• -Karl Marx (1818-1883) est un théoricien et révolutionnaire prussien/allemand. Karl Marx (1818 - 1883) - Das Kapital - Herodote.net

    Il est contemporain des révolutions de 1848 et de l'industrialisation.

    Lors de ses études à Berlin, il découvre :

      -la philosophie de Friedrich Hegel,

      -les philosophies antiques : l'épicurisme, l'atomisme (Démocrite) et le scepticisme,

      -les philosophes modernes et contemporains : Spinoza, Leibniz, Hume et Kant,

      -les théoriciens socialistes français : Fourier, Saint-Simon et Proudhon.

    1843 : Karl Marx s'installe à Paris.

    Il lit les économistes modernes et contemporains : J.-B. Say, Adam Smith, Ricardo...

    Il échange avec Proudhon et Bakounine.

    Un séjour en Angleterre lui fait découvrir l'industrialisation et ses effets sociaux.

    1867 : Karl Marx publie Le Capital.

     

    -1847 : Karl Marx rédige un traité politique à la demande de la Ligue des communistes.

    Il y intègre des écrits antérieurs de Friedrich Engels.

    Il publie le texte en 1848.

    Le texte expose :

      -une conception matérialiste de l'histoire,

      -une nouvelle conception de la société.

     

    -Karl Marx s'adresse aux différents courants communistes.

    Il n'existe alors aucun parti politique.

    Il réfute un à un les arguments anti-communistes.

     

    -Karl Marx s'interroge sur les relations qu'entretiennent les différents groupes sociaux.

    Il divise la société en trois catégories :

      -les 'bourgeois' détenteurs du pouvoir, de la richesse et des outils de production,

      -les classes moyennes qui craignent l'appauvrissement,

      -le prolétariat, détenteur de sa seule force de travail.

    Il relève que ces trois catégories ont des intérêts divergents.

     

    Pb : Comment se manifestent les oppositions entre groupes sociaux qui défendent avant tout leurs intérêts ?

     

     

    Les hommes forment des groupes sociaux au sein des mêmes sociétés.

     

    -Les hommes forment des groupes sociaux séparés.

    Ces groupes correspondent à des situations sociales, économiques et politiques différentes.

    Ils sont hérités de l'histoire et de l'évolution des systèmes productifs.

     

    -Chaque groupe a conscience de ses caractéristiques :

      -qui créent une cohésion,

      -qui le différencient des deux autres.

    ='conscience de classe'.

     

    -Les groupes sociaux ont des intérêts divergents.

    Karl Marx refuse l'idée selon laquelle il existerait un 'bien commun'.

     

     

    Les groupes luttent au sein de la société.

     

    -Karl Marx reprend la théorie de la 'lutte des classes'.

    Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=1pYmqDnvTh8

    La bourgeoisie et la classe moyenne sont des groupes conservateurs.

    Le prolétariat est seul révolutionnaire.

     

    -Selon Karl Marx : la bourgeoisie a le pouvoir depuis la fin de la société féodale.

    Elle veut rester dominante et riche.

    Elle emploie le prolétariat qu'elle paye le moins possible.

    Elle produit un discours politique qui justifie sa domination.

    Elle utilise la loi, la morale et la religion pour maintenir sa domination.

     

    -La classe moyenne lutte pour ne pas s'appauvrir.

    Elle cherche à s'agréger à la bourgeoisie.

     

    -Le prolétariat veut s'émanciper.

    Il ne dispose que de sa force de travail.

    Il est réduit à son travail au sein du système productif.

    Il ne bénéficie pas de la plus-value créé par son travail.

    Karl Marx définit le capitalisme comme un système de contraintes qui pèse sur le prolétariat.

    https://fr-academic.com/pictures/frwiki/65/Anti-capitalism_color.jpg

     Représentation syndicale (Industrial Unionism, 1911)

     

    Les prolétaires doivent prendre le pouvoir.

     

    -Les prolétaires doivent :

      -prendre le pouvoir,

      -instaurer la 'dictature du prolétariat'.

    Ils pourront imposer un système temporaire et transitoire en vue d'instaurer une nouvelle société.

     

    -Les prolétaires pourront :

      -supprimer le capital,

      -abolir la propriété privée,

      -s'approprier le système productif.

     

    -Les prolétaires pourront ainsi créer une société sans classe sociale.

    Les hommes s'auto-géreront.

    L’État disparaitra.

     

     

    Conclusion :

    Quelle est la différence entre le socialisme, le marxisme et le communisme  ? - Quora

     

    Jean-Marc Goglin

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  • " 1. Le travail est la source de toute richesse et de toute culture, et comme en général le travail productif n'est possible que par la société, son produit intégral appartient à la société, c'est à dire à tous les membres de celle-ci, tous devant participer au travail, et cela en vertu d'un droit égal, chacun recevant selon ses besoins raisonnables.

    Dans la société actuelle, les moyens de travail sont le monopole de la classe capitaliste ; l'état de dépendance qui en résulte pour la classe ouvrière est la cause de la misère et de la servitude sous toutes ses formes [...].

    L'affranchissement du travail doit être l'œuvre de la classe ouvrière, en face de laquelle toutes les autres classes ne forment qu'une masse réactionnaire.

     

    2. Partant de ce principe, le parti socialiste des ouvriers allemands s'efforce, par tous les moyens légaux, de fonder l'Etat libre et la société socialiste, de briser la loi d'airain des salaires par la destruction du système salarié, d'abolir l'exploitation sous toutes ses formes, d'éliminer toute inégalité sociale et politique [...]. "

     

    Montrez que le texte résulte d'un compromis entre révolutionnaires et réformistes.   

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  • -XIXe s=siècle de l'industrialisation.

    L'Allemagne est un des moteurs de l'industrialisation.

    Résultat de recherche d'images pour "europe industrialisation"

     

    -Naissance de nouvelles idéologies :

                                  -libéralisme,

                                  -socialisme.

    Le libéralisme réclame un "laissez faire" individuel.

    Le socialisme défend une vision égalitaire de la société et demande une régulation.

    Le terme de socialisme recouvre plusieurs courants de pensée et plusieurs mouvements politiques. 

     

    -Le socialisme devient une force politique et sociale majeure car il propose de transformer politiquement et socialement une société perçue comme inégalitaire.

    Deux méthodes de transformation de la société se concurrencent et donnent naissance à deux courants socialistes :

                                  -le socialisme révolutionnaire,

                                  -le socialisme réformiste.

     

    Pb : Comment se structure le socialisme allemand ? comment s'adapte-t-il ?

     

     

    I. 1875-1914 : Naissance et affirmation du socialisme.

     

    • Le socialisme se développe durant la révolution industrielle.

     

    -L'industrialisation donne naissance à une nouvelle catégorie sociale :  les ouvriers d'usines.                      

    Ceux-ci sont amenés à changer de cadre de vie (exode rural/émigration), sont mis en concurrence les uns les autres (bas salaires), sont cantonnés à des tâches manuelles répétitives (OST).

    Les ouvriers ont le sentiment d'être exploités.

    Les ouvriers partagent ce sentiment avec les mineurs et les domestiques.

    La "classe ouvrière" est donc un groupe divers dont l'unité est fondée sur le sentiment d’être exploité.

    Socialisme et mouvements ouvriers en Allemagne depuis 1875

    Otto Griebel, membre du KPD à partir de 1919, L'Internationale, peinture de 1928.

     

    -1848 : Karl Marx (1818-1883) et Friedrich Engels (1820-1895) rédigent le Manifeste du Parti Communiste.

    Texte : http://jmgleblog.eklablog.com/etude-extrait-du-manifeste-du-parti-communiste-a130033780

    Ils décrivent la société comme celle de la "lutte des classes" entre la bourgeoisie et le prolétariat.

    Ils décrivent l'histoire comme l'affrontement permanent entre ces groupes.

    Ils défendent l'instauration d'une société "communiste" sans classe sociale.

    1867 : Marx publie Le Capital dans lequel il critique les contradictions du système capitaliste.

     

    -Le socialisme se veut porteur d'une démocratie universelle, sur les plans politique, économique et social.

    L’influence du socialisme se développe en Allemagne à partir des années 1860.

     

    • 1863-1875 : Le socialisme allemand est essentiellement divisé en deux courants.

     

    -Le premier courant est réformiste.

    23 mai 1863 : Ferdinand Lassalle (1825-1864) fonde le premier parti socialiste allemand : l’Union générale des travailleurs allemands (ADAV).

    Lassalle :

      -veut améliorer la condition ouvrière par des réformes législatives,

      -refuse l’idée d’expropriation.

    Le programme de l’ADAV est critiqué par Karl Marx.

    Dès 1871 : l’ADAV a 2 députés au Reichstag.

     

    -Le deuxième courant est révolutionnaire.

    August Bebel (1840-1913) et Wilhelm Liebknecht (1826-1900) :

      -rejettent le réformisme de Lassalle,

      -refusent la propriété privée.

      -prônent la révolution.

    7 août 1869 : August Bebel et Wilhelm Liebknecht fondent le Parti social démocrate des travailleurs (SDAP).

    Le SDAP est un parti marxiste.

    Le parti réclame :

      -l'instauration du suffrage universel, 

      -un droit au référendum pour le peuple,

      -la séparation de l’État et de l’Église,

      -la liberté d'association, syndicale et de presse...

     

    -Les socialistes sont divisés et ont du mal à défendre leurs idées face aux élites.

    1867 : Instauration du suffrage universel.

     

    • 1875 : Le Congrès de Gotha et la naissance du premier parti socialiste unifié d’Europe.

     

     Les deux partis décident de se rapprocher.

    22 mai 1875 : Le Parti socialiste des ouvriers allemands (SAP) nait de la fusion de :

      -l’Union générale allemande des travailleurs (ADAV),

      -le Parti social-démocrate des ouvriers (SDAP).

    =Premier grand parti socialiste d’Europe.

    Le parti nait d'un compromis.

    Son programme est critiqué par Karl Marx.

     Etude : http://jmgleblog.eklablog.com/etude-le-programme-de-gotha-1875-a148792496 

     

    • 1875-1890 : Les oppositions au développement du socialisme.

      

    -Le développement du socialisme inquiète les élites politiques et économiques.

    1877 : le SAP est le 4e parti du Reichstag. 

     

    -Octobre 1878 : Le chancelier Bismarck fait voter les lois « antisocialistes » (Sozialistengesetze) qui :

      -interdisent toute propagande,

      -suppriment les associations dont les syndicats et les journaux,

      -forcent leurs dirigeants à l’exil.

     

    -1883-1889 : Bismarck fait adopter d’importantes lois sociales :

      -assurance-maladie (1883),

      -assurance contre les accidents du travail (1884),

      -assurance contre l’invalidité et la vieillesse fixant la retraite à 70 ans (1889),

      +repos hebdomadaire (1891).

    La stratégie de Bismarck est de lutter contre la diffusion des idées socialistes en satisfaisant certaines revendications.

     Illustration

    Caricature anglaise. The Punch, 1878.

     

    -L'adoption de ces lois n’empêche pas la progression des idées socialistes.

    Les socialistes continuent de présenter des candidats aux élections locales et législatives.

    La politique de Bismarck est un échec.

    Mars 1890 : Bismarck est renvoyé.

    30 septembre 1890 : Abolition des lois antisocialistes.

     

    -1890 : Le SAP se réorganise en prenant le nom de SPD (Parti social-démocrate d’Allemagne/ Sozialdemokratische Partei Deutschlands).

    Le SPD est divisé entre :

                                  -partisans de l’action révolutionnaire : Rosa Luxemburg…

                                  -réformistes : Eduard Bernstein…

    1891 : Le SPD propose son programme à l'occasion du Congrès d'Erfurt.

    Texte : http://jmgleblog.eklablog.com/extraits-du-programme-du-spd-presente-au-congres-d-erfurt-en-1891-a130033966

     

    • A partir de 1878 : le développement du syndicalisme.

      

    -Les syndicats naissent dans les usines.

    Ils ont pour fonction de défendre les intérêts matériels, psychologiques et moraux des ouvriers sur leur lieu de travail.

    Il existe des syndicats par lieu de travail.

    Progressivement, les syndicats se rassemblent par secteur d'activité.

     

    -1878 : Les syndicats sont officiellement autorisés.

    3 groupes :

      -syndicats chrétiens,

      -syndicats réformistes,

      -syndicats marxistes révolutionnaires rassemblés à partir de 1892 dans la Commission générale des syndicats allemands (=57 organisations/300 000 adhérents).

     

     

    -L'action syndicale se différencie de l'action politique.

    Socialisme et mouvements ouvriers en Allemagne depuis 1875

    Les ouvriers manifestent ou créent des émeutes.

    Ex : émeutes ouvrières à Berlin le 25 février 1892.

    Bagarres dans les rues de Berlin

    Lithographie 19e s, coloriée. Neuruppiner Bilderbogen n°9070. Neuruppin, Heimatmuseum.

     

    1902 : Les syndicats obtiennent les premières conventions collectives.

     

    -Les syndicats diversifient leurs actions :

      -Ils mettent en place des coopératives de consommation où les ouvriers s’approvisionnent au moindre coût.

      -Ils créent des écoles et des institutions culturelles : chorales, bibliothèques, théâtres.

     

    -Le syndicalisme devient de moins en moins révolutionnaire.

    Le SPD contrôle les syndicats réformistes :

     Image associée

     

    • A la veille de la Première Guerre mondiale le SPD est le 1er parti d'Allemagne.

     

    -Eduard Bernstein provoque la crise révisionniste.

    Socialisme et mouvements ouvriers en Allemagne depuis 1875

    1903 : le révisionnisme est condamné lors du Congrès de Dresde.

    Mais le réformisme progresse.

     

    -1912 : le SPD compte 1 M d’adhérents, obtient 35% des suffrages, 110 députés aux élections législatives.

    Il est le premier parti du Reichstag même s'il reste dans l'opposition.

    Le réformisme devient majoritaire/ Le SPD n’est plus un parti révolutionnaire.

     

     

    II. 1914-1945 : Développement et mutations du socialisme.

      

    • L'Union sacrée de 1914.

     

    1914 : Grandes grèves des mineurs, des métallurgistes et des ouvriers des chantiers navals.

    Mais en 1914 : les Allemands acceptent l’Union Sacrée demandée lors de l’entrée en guerre.

    Ils sont persuadés que l’Allemagne n’est pas l’agresseur.

    Les ouvriers espèrent obtenir avantage de droits en soutenant le gouvernement.

    4 août 1914 : Le SPD vote les crédits de guerre.

     http://tlaxcala-int.org/upload/gal_10931.jpg

    La "une" du Vorwärts du 4 août 1914 annonçant le vote unanime des crédits de guerre par les 110 députés du SPD

     

    • 1916-1919 : Les socialistes s'affrontent.

     

    -1916 : Les pacifistes et internationalistes Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht (1871-1919) sont exclus du SPD.

    Ils fondent la Ligue spartakiste (nom issu d’un esclave Spartacus qui s’est révolté à l’époque de la République romaine).

    Affiche :

    Les spartakistes réclament :

      -l’arrêt des combats,

      -la suppression du capitalisme,

      -l’obtention du pouvoir par les ouvriers.

    Luxemburg et Liebknecht sont emprisonnés de 1916 à 1918.

     

    -A partir du 3 novembre 1918 : Les grands centres urbains connaissent des troubles révolutionnaires : Kiel, Hambourg, Munich...

    Certains évoquent une "révolution allemande".  

    9 novembre 1918 : l'empereur Guillaume II abdique. 

    A deux heures d'intervalle :

      -Philipp Scheidemann et Friedrich Ebert (SPD) proclament la RP.

      -Karl Liebknecht proclame la République socialiste.

    Le SPD veut une assemblée constituante.

     

    -Les spartakistes :

      -s’opposent à la RP des politiques,

      -créent et animent des soviets dans les villes principales.

    Décembre 1918 : Les spartakistes fondent le Parti communiste allemand (KPD).

     

     Affiche de propagande spartakiste de 1919

     

    -Le gouvernement de Friedrich Ebert se rapproche des autorités militaires.

    6-13 janvier 1919 : semaine de heurts à Berlin.

    Les corps francs constitués de soldats démobilisés répriment les mouvements.

    1500 morts.

    = « semaine sanglante ».

    15 janvier 1919 : Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht sont éliminés par des militaires en charge de leur arrestation.

     

    -La République des politiques s'impose.

    L’assemblée constituante s’installe à Weimar.

    Le SPD participe à la fondation de la République.

    Friedrich Ebert (SPD) devient président de la République.

     

    • 1920 : Le SPD parvient au pouvoir.

     

     La République parlementaire est un régime de compromis avec 3 forces principales :

                                  -les catholiques du Zentrum,

                                  -les libéraux,

                                  -le SPD.

    Le SPD est le principal parti de gouvernement de la République de Weimar.

    Le SPD (1M d'adhérents en 1930) désigne le KPD (300 000 membres) comme son principal opposant.

     

    Lithographie de 1920. © Deutsches Historisches Museum, Berlin

     

    -Le SPD œuvre pour l'adoption de réformes sociales :

      -adoption du droit de vote des femmes dès 1918,

      -nationalisations de certains secteurs industriels,

      -obligation des conventions collectives...

     

    -Les partis politiques hostiles à la République progressent :

       -la droite nationaliste refuse la défaite de 1918 et la République de Weimar,

       -l’extrême gauche condamne les actions du SPD.

    "Trahis par le SPD. Votez KPD !" - Affiche électorale 1928.

     

    -Le SPD et le KPD s'affrontent.

    Certains dirigeants du SPD espèrent que les nazis débarrasseront l'Allemagne du danger communiste,

    Affiche électorale du SPD-1932.

      Les membres du KPD espèrent que l'ambiance révolutionnaire leur sera favorable :

     

     

    • Le national-socialisme.

     

    -La progression du NSDAP est sous-évaluée.

    Elle bénéficie de l'opposition existante entre le SPD et le KPD.

    1932 : Le NSDAP remporte les élections législatives.

    30 janvier 1933 : Adolphe Hitler est nommé chancelier.

     

    -Le NSDAP refuse toute idéologie qui divise la société et réprime toute opposition politique.

    27 février 1933 : Incendie du Reichstag imputé aux communistes.

    4000 militants sont arrêtés.

    23 mars 1933 : Loi sur les pleins pouvoirs que le SPD est le seul parti à ne pas voter.

    Mai-juin 1933 : interdiction des partis d’opposition et des syndicats.

    Le Front allemand du Travail regroupe patrons et ouvriers.

    2 janvier 1934 : Interdiction du droit de grève.

     

    -8 mai 1945 : L'Allemagne nazie capitule. 

     

     

    III. 1945-1989 : Deux théories socialistes pour deux Allemagne.

     

    • La renaissance du socialisme dans l'Allemagne occupée.

      

    1945 : Renaissances du SPD et du KPD.

    La partition de l'Allemagne a un impact sur le devenir de ces deux partis.

     Résultat de recherche d'images pour "carte allemagne 1945"

     

    -1946/Est de l'Allemagne : L'URSS impose la fusion du SPD et du KPD pour donner naissance au Parti socialiste unifié d’Allemagne (SED).

    "Union". Affiche est-allemande-1946.

     

    -Ouest de l'Allemagne : les Etats-Unis soutiennent la restauration de la démocratie et s'opposent au développement du communisme.

    Le SPD refuse la fusion.

    1956 : Le Parti communiste est interdit.

     

    • LA RFA : un Etat social-démocrate.

      

    -La RFA est une démocratie parlementaire intégrée au bloc de l'Ouest.

     

    -1949-1959 : Le SPD décline.

    Le SPD perd ses militants :

    Les réformistes veulent transformer le parti afin d'attirer les nouvelles catégories sociales.

     

    -Le syndicat DGB (1/3 des salariés allemands) est très puissant.

    Il revendique le principe de cogestion/codétermination.

    21 mai 1951 : La loi autorise le principe de cogestion dans les entreprises minières et sidérurgiques.

    1952 : La loi étend ce principe à toutes les entreprises.

     

    -Novembre 1959 : Le SPD organise le congrès de Bad-Godesberg.

    Texte : http://jmgleblog.eklablog.com/texte-extraits-de-la-declaration-finale-du-congres-de-bad-godesberg-19-a130033312

    Le SPD renonce au marxisme et accepte la démocratie libérale et le capitalisme.

    Le SPD ne se présente plus comme un parti de classe mais comme un parti populaire.

     

    -L'évolution du SPD est contestée.

    1960s : L’APO (Ausserparlementarische Opposition) récuse l’abandon du marxisme.

    A partir de 1968 : La Fraction armée rouge multiplie les actions violentes.

     

    -Mais ce choix est favorable au SPD qui exerce le pouvoir avec la CDU de 1966 à 1982.

    2 membres du SPD deviennent chanceliers :

      -1969 : Willy Brandt (SPD) devient chancelier. Il lance l’Ostpolitik qui est une politique de reconnaissance mutuelle entre la RFA et la RDA.

      -1974 : Helmut Schmidt (SPD) lui succède.

    Le SPD mène des réformes importantes :

      -1976 : la loi instaure le principe de cogestion paritaire appliqué à toutes les entreprises de plus de 2000 salariés.

       -mesures améliorant la protection sociale.

    1982 : le SPD passe dans l’opposition face à une coalition CDU-libéraux.

     

    • La RDA : un État communiste.

      

    -La RDA est un État socialiste influencé par le modèle soviétique.

    Les constitutions de 1949 (qui garantit 2 assemblées) puis de 1968 (une Assemblée du Peuple) reconnaissent les libertés individuelles fondamentales mais le SED est le parti unique.

    Affiche 1950.

    La propriété privée de la terre est progressivement supprimée.

    Les travailleurs de la terre rejoignent des coopératives de production.

    Les entreprises, les banques et les assurances sont nationalisées.

    Le travail est organisé en brigades.

    Les ouvriers sont rassemblés dans un syndicat unique : la Confédération des Syndicats libres d'Allemagne (FDGB).

    Le droit de grève est supprimé.

    Les inégalités augmentent mais il existe une forme d’acceptation du régime.

    La police politique, la Stasi, surveille la population.

     

    -1985 : L’annonce de la perestroïka est mal reçue par les dirigeants de RDA.

    9 novembre 1989 : Le mur de Berlin s’effondre.

    Résultat de recherche d'images pour "chute du mur de berlin 1989" 

    Photo de Patrick Piel/Gamma

     

    Octobre 1990 : L'Allemagne est officiellement réunifiée.

    Disparition du SED qui devient le Parti Socialiste Démocratique.

     

     

    IV. 1990- : Les mutations spectaculaires du socialisme allemand.

      

    • La social-démocratie devient le modèle majoritaire.

      

    La sociale démocratie est le modèle majoritairement adopté par les socialistes allemands.

    1996 : Le syndicat DGB renonce officiellement à toute référence à la lutte des classes.

    1998 : Le SPD allié aux écologistes revient au pouvoir.

    Gerhardt Schröder est nommé chancelier.

     

    • 1998-2005 : La social-démocratie est au pouvoir.

      

    -Schröder met en place la politique du "Neue Mitte" (=Nouveau Centre).

    Il lance un ensemble de réformes libérales : "Agenda 2010".

    Le gouvernement libéralise le marché du travail et diminue les dépenses sociales de l’Etat.

    Ex : Les lois Hartz de 2003-2005 :

      -réduction des indemnités,

      -obligation faites d’accepter des emplois même moins qualifiés et moins rémunérés.

    Les syndicats sont opposés à sa politique mais ne parviennent pas à l'enrayer.

    Texte + : http://archives.lesechos.fr/archives/cercle/2013/10/04/cercle_81259.htm

    Texte - : http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20120816trib000714760/allemagne-les-reformes-hartz-ont-dix-ans.html

     

    -2004 : Le SPD connait une profonde crise interne.

    La base électorale n'accepte pas le virage libéral entrepris avec Schröder.

    2005 : Le SPD s’allie avec la CDU.

    Schröder est remplacé au poste de chancelier par Angela Merkel (CDU).

     

    • Le renouveau du communisme et le déclin du SPD.

      

    -Les déçus de la social-démocratie se rassemblent.

    16 juin 2007 : naissance du parti Die Linke.

     

     

    Etude : Oskar Lafontaine présente le Die Linke

    Die Linke apparait comme le seul parti d’opposition de gauche.

    Il rassemble plusieurs courants : la "Gauche anticapitaliste", la "Gauche émancipatrice"...

    Son influence se développe notamment dans l’ancienne RDA où règne une nostalgie du communisme.

    Le parti obtient plusieurs succès électoraux en 2009 et 2010.

    Les résultats chutent dès 2011.

      

    -2009 : Le SPD réalise ses plus bas résultats électoraux et se retrouve dans l'opposition.

    La social-démocratie allemande est en crise.

    Les syndicats perdent des adhérents.

    Certains théoriciens évoquent une évolution vers un social libéralisme.

     

    • Un renouveau du SPD ?

     

    -2013 : Le SPD est de nouveau allié à la CDU et revient au pouvoir.

    Le SPD négocie l'instauration d'un salaire minimum.

     

    -2017 : Le SPD semble connaître une nouvelle dynamique.

    Le nouveau président du parti Martin Schulz (ancien président du parlement européen) critique la coalition SPD-CDU.

    Le SPD annonce vouloir corriger les erreurs de Schröder.

    Texte : https://www.lesechos.fr/monde/europe/0211814565281-en-allemagne-le-spd-veut-corriger-les-reformes-de-schroder-2066400.php

    Le SPD envisage une alliance avec Die Linke.

    Résultats des élections fédérales de septembre 2017 : 

    Socialisme et mouvements ouvriers en Allemagne depuis 1875

    Février 2018 : alliance CDU-SPD pour gouverner.

    Lire : http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/02/09/berlin-une-coalition-pour-l-europe_5254277_3232.html

     

     

    Jean-Marc Goglin 

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  • "Toujours plus grand devient le nombre des prolétaires, [...] toujours plus profonde, l'opposition des exploiteurs et des exploités, toujours plus exaspérée la lutte de classe de la bourgeoisie et du prolétariat, lutte qui sépare la société moderne en deux camps hostiles et qui est la caractéristique commune de tous les pays industriels. [...]

    Il n'y a que la transformation de la propriété privée capitaliste des moyens de production, - sol, mines, matières premières, outils, machines, moyens de transport, - en propriété sociale [...], qui puisse faire que la grande exploitation et la productivité, [...] deviennent, pour les classes jusqu'ici exploitées, [...] sources du plus grand bien-être et d'un perfectionnement harmonieux et universel. [...]

    La lutte de la classe ouvrière contre l'exploitation capitaliste est nécessairement une lutte politique. [...]

    Rendre cette lutte de la classe ouvrière consciente et unitaire et lui montrer son but nécessaire, telle est la tâche du Parti social-démocrate.

    Les intérêts de la classe ouvrière sont les mêmes dans tous les pays où existe le mode de production capitaliste. [...] En connaissance de ce fait, le Parti social-démocrate d'Allemagne se déclare en parfaite union avec les ouvriers de tous les autres pays qui ont conscience de leur classe. [...]

    Pour la protection de la classe ouvrière, le Parti social-démocrate d'Allemagne réclame tout d'abord :

    1. Une législation protectrice du travail efficace, nationale et internationale, sur les bases suivantes:

    a) Fixation d'une journée de travail normale de huit heures au maximum.

    b) Interdiction du travail industriel pour les enfants au-dessous de quatorze ans.

    c) Interdiction du travail de nuit, sauf pour les branches d'industrie qui, en vertu de leur nature, soit pour des raisons techniques, soit pour des raisons de bien-être général, exigent le travail de nuit.

    d) Un intervalle de repos ininterrompu d'au moins trente-six heures, une fois par semaine, pour chaque ouvrier."

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  • « L'histoire de toute société jusqu'à nos jours est l'histoire de la lutte de classes.

    Homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf, maître de jurandes* et compagnon, bref oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une lutte ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une lutte qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la disparition des deux classes en lutte. [...]

    La société bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n'a pas aboli les antagonismes de classes, elle n'a fait que substituer de nouvelles classes, de nouvelles conditions d'oppression à celles d'autrefois.

    Cependant, le caractère distinctif de notre époque est d'avoir simplifié les antagonismes de classes. La société entière se scinde en deux vastes camps ennemis en deux grandes classes qui s'affrontent directement : la bourgeoisie et le prolétariat. [...]

    La bourgeoisie a joué dans l’histoire un rôle éminemment révolutionnaire. Partout où elle a conquis le pouvoir, elle a détruit les relations féodales, patriarcales et idylliques. Tous les liens variés qui unissent l’homme féodal à ses supérieurs naturels, elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d’autre lien, entre l’homme et l’homme, que le froid intérêt, les dures exigences du « paiement au comptant ». Elle a noyé les frissons sacrés de l’extase religieuse, de l’enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a supprimé la dignité de l’individu devenu simple valeur d’échange ; aux innombrables libertés dûment garanties et si chèrement conquises, elle a substitué l’unique et impitoyable liberté de commerce. En un mot, à l’exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a substitué une exploitation ouverte, éhontée, directe, brutale. [...]

    Les communistes proclament ouvertement que leurs buts ne peuvent être atteints que par le renversement de tout l'ordre social passé.

    À mesure que grandit la bourgeoisie, c'est-à-dire le capital, se développe aussi le prolétariat, la classe des ouvriers modernes qui ne vivent qu'à la condition de trouver du travail et qui n'en trouvent que si leur travail accroît le capital. Ces ouvriers, contraints de se vendre au jour le jour, sont une marchandise, un article de commerce comme un autre ; ils sont exposés par conséquent à toutes les vicissitudes de la concurrence, à toutes les fluctuations du marché.

    Les ouvriers commencent par se coaliser contre les bourgeois pour la défense de leurs salaires. Ils vont jusqu'à former des associations permanentes, pour être prêts en vue de rébellions éventuelles. Ça et là, la lutte éclate en émeute. Parfois, les ouvriers triomphent ; mais c'est un triomphe éphémère. Le résultat véritable de leurs luttes est moins le succès immédiat que l'union grandissante des travailleurs.

    Que les classes dirigeantes tremblent devant une révolution communiste ! Les prolétaires n'ont rien à y perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à gagner.

    “Prolétaires de tous les pays. Unissez-vous” ».

     

    Karl Marx et Friedrich Engels, Manifeste du Parti communiste (extraits), chapitre 1, Londres, 1848.

    * Groupement professionnel autonome composé de membres égaux unis par un serment, sous l'Ancien Régime.

     


    Questions :

     1. Présentez le document.

    2. Quels rapports sociaux caractérisent l'Europe industrielle du milieu du XIXe siècle ? 

    3. Comment s'expliquent-ils ?  

    4. Comment faire évoluer cette situation ?

    5. Quelle société créer ?

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