• Le terme de « gouvernance » désigne :

      -la désignation d'objectifs et la mise en œuvre de moyens pour atteindre ces objectifs,

      -la création d'institutions, d'organismes pour assurer le fonctionnement du domaine quel qu’il soit : entreprise, région, État, monde…

    1944 : Les États-Unis et la Grande-Bretagne anticipent la fin de la guerre.

    Ils lancent une politique de reconstruction et d'instauration du libre échange à l'échelle mondiale.

     

    Pb : comment instaurer une gouvernance économique mondiale malgré la concurrence économique de plus en plus forte entre les États ?

     

     

    I. 1944-1971 : La réorganisation de l'économie.

     

    • Une situation économique et financière catastrophique.

     

    -Les États ont d'abord subi les impacts de la crise de 1929.

    http://www.uia95.com/Cours%20UIA/Crise%201929/Crise%20mondiale/Vignette%20crise%20mondiale.jpg

    Les États ont :

      -rapatrié leurs capitaux placés à l'étranger,

      -dévalué leur monnaie,

      -fermé leurs frontières aux produits étrangers.

    Ils ont mis en place des politiques protectionnistes.

    Le nationalisme économique s'est exacerbé.

     

    -Les États ont ensuite subi les impacts de la Seconde Guerre mondiale : destructions matérielles, voies commerciales coupées...

    Beaucoup d’États sont détruits et/ou ruinés.

     

    -Or les États-Unis et la Grande-Bretagne estiment que le libre échange est un facteur de paix.

    Ex : Charte Atlantique du 14 août 1941.

    Ils affichent 2 objectifs :

      -reconstruire,

      -garantir les conditions du libre échange.

     

    • 22 juillet 1944 : Les accords de Bretton Woods créent un nouveau système monétaire international.

     

     2 projets concurrents :

       -le plan Keynes veut créer une monnaie internationale, le bancor, émise par une banque centrale mondiale indépendante des États,

    Keynes voulait un contrôle de la circulation des capitaux et un taux de change ajustable.

     =plan de la Grande-Bretagne,

       -le plan White veut transformer le dollar en monnaie de réserve et refuse la création d’une institution internationale indépendante des États.

    White voulait la libre circulation des capitaux et un taux de change fixe.

     =plan des États-Unis.

     

    -Accords préparés par John Maynard Keynes et par Harry Dexter White.

    Accords signés par 44 États.

    Mais seulement ratifiés par 29 en 1945.

    Résultat de recherche d'images pour "schéma bretton woods"

     

    La monnaie de référence est le dollar.

    Le dollar est la seule monnaie convertible en or qui garantit sa valeur.

    Les États-Unis détiennent les ¾ du stock d’or mondial.

    Chaque pays signataire doit définir la valeur de sa monnaie en or ou en dollars.

    Chaque État s’engage à maintenir le cours de sa monnaie.

    Chaque État veille à l’équilibre de sa balance des paiements.

    L’objectif général est de maintenir des taux de change stables favorables au commerce international. 

     

    -Naissances :

       -du Fond Monétaire International qui doit aider les États à stabiliser leur monnaie,

       -et de la Banque mondiale qui doit financer la reconstruction.

    Composée de 2 organismes : l’Association Internationale pour l’Aide au Développement et la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement.

    Ces deux institutions siègent à Washington.

    Ces accords manifestent la volonté de créer une gouvernance économique mondiale : chaque État est sensé y trouver un intérêt ; tous les États sont sensés devenir partenaires et donc solidaires.

     

    -30 octobre 1947 : Les accords du GATT sont signés à Genève par 23 États qui représentent 80% du commerce mondial.

    Texte : Accords GATT

    Ces accords interdisent toute mesure protectionniste.

    Ces accords font l’objet de cycles de négociations (=rounds).

     

    -1947 : Les États-Unis proposent le plan Marshall.

    Texte : http://jmgleblog.eklablog.com/etude-le-plan-marshall-a126177018

    L’URSS refuse l’aide et oblige ses États satellites à en faire autant.

    Elle considère que les accords de Bretton Woods sont au service de l’impérialisme américain.

    16 avril 1948 : Les États qui acceptent le plan Marshall créent l’Organisation Européenne de Coopération Economique pour gérer l’aide.

     

    -Ces accords fonctionnent mal :

       -les nombreuses dévaluations que connaissent les monnaies durant le XXe s montrent la difficulté à les stabiliser,

       -les États favorisent le commerce intrarégional et la création d’associations de libre échange avec leurs voisins.

    Ces accords concernent d'abord les pays occidentaux.

     

    • Les institutions internationales concurrentes se multiplient.

     

    -24 mars 1948 : 53 États signent la Charte de La Havane qui crée l’Organisation Internationale du Commerce.

    Texte : Charte de La Havane

    1950 : Le Congrès des États-Unis refuse de ratifier la Charte car la Charte prévoit que l’OIC soit affiliée à l’ONU.

    1951 : L’OIC est officiellement abandonnée.

     

    -1964 :  L’ONU crée la Conférence des Nations Unies sur le Développement.

    Objectif : intégrer dans le commerce international les nouveaux Etats issus de la décolonisation et favoriser leur développement.

    Étude : http://jmgleblog.eklablog.com/etude-historique-de-la-cnuced-a132771264

     

    -1967 : Création de l’ASEAN.

     

    -Les États interviennent dans différentes institutions et à différentes échelles. Ils cherchent surtout à défendre leurs propres intérêts. Peu de politiques communes sont réellement mises en place.

    Exception : La construction européenne qui est à l'origine un projet politique.

     

     

    II. 1971-1991 : Les désordres économiques.

     

    •  1971 : La fin du système de Bretton Woods.

     

    -Le système de Bretton Woods s’essouffle dès le retour de la croissance dans les années 1950.

    1968 : Les États-Unis commencent à imprimer des dollars pour financer leurs dépenses et combler leur dette commerciale.

    1970s : Deux facteurs aggravent la situation :

       -la guerre du Vietnam qui creuse l’endettement américain,

       -le ralentissement de la croissance économique et premières difficultés sectorielles,

    Les partenaires des États-Unis amassent des réserves de dollars mais souhaitent leur remboursement en or.

    Les États-Unis refusent.

     

    -15 août 1971 : Richard Nixon annonce que les États-Unis décident (unilatéralement) de suspendre la convertibilité du dollar en or et dévaluer leur monnaie.

    Image associée

    Les États-Unis peuvent désormais lutter contre leur déficit en pratiquant l’inflation.

    Les États-Unis vont acheter à crédit.

    L'endettement structurel est favorisé.

    Les États-Unis vont désormais manipuler le cours de leur monnaie en fonction de

    leurs intérêts.

    Cette décision marque une étape nouvelle dans le fonctionnement économique du monde.

    Le dollar devient la nouvelle monnaie étalon : http://www.contrepoints.org/2016/08/07/262385-dollar-a-remplace-lor

    Les États vont pratiquer la spéculation monétaire.

    Les cours monétaires et les prix des produits vendus sur le marché mondial deviennent instables.

     

    -8 janvier 1976 : Les accords de Kingston (Jamaïque) entérinent la démonétarisation de l’or.

     =Fin du principe du taux de change fixe.

     

     -Les années 1980 proposent une politique néolibérale :

       -baisse des dépenses publiques,

       -déréglementation des activités financières.

     =politiques de Margaret Thatcher en GB et de Ronald Reagan aux États-Unis.

    =influence de ce que l'on appelle l'"école de Chicago".

     

    • Des situations de crise.

     

    -Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 révèlent des problèmes économiques structurels au Nord.

    http://www.cite-sciences.fr/fileadmin/fileadmin_SA/archivesCS/imagesEnquetes/QACTU_IMG_ZOOM_259.jpg

    Les industries ferment ou sont délocalisées.

    Le Nord connait une forme de désindustrialisation et un chômage structurel important.

     

    -Endettements au Sud et au Nord.

    Le FMI impose des programmes de restructuration économique.

    Ces programmes s'appuient sur le "consensus de Washington".

    Texte : http://www.monde-diplomatique.fr/mav/75/A/56184

    Ils imposent une restriction des dépenses publiques et une ouverture aux échanges internationaux.

    Mais ils sont considérés comme des instruments de domination du Nord sur le Sud.

     

    -Les solutions internes qu’elles soient de relance ou de rigueur échouent.

    Les solutions internationales demeurent inefficaces.

    Les Plans d'Ajustements Structurels du FMI qui imposent la baisse des dépenses publiques aggravent la situation de nombreux pays.

    Texte : Les Plans d'ajustements structurels : mise en oeuvre et bilan

     

    -1975 : Réunion du G6 (RFA, États-Unis, France, Italie, Royaume Uni, Japon) à Rambouillet.

    Décision d’organiser une rencontre annuelle afin de développer des politiques communes.

    A voir : http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu05000/sommet-de-rambouillet.html

    1976 : Le Canada adhère au G6 qui devient le G7.

    Mais les partenaires sont aussi des concurrents...

     

    • La difficulté à intégrer les États nouvellement indépendants.

     

     -Les années 1950 et 1960 sont marquées par la décolonisation en Afrique et en Asie.

    Avril 1955 : La conférence de Bandung révèle la volonté de créer un Tiers Monde politique.

    Ces États veulent s'insérer sur les marchés internationaux.

    https://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/ezflow_site/storage/images/docfr7/cartes/organisations-et-relations-internationales/c001021-les-pays-participant-a-la-conference-de-bandung-en-1955/451886-6-fre-FR/Les-pays-participant-a-la-conference-de-Bandung-en-1955_large_carte.jpg

     

    -Or le système de gouvernance mis en place est dominé par les États du Nord.

    Ceux-ci ont des difficultés à partager leur pouvoir décisionnel avec les États du Tiers Monde.

    Ils dominent les marchés et coopèrent peu.

    Face à la concurrence des États du Sud, ils réinstaurent des quotas d’importation et remettent en place une forme de protectionnisme.

     

    -Difficulté pour les États occidentaux de comprendre et d'accepter que l'organisation mondiale est en train d'évoluer et de devenir multipolaire.

     

     

    III. 1991-2009 : Une période de concurrence et d'instabilité.

     

    • Depuis 1991 : Le développement du capitalisme.

     

    -La disparition du bloc de l’Est et l’éclatement de l’URSS fait disparaitre le communisme comme idéologie économique.

    La Triade domine. 

     

    -Le monde devient multipolaire :

       -émergence du Brésil en Am Sud,

       -émergence de la Corée du Sud, Taïwan, Hong-Kong, Singapour (4 dragons asiatiques) puis de la Chine et de l’Inde en Asie,

       -réémergence de la Russie.

    La puissance de la Triade est contestée :

    Source :  https://monsieurlegros.files.wordpress.com/2009/10/croquis-monde-polycentrique-2010.JPG

     

    -Développement de la mondialisation des échanges.

    Mise en place d’une DIT à l'échelle planétaire.

     

    • Depuis 1991 : deux logiques s’affrontent.

     

     -Les acteurs économiques non gouvernementaux jouent un rôle majeur dans le développement des échanges et les politiques économiques : FTN, ONG altermondialistes…

    Cours : http://jmgleblog.eklablog.com/les-acteurs-de-la-mondialisation-a126131830

     

     -Une double volonté s’affiche.

    Pour les uns :

       -attirer les capitaux des FTN,

       -laisser les marchés s’auto-réguler,

       -intensifier la DIT.

     Pour les autres : 

      -rendre les échanges plus équitables,

      -rendre le développement "durable".

    1999 : « Bataille de Seattle » = moment fondateur de l’alter-mondialisme.

    A voir : http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu05005/manifestations-a-seattle-contre-la-conference-ministerielle-de-l-omc.html

    Dossier : "Bataille de Seattle"

    2000 : L'ONU critique la mondialisation et réclame une nouvelle gouvernance économique : http://jmgleblog.eklablog.com/l-onu-critique-la-mondialisation-2000-a126109406

     2001 : Premier Forum mondial altermondialiste à Porto Alegre.

     Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie 2011, constate que la mondialisation n’enrichit pas mais appauvrit les Etats et notamment ceux du Sud. Il critique les plans d’ajustement structurel.

    Étude : http://jmgleblog.eklablog.com/etude-joseph-stiglitz-critique-la-gouvernance-economique-mondiale-2006-a130324628

    L'association française ATTAC critique la mondialisation libérale.

     

    • 1994 : L'OMC remplace le GATT.

     

    -15 avril 1994 : le Traité de Marrakech crée l’OMC qui remplace le GATT.

    Texte : https://www.wto.org/french/docs_f/legal_f/marrakesh_decl_f.htmRésultat de recherche d'images pour "institutions omc"

    Elle cherche à valoriser les PED : chaque État compte pour une voix ; un organe judiciaire sanctionne les États qui ne respectent pas les accords.

     

    -L'OMC se heurte aux États qui favorisent les échanges intrarégionaux.

    Elle dispose d'un Organe de Règlement des Différends commerciaux.

    1995-2009 : Guerre de la banane entre l’UE et les États-Unis.

    =plus long conflit commercial qu’a connu l’OMC.

    Texte : http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2009/12/15/04016-20091215ARTFIG00561-la-guerre-de-la-banane-prend-fin-.php

     

    • Les institutions internationales continuent de se multiplier.

     

    -1991 : MERCOSUR.

    1994 : Les États-Unis, le Mexique et le Canada créent l’ALENA.

      

    -De nouveaux États intègrent les institutions gouvernementales et s’insèrent dans la mondialisation.

    1998 : La Russie intègre le G7 qui devient le G8.

    1999 : Les pays émergents obtiennent la réunion régulière d’un G20.

    2001 : La Chine intègre l’OMC et crée l'Organisation du Pacte de Shanghai.

    http://les-yeux-du-monde.fr/wp-content/uploads/2017/01/lesyeuxdumonde-ocs.jpg

    Source : http://les-yeux-du-monde.fr/wp-content/uploads/2017/01/lesyeuxdumonde-ocs.jpg

     

    2009 : création des BRIC, rejoints en 2011 par l’Afrique du Sud.

     

    -Les zones de coopération s'élargissent.

    1997 : Les États membres de l'ASEAN, le Japon, la Corée du Sud et la Chine signent un accord créant la zone "ASEAN +3".

    2017 : L'OMC compte 164 Etats membres.

    Carte :  https://www.franceculture.fr/s3/cruiser-production/2017/02/47d26f95-ab27-4a1b-bffc-3e0fdf8ab0b5/738_omc.jpg

     

     

    III. Depuis 2009 : Une volonté de recréer une gouvernance économique mondiale.

     

    • Une crise financière sans précédent.

     

    -2007 : début de la crise des subprimes aux Etats-Unis.

     2008 : Début d’une crise financière internationale.

     

    -Surendettement des États : France.

     Surendettement des ménages : Suède.

     Surendettement des États et des ménages : États-Unis.

     

    -2010 : Le G20 veut faire face à la crise.

    Carte : http://s1.lemde.fr/image/2008/11/13/960x694/1118395_5_a9fb_les-pays-qui-vont-participer-au-sommet-du-g20-a.gif

    Volonté de relancer l’économie tout en réformant les défauts du capitalisme.

    Volonté de lutter contre les paradis fiscaux.

     

    • Une absence de politiques communes et de respect des règles.

     

    Les institutions existantes peinent à mettre en place des politiques communes.

    Ex : les négociations au sein de l’OMC entamées lors du cycle de Doha de 2001 n’aboutissent pas.

    16 décembre 2011 : adhésion de la Russie à l’OMC alors que la Russie ne respecte pas les règles commerciales internationales.

    Etude : http://jmgleblog.eklablog.com/la-gouvernance-economique-mondiale-g-20-ou-g-0-a135734176

     

    • Des contestations croissantes.

     

    -Les mouvements citoyens se multiplient : « indignés », « Occupy Wall Street »…

     

    -Les États souhaitent jouer un nouveau rôle régulateur.

    Certains réagissent par des politiques individuelles. 

    2012 : La Chine et le Japon abandonnent le dollar et privilégient leur monnaie nationale pour leurs échanges commerciaux.

    Texte : La gouvernance mondiale n'est pas la solution

     

    -Les dernières négociations et derniers accords internationaux signés créent la polémique.

    2016 : Les EU et l'UE interrompent les négociations du traité TAFTA.

    4 février 2016 : 12 Etats signent le traité transpacifique  afin de contrer l'expansion de la Chine.

    23 janvier 2017 : Le nouveau président des EU Donal Trump suspend la participation américaine.

    15 février 2017 : L'UE et le Canada signent le CETA.

    Textes : http://www.ouest-france.fr/economie/ceta-le-traite-de-libre-echange-europe-canada-en-six-points-4799735

    http://www.ouest-france.fr/economie/ceta-le-traite-commercial-avec-le-canada-irrite-4565619

    Décembre 2017 : L'UE et le Japon signent un traité de libre échange.

    Texte :  https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/030999634725-le-japon-et-lunion-europeenne-scellent-leur-traite-de-libre-echange-2136973.php

     

    • Une redéfinition des règles économiques est-elle possible ?

     

    -Les institutions internationales tentent de se réformer :

    2010 : Le FMI et la Banque Mondiale modifient leur droit de vote pour donner un poids plus importants aux pays émergents.

    Texte : http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/12/17/le-fmi-donne-plus-de-poids-aux-pays-emergents_1454598_3234.html

      

    -Certains politiques politiques réclament une réelle gouvernance économique mondiale.

    L'ONU est-elle la solution ? 

     

     

    Jean-Marc Goglin

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  • Texte : http://les-yeux-du-monde.fr/histoires/15091-les-plans-dajustement-structurels

     

    Le document à commenter est un texte. Il s’agit d’un extrait d’un article numérique destiné au grand public publié sur le site de géopolitique « Les Yeux du monde ». L’auteure, Jessica Some, explique ce que sont les Plans d’Ajustements Structurels, programmes de réformes économiques relevant du FMI. Ces PAS sont mis en œuvre depuis les années 1980. Leur mise en œuvre est controversée. Quels sont leurs succès et leurs échecs ?

    Les PAS sont des programmes de réformes économiques qui relèvent du FMI. Le FMI est une institution crée en 1944 qui a pour rôle premier de veiller à la stabilité monétaire. « Les PAS s’inscrivent dans une logique libérale » : dans les années 1980, les politiques de libre circulation financière et de diminution des dépenses publiques s’imposent. Ces politiques s’inspirent de l’école de Chicago qui défend le monétarisme et le libre marché. Les PAS ont été décidés lors du « consensus de Washington », accord tacite sur les conditions d’aides financières. Les PAS imposent « une stricte discipline budgétaire » afin de réduire «  la dette et l’hyperinflation ». Les administrations publiques doivent diminuer leurs dépenses. Les PAS imposent que les dépenses publiques soient orientées « vers des secteurs à fort retour sur investissements » : les dépenses publiques ne doivent pas être des dépenses de fonctionnement mais doivent permettre l’innovation, la création de richesses. La richesse produite doit aussi permettre de rembourser les dettes publiques. Les PAS imposent une « libéralisation du commerce extérieur » : les État doivent ouvrir leurs frontières aux produits étrangers. Le « consensus de Washington » est une transposition des « solutions d’austérité adoptées par les pays occidentaux ».

    Les PAS ont des succès. Leur mise en place limite les risques de non remboursement. Le premier État à appliquer un PAS est le Chili. Le Chili est devenu un « jaguar » américain. Les PAS ont été étendus aux États de l’Est de l’Europe. Ces États anciennement communistes ont libéralisé et privatisé leur économie. Certains sont parvenus à satisfaire aux critères économiques d’entrée dans l’U.E. Les PAS ont également été mis en œuvre en Afrique et en Asie. Les États issus de la décolonisation ne sont pas parvenus à s’insérer sur les marchés, gagner de l’argent et réinvestir. Beaucoup se sont surendettés. L’Afrique est le continent qui compte le plus de PMA. Mais certains États émergent progressivement. La diminution des administrations a réduit la corruption. Les entreprises publiques privatisées sont dynamisées. Les PAS ont des échecs. Ces échecs peuvent être dus à des « effets pervers » : les investissements pouvaient être « spéculatifs ». L’argent prêté par le FMI est investi en bourse et non dans des projets d’innovation ou des infrastructures. Les échecs peuvent être dus à des causes économiques. Les crises économiques remettent en cause « les principes libéraux comme source de développement économique à long terme ». La libre circulation des capitaux nuisent aux investissements à long terme. Les États en crise sont fragilisés car les investisseurs étrangers ne trouvent pas intéressants d’y investir. « L’insertion dans le commerce international » met les territoires et les populations en concurrence avec d’autres. En conséquence, certaines entreprises ferment, le chômage augmente et le pouvoir d’achat diminue. Le Mexique illustre cette situation. Les échecs peuvent aussi être dus à des causes politiques. Les PAS sont parfois vus comme « imposés de l’extérieur ». Les politiques et les populations assimilent les PAS à des nouveaux moyens de domination imposés par les États industrialisés. Les PAS imposeraient aux États « des rapports d’échanges inégal avec des exportations tournées vers les besoins des pays développés ». Les échecs des PAS sont surtout sociaux : la réduction des dépenses publiques affecte « santé » et « éducation ».

    Les États qui le peuvent réduisent les PAS « à des solutions d’appoint » et préfèrent les « approches plus bottom-up ou partenariales ». Les solutions préférées partent du terrain et associent administrations, entreprises et populations.  

     

    Jean-Marc Goglin

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  •  "Nous ne sommes pas à l’ère du G 20. Au cours des derniers mois, le groupe élargi des premières puissances économiques qui, espérait-on, interpréterait un harmonieux « concert des nations », a fait entendre une cacophonie de voix discordantes, car, l’urgence de la crise financière s’étant estompée, la diversité des valeurs politiques et économiques animant les membres du G20 s’est réaffirmée. Un G2 – un tandem États-Unis-Chine – n’est pas non plus une solution viable pour répondre aux problèmes internationaux les plus urgents, car Pékin n’a aucun intérêt à accepter les obligations dont s’accompagne le leadership mondial. Et un G3, réunissant les États-Unis, l’Europe et le Japon prêts à porter secours, n’est pas non plus option plausible.

    Aujourd’hui, les États-Unis n’ont plus les moyens de rester le premier fournisseur de biens publics mondiaux. L’Europe est accaparée pour le moment par le sauvetage de la zone euro. Le Japon est de même embourbé dans des problèmes politiques et économiques internes complexes. Aucune de ces puissances n’a le temps, les ressources ou le soutien politique interne nécessaires pour assumer à son tour ce rôle difficile de leader. Parallèlement, aucune réponse crédible ne peut être apportée aux problèmes internationaux sans la participation directe des puissances émergentes comme le Brésil, la Chine et l’Inde. Or, ces pays sont beaucoup trop polarisés sur leur propre développement pour accepter volontiers la lourde charge que constitue la prise de nouvelles responsabilités sur la scène internationale.

    Nous sommes entrés dans l’ère du G 0, un monde où aucun pays ou bloc de pays n’a à lui seul le poids politique et économique – ou la volonté – nécessaire pour piloter un véritable plan d’action international. Cela se traduira par une multiplication des conflits sur la scène internationale autour de questions d’une importance vitale, comme la coordination internationale des politiques macroéconomiques, la réforme de la réglementation du secteur financier, la politique commerciale et le changement climatique."

     

    Ian Bremmer et Nouriel Roubini, Problèmes économiques, 27 avril 2011, traduit de l’anglais « A G-Zero World », reprinted by permission of Foreign Affairs (March/April 2011), © 2011 by the council on Foreign Relations, Inc. www.ForeignAffairs.com.

     

      

    Après avoir présenté le texte, vous expliquerez pourquoi les auteurs énoncent que "nous ne sommes pas à l'ère du G 20" mais que "nous sommes entrés dans l'ère du G 0". 

     

     

    Correction : http://jmgleblog.eklablog.com/correction-la-gouvernance-economique-g-20-ou-g-0-a137118212

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  • -Le terme de « gouvernance » désigne : 

      -la désignation d'objectifs et la mise en œuvre de moyens pour atteindre ces objectifs, 

      -la création d'institutions, d'organismes pour assurer le fonctionnement du domaine quel qu’il soit : entreprise, région, État, monde…

     Aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne imposent leurs théories économiques.

     

    -22 juillet 1944 : Les accords de Bretton Woods créent un nouveau système monétaire international. La seule monnaie convertible en or est le dollar (Les États-Unis détiennent les ¾ du stock d’or mondial). Chaque État s’engage à maintenir le cours de sa monnaie. Chaque État veille à l’équilibre de sa balance des paiements. L’objectif général est de maintenir des taux de change stables favorables au commerce international. 

     Naissances : 

       -du Fond Monétaire International qui doit aider les États à stabiliser leur monnaie, 

       -et de la Banque mondiale qui doit financer la reconstruction.

     Ces deux institutions manifestent la volonté de créer une gouvernance économique mondiale : chaque État est sensé y trouver un intérêt ; tous les États sont sensés devenir partenaires et donc solidaires.

     

    -30 octobre 1947 : Les accords du GATT sont signés à Genève par 23 États qui représentent 80% du commerce mondial. Ces accords interdisent toute mesure protectionniste.

      

    -Pourquoi une gouvernance dans le domaine économique : créer des liens entre Etats, mettre fin aux nationalismes économiques, maintenir la paix.

      

    -1971 : Les États-Unis mettent fin unilatéralement à ce fonctionnement économique. Cette décision déstabilise l’économie mondiale. Or la période est complexe : il faut intégrer les nouveaux pays indépendants (issus de la décolonisation).

      

    Pb : Une nouvelle forme de gouvernance se met-elle en place ou les États renouent-ils avec leurs rivalités économiques ?

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  • « […] Au début des années 60, des préoccupations croissantes quant à la place des pays en développement dans le commerce international ont conduit beaucoup de ces pays à réclamer la tenue d'une véritable conférence pour traiter de leurs problèmes et trouver des moyens d'action appropriés à l'échelon international. La première Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) s'est tenue à Genève en 1964. […] Parallèlement, les pays en développement ont créé le Groupe des 77 pour faire entendre leurs préoccupations (le Groupe des 77 compte aujourd'hui 131 membres). […]

    Phase 1 : Les années 60 et 70

    Au cours des premières décennies de son existence, la CNUCED a pris de plus en plus de poids :

      • En tant qu'instance intergouvernementale de dialogue et de négociations Nord-Sud Sud sur les questions intéressant les pays en développement, notamment le “Nouvel ordre économique international”.
      • En tant qu'organe se consacrant à la recherche et à la fourniture de conseils concernant les questions de développement.

    Les accords adoptés sous l'égide de la CNUCED durant cette période sont notamment :

      • Le Système généralisé de préférences (1968), en vertu duquel les pays développés améliorent l'accès au marché des exportations des pays en développement.
      • Un certain nombre d'accords internationaux sur les produits de base, qui visent à stabiliser les prix des produits d'exportation essentiels pour les pays en développement.
      • La Convention relative à un code de conduite des conférences maritimes, qui a renforcé la capacité des pays en développement de maintenir des flottes nationales marchandes. […]

    En outre, la CNUCED a grandement contribué à :

      • Définir l'objectif consistant pour les pays développés à affecter 0,7 % du produit intérieur brut à l'aide publique au développement des pays les plus pauvres, objectif adopté par l'Assemblée générale des Nations Unies en 1970.
      • Créer le Groupe des pays les moins avancés (PMA) dès 1971, qui a appelé l'attention sur les besoins particuliers des pays les plus pauvres. La CNUCED est devenue l'organe principal du système des Nations Unies pour l'examen des problèmes de développement économique des PMA.

    Phase 2 : Les années 80

    Dans les années 80, la CNUCED a dû faire face à un nouvel environnement économique et politique :

      • Il s'est produit une transformation radicale de la pensée économique. Les stratégies de développement sont devenues plus axées sur les besoins du marché, la libéralisation du commerce et la privatisation des entreprises publiques
      • Un certain nombre de pays en développement ont traversé de graves crises d'endettement. Malgré les programmes d'ajustement structurel de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, la plupart des pays en développement touchés n'ont pas pu se refaire une santé rapidement. Dans de nombreux cas, ils ont enregistré une croissance négative et des taux d'inflation élevés. C'est pourquoi les années 80 ont été qualifiées de “décennie perdue”, en particulier en Amérique latine.
      • L'interdépendance économique s'est considérablement accrue à l'échelon mondial.

    Dans ce contexte, la CNUCED a multiplié ses efforts pour :

      • […] Élargir le champ de ses activités visant à aider les pays en développement à s'intégrer dans le système commercial mondial. Dans ce contexte,
        • L'assistance technique […]
        • […] La CNUCED a aidé les pays en développement à rééchelonner leurs dettes publiques lors des négociations du Club de Paris
      • Promouvoir la coopération Sud-Sud. […].
      • Répondre aux préoccupations des pays les plus pauvres en organisant la première Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés en 1981. […].

    Phase 3 : Des années 90 à nos jours

    Les principaux faits nouveaux à l'échelon international ont été les suivants :

      • […] Une augmentation spectaculaire des flux financiers internationaux a entraîné une instabilité financière croissante. […]
      • Les flux d'investissement étranger direct sont devenus une des principales caractéristiques de la mondialisation.
      • La CNUCED a souligné qu'il fallait adopter une approche différenciée des problèmes des pays en développement. […].

    Ces dernières années, la CNUCED a :

      • Axé ses travaux de recherche et d'analyse sur les liens entre le commerce, l'investissement, la technologie et le développement des entreprises.
      • Aidé les pays en développement à élaborer des “initiatives de négociation” dans le cadre des négociations commerciales internationales […]
      • Développé et diversifié son assistance technique, qui couvre actuellement un large éventail de domaines, notamment la formation des négociateurs commerciaux et l'examen des questions relatives au commerce; la gestion de la dette, l'examen des politiques d'investissement et la promotion de l'esprit d'entreprise; les produits de base; la politique et le droit de la concurrence; et le commerce et l'environnement. »

    Source : http://unctad.org/fr/pages/About%20UNCTAD/A-Brief-History-of-UNCTAD.aspx

     

    Questions :

    -Présentez la CNUCED.

    -Expliquez les raisons de sa création.

    -Présentez son rôle, ses activités.

    -Montrez que l’action de la CNUCED s’adapte aux changements créés par le processus de mondialisation.

    -Quel bilan pouvez-vous faire de son action ?

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