• -Thomas d'Aquin (1224/25-1274) = frère prêcheur et universitaire.

    Maître en Sacra doctrina, notamment à l'université de Paris.

    Période où les grandes oeuvres d'Aristote sont traduites en latin.

    Commente notamment Aristote (L’Éthique et La Politique).

     

    -Le texte a longtemps été considéré comme apocryphe. 

    Seule la 1ère partie est rédigée par Thomas d'Aquin qui laisse son traité inachevé. 

    Vers 1272/73, à Naples ? 

     

    -Le De Regno est un traité de pédagogie et de morale à l'usage d'un prince.

    Il n'est pas un traité systématique de philosophie politique.

     

    -Thomas s'interroge sur le meilleur système politique.

    Il reprend à Aristote :

      -son finalisme (agir en vue de...)

      -son éthique des vertus.

    Il aborde le problème du politique par sa finalité : être heureux.

    Il définit la politique comme une science pratique.

     

    Pb : Quel est le meilleur système politique pour garantir le bonheur de chacun et de tous ? Celui avec les meilleures lois ou celui où le pouvoir est exercé par l'homme le plus vertueux ?

     

     

    La politique repose sur un ordre.

     

    -Thomas adhère à la théorie de Dieu Créateur.

    Dieu a créé :

      -un monde ordonné,

      -des lois naturelles.

    Dieu veut que son peuple accède au Salut.

     

    -L'ordre politique relève de l'ordre naturel.

    Thomas reprend à Aristote sa théorie de l'homme 'animal politique'.

    Il est dans la nature de l'homme de vivre en communauté.

    S'il vit en communauté l'homme n'en choisit pas le gouvernant.

     

    -Thomas adhère à la théorie de Paul de Tarse (épître aux Romains 13, 1-7) que tout pouvoir vient de Dieu.

    Dieu confie son pouvoir à un seul.

    Le but de tout de tout gouvernant est de conduire son peuple vers Dieu.

    Thomas lie la notion biblique de peuple et la théorie finaliste d'Aristote.

     

     

    La vie politique est tournée vers le bonheur.

     

    -Thomas affirme que l'activité politique est subordonnée à la recherche du bonheur :

      -en cette vie,

      -post-mortem.

    La recherche du bonheur est le fondement de l'action éthique et de l'action politique.

     

    -Thomas affirme que l'activité politique doit être conforme à l'ordre des choses.

    Il établit une continuité entre la loi divine, la loi naturelle et la loi humaine.

    La loi humaine doit être conforme à la fois à la loi naturelle et à la loi divine qui, toutes deux, viennent de Dieu.

     

    -Thomas affirme que l'activité politique repose sur la pratique des vertus : la prudence et la justice.

    Il reconnait l'existence d'un bien commun.

    L'homme recherche un bien qui dépasse son bien être individuel.

    Pour Thomas, ce bien commun est immuable (=Dieu).

     

     

    La tyrannie est le pire des régimes politiques. 

     

    -La tyrannie est le pire des régimes :

       -car elle ne tient pas compte du bien commun,

      -car le tyran recherche son intérêt particulier,

      -car elle ne garantit pas la sécurité,

      -car elle est injuste,

      -car elle corrompt les âmes.

     

    -Thomas affirme que l'homme dispose donc de la raison et du libre arbitre pour :

      -identifier et choisir ce qui est conforme à la loi naturelle et à la loi divine,

      -désobéir à la loi humaine injuste qui remet en cause le bonheur et surtout le salut.

    Thomas affirme qu'il est nécessaire de désobéir au tyran.

     

     

    La monarchie est le meilleur des régimes. 

     

    -Le roi est à l'image du chef de famille.

    Il respecte l'ordre des naturel des choses.

    Il crée des lois :

      -qui protège le bien commun,

      -qui protège l'unité de la société.

    Il respecte ses propres lois.

     

    -Le roi participe au gouvernement divin. 

    Il se soucie du bonheur des hommes.

    Il garantit les moyens pour accéder au bonheur.

    Le roi sera récompensé pour sa juste gouvernance.

     

    -Le roi doit s'appuyer sur un 'conseil de sages'.

    Chacun peut élire et être élu à ce conseil.

    Les analystes évoquent un 'système mixte' même si le roi ne partage pas son pouvoir.

    La Somme de Théologie présente de plus ample manière ce 'régime mixte' influencé par Aristote.

     

     

    Conclusion :

    Thomas n'a pas laissé de synthèse de philosophie politique.

    Il s'est toujours tenu à l'écart de la vie oolitique.

    Il ne défend pas un régime théocratique stricto sensu.

    Il défend probablement une théorie "mixte": monarchiste et démocratique.

    Mais il maintient que la communauté politique et subordonnée à l’Église.

     

     

    Bibliographie :

    J. BLYTHE, Le gouvernement idéal et la constitution mixte au Moyen Âge, Paris-Fribourg, Cerf, 2005.

    Le gouvernement idéal et la constitution mixte au Moyen Age - James M.  Blythe - Librairie Mollat Bordeaux

    F. DAGUET, Du politique chez Thomas d'Aquin, Paris, Vrin, 2015.

    CR : J.-M. GOGLIN, https://clio-cr.clionautes.org/du-politique-chez-thomas-daquin.html

     

     

    Jean-Marc Goglin

    Partager via Gmail




    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique