes pharmaceutiques jouent un rôle important dans les politiques de santé.

     

    L’industrie pharmaceutique s’est développée à partir du XIXe s. Les firmes pharmaceutiques (Boiron, Bayer…) jouent un rôle essentiel dans les politiques de santé. Leurs laboratoires de recherche produisent les nouveaux médicaments. La recherche coûte très cher et la demande impose de produire des médicaments de plus en plus spécialisés et agissant dans des délais de plus en plus courts. En conséquence, les firmes orientent leurs recherches vers les débouchés les plus rentables. Les maladies les moins rentables (trop peu de malades ou trop pauvres) sont négligées. D’autres sont surmédicalisées : c’est le cas des troubles psychologiques de plus en plus traités par médicaments au détriment des thérapies. Possédant la plupart des brevets, les firmes pharmaceutiques exercent des pressions pour éviter que certains États ne développent leurs propres médicaments génériques. Mais des résistances de la part des États et des mouvements de protestationse développent contre ce type de stratégie commerciale mettant en jeu des vies humaines. L’Inde est devenue le 3e producteur mondial de médicaments génériques.

     

    Jean-Marc Goglin

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  • Document 1 : Le point de vue d'un défenseur de la mondialisation

    La mondialisation est une transformation gigantesque des économies et des sociétés, dont on avait sous-estimé l’ampleur et qui frappe des pays en tête du classement de la richesse mondiale. Mais la démondialisation est un concept réactionnaire.

    Les moteurs de la mondialisation sont le porte-conteneurs et Internet et la technologie ne reviendra pas en arrière ! Aujourd’hui, les frontières entre commerce international et commerce domestique ­s’effacent. Freiner vos importations revient à pénaliser vos exportations.

     

    Entretien avec Pascal Lamy, directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Le Monde, 30 juin 2011.

     

    Document 2 : Le point devue d'un défenseur de la démondialisation

    Il faut dire à nos détracteurs de la démondialisation que le fonctionnement des échanges tel qu’il existe aujourd’hui nous entraîne vers l’abîme, les crises de dettes succédant aux bulles. Que faire parcourir 5 000 km à des tomates pour les payer dix centimes d’euros moins cher n’a pas de sens. Que l’Union européenne peut parfaitement maintenir une concurrence loyale entre nations européennes, tout en refusant de voir son industrie déménager en Asie pièce par pièce. Que, pratiqué à l’échelle européenne, le protectionnisme n’a rien à voir avec le repli sur soi que ses détracteurs décrivent en toute mauvaise foi, car la concurrence maintenue entre 27 nations interdira évidemment la naissance de rentes comme on en a vu dans le passé.

     

    Philippe Cohen, « La démondialisation, dernière hérésie dont on cause », Marianne, 21 juin 2011.

     

    Questions :

     

    -Quelle définition Pascal Lamy donne-t-il de la mondialisation ?

    -Comment explique-t-il que la mondialisation semble un processus inarrétable ?

    -Pourquoi Philippe Cohen réclame-t-il l’arrêt de la mondialisation ?

    -Quelle organisation de l'économie propose-t-il?

    -Peut-on dire que ces deux visions de la mondialisation sont irréconciliables? Justifiez votre réponse.

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  • Consigne : Après avoir présenté le document, identifiez les dangers qui menacent les Etats-Unis et expliquez pourquoi les modalités de la politique interventionniste américaine de G.W. Bush sont nouvelles.

      

    « Par le passé, les ennemis avaient besoin de grandes armées et de grandes capacités industrielles pour mettre en danger le peuple américain et notre nation. Les attaques perpétrées le 11 septembre n’ont nécessité que quelques centaines de dollars entre les mains de quelques dizaines d’hommes diaboliques et pleins d’illusions. Il a fallu moins que le coût d’un char pour causer tout le chaos et les souffrances dont ils sont responsables. Le danger n’a pas disparu. […].

    Le danger le plus grave qui menace la liberté se situe à la croisée périlleuse des chemins que sont le radicalisme et la technologie. Lorsque se produit une prolifération d’armes chimiques, biologiques et nucléaires et qu’existe la technologie pour la fabrication de missiles balistiques, même des États faibles et de petits groupes peuvent accumuler une puissance catastrophique leur permettant de frapper de grandes nations. Nos ennemis ont indiqué qu’ils avaient l’intention de le faire et nous les avons surpris en train d’essayer de se procurer ces armes terribles. Ils veulent avoir la capacité de nous faire du chantage, de nous faire du mal ou de faire du mal à nos amis, et nous nous opposerons à eux avec toute notre force.

    Durant la majeure partie du siècle dernier, la défense des États-Unis reposait sur les doctrines de la guerre froide : dissuasion et endiguement. Dans certains cas, ces stratégies s’appliquent toujours. Mais les nouvelles menaces exigent aussi de nouvelles façons de penser. La dissuasion - promesse de représailles massives contre les pays - ne veut rien dire pour les réseaux clandestins de terroristes qui n’ont ni nation ni peuple à défendre. L’endiguement est impossible lorsque des dictateurs déséquilibrés possédant des armes de destruction massive peuvent en armer des missiles ou en fournir secrètement à leurs alliés terroristes. […]

    La défense du territoire et la défense antimissile sont des éléments d’une sécurité renforcée, et ce sont des priorités essentielles pour les États-Unis. Il n’en demeure pas moins que la guerre contre le terrorisme ne sera pas remportée en étant sur la défensive. Nous devons amener la bataille à l’ennemi, déranger ses plans et devancer les pires menaces avant même qu’elles ne soient mises à jour. Dans le monde dans lequel nous entrons, la seule voie qui conduira à la sécurité est la voie de l’action. Et ce pays agira. […]

    Tout État qui opte pour l’agression et le terrorisme en paiera le prix. Nous ne laisserons pas la sécurité de l’Amérique et la paix de la planète tomber à la merci de quelques terroristes, de quelques tyrans déséquilibrés. Nous lèverons cette sinistre menace qui pèse sur notre pays et sur le monde. Comme la guerre contre le terrorisme exigera de la détermination et de la patience, elle exigera aussi une grande fermeté morale. En ce sens, notre lutte est semblable à celle de la guerre froide.

    Aujourd’hui, comme alors, nos ennemis sont des totalitaires, des adeptes d’une croyance au pouvoir qui ne laisse aucune place à la dignité humaine. Aujourd’hui, comme alors, ils cherchent à imposer une triste conformité, à régir chacune de nos vies et la vie tout entière. […]

    Nous sommes bel et bien dans un conflit entre le bien et le mal, et l’Amérique appellera le mal par son nom. En nous attaquant au mal et aux régimes sans loi, nous ne créons pas un problème, nous le révélons. Et nous dirigerons la lutte mondiale pour nous y opposer. »

     

    Discours devant l’Académie de West Point (New York), 20 septembre 2002[1] :

    Georges W. Bush (né en 1946), président républicain des États-Unis (2000-2008)

     


    [1] West Point est une académie militaire fondée en 1802.

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  • La doctrine Truman : "contenir" l'expansion communiste 

    « Chaque nation se trouve désormais en face d’un choix à faire entre deux modes de vie opposés. L’un d’eux repose sur la volonté de la majorité et il est caractérisé par des institutions libres, un gouvernement représentatif, des élections libres, des garanties assurant la liberté individuelle, la liberté de parole et de religion, par l’absence de toute oppression politique. L’autre repose sur la volonté d’une minorité imposée par la force à la majorité. Il s’appuie sur la terreur et l’oppression, une presse et une radio contrôlées, des élections truquées et la suppression des libertés individuelles.

    Je crois que la politique des États-Unis doit être de soutenir tous les peuples libres qui résistent à des tentatives d’asservissement par des minorités armées ou des pressions étrangères. Je crois que notre aide doit consister essentiellement en un soutien économique et financier. Les germes des régimes totalitaires sont nourris par la misère et le dénuement. Ils se répandent et se multiplient dans le sol aride de la pauvreté et de la guerre civile. Ils parviennent à maturité quand l’espoir d’un peuple en une vie meilleure est mort. Cet espoir, nous devons le maintenir en vie. » 

    Harry Truman, Discours au Congrès et à la nation, 12 mars 1947.Harry S. Truman — Wikipédia

    Harry Truman (1884-1972) est le président des États-Unis de 1945 à 1953. Vice-président, il succède à F.D. Roosevelt à la mort de celui-ci, en avril 1945.

     

    La doctrine Jdanov : résister à l’impérialisme américain.

    « Plus nous nous éloignons de la fin de la guerre et plus nettement apparaissent les deux directions principales de la  politique internationale, à savoir la disposition en deux camps : le camp anti-impérialiste et le camp impérialiste.

    Les États-Unis sont la force dirigeante du camp impérialiste. Ils sont soutenus par l’Angleterre, la France, par tous les États possesseurs de colonies tels que la Belgique et les Pays-Bas [...]. Les forces anti-impérialistes et antifascistes forment l’autre camp : l’URSS et les pays de la démocratie nouvelle tels que la Roumanie et la Hongrie en sont les fondements. [...] Le nouvel expansionnisme des États-Unis s’appuie sur un large programme de mesures d’ordre militaire, économique et politique dont l’application établirait dans tous les pays visés la domination politique de ces derniers et réduirait ces pays à l’état de satellites des États-Unis [...]. C’est aux partis communistes qu’incombe le rôle particulier de se mettre à la tête de la résistance au plan américain d’asservissement de l’Europe. »

    Jdanov, Rapport, 22 septembre 1947.Andreï Jdanov — Wikipédia

    Andreï Jdanov (1896-1948), haut fonctionnaire du PCUS est chargé par Staline d’exposer la doctrine officielle de l’URSS devant les partis communistes européens.

     

    Questions :

    -Comment Truman présente-t-il les États-Unis ? Justifiez votre réponse.

    -Comment présente-t-il l’URSS ? Justifiez votre réponse.

    -Comment Jdanov présente-t-il l'U.R.S.S. ? Justifiez votre réponse.

    -Comment présente-t-il les États-Unis ? Justifiez votre réponse.

    -Que propose Truman ?

    -Que propose Jdanov ?

    -En quoi ces textes permettent-ils de comprendre la mise en place de la bipolarisation du monde ?

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