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Par JMGoglin le 25 Mai 2021 à 17:11
« Par amour pour la vérité et dans le but de la préciser, les thèses suivantes seront soutenues à Wittemberg, sous la présidence du Révérend Père Martin Luther, ermite augustin, maître des Arts, docteur et lecteur de la Sainte Théologie. Celui-ci prie ceux qui, étant absents, ne pourraient discuter avec lui, de vouloir bien le faire par lettres. Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Amen.
Thèses :
- En disant : Faites pénitence, notre Maître et Seigneur Jésus-Christ a voulu que la vie entière des fidèles fût une pénitence.
- Cette parole ne peut pas s'entendre du sacrement de la pénitence, tel qu'il est administré par le prêtre, c'est-à-dire de la confession et de la satisfaction.
- Toutefois elle ne signifie pas non plus la seule pénitence intérieure ; celle-ci est nulle, si elle ne produit pas au-dehors toutes sortes de mortifications de la chair.
- C'est pourquoi la peine dure aussi longtemps que dure la haine de soi-même, la vraie pénitence intérieure, c'est-à-dire jusqu'à l'entrée dans le royaume des cieux.
- Le Pape ne veut et ne peut remettre d'autres peines que celles qu'il a imposées lui-même de sa propre autorité ou par l'autorité des canons.
- Le Pape ne peut pardonner les péchés qu'au nom de Dieu.
- Dieu ne remet la coulpe à personne sans l'humilier, l'abaisser devant un prêtre, son représentant.
- Les canons pénitentiels ne s'appliquent qu'aux vivants ; et d'après eux, rien ne doit être imposé aux morts.
- Voilà pourquoi le Pape agit selon le Saint-Esprit en exceptant toujours dans ses décrets l'article de la mort et celui de la nécessité.
- Les prêtres qui, à l'article de la mort, réservent pour le Purgatoire les canons pénitentiels, agissent mal et d'une façon inintelligente.
- La transformation des peines canoniques en peines du Purgatoire est une ivraie semée certainement pendant que les évêques dormaient.
- Jadis les peines canoniques étaient imposées non après, mais avant l'absolution, comme une épreuve de la véritable contrition.
- La mort délie de tout ; les mourants sont déjà morts aux lois canoniques, et celles-ci ne les atteignent plus.
- Une piété incomplète, un amour imparfait donnent nécessairement une grande crainte au mourant. Plus l'amour est petit, plus grande est la terreur.
- Cette crainte, cette épouvante suffit déjà, sans parler des autres peines, à constituer la peine du Purgatoire, car elle approche le plus de l'horreur du désespoir.
- Il semble qu'entre l'Enfer, le Purgatoire et le Ciel il y ait la même différence qu'entre le désespoir, le quasi-désespoir et la sécurité.
- Il semble que chez les âmes du Purgatoire l'Amour doive grandir à mesure que l'horreur diminue.
- Il ne paraît pas qu'on puisse prouver par des raisons, ou par les Écritures que les âmes du Purgatoire soient hors d'état de rien mériter ou de croître dans la charité.
- Il n'est pas prouvé non plus que toutes les âmes du Purgatoire soient parfaitement assurées de leur béatitude, bien que nous-mêmes nous en ayons une entière assurance.
- Donc, par la rémission plénière de toutes les peines, le Pape n'entend parler que de celles qu'il a imposées lui-même, et non pas toutes les peines en général.
- C'est pourquoi les prédicateurs des indulgences se trompent quand ils disent que les indulgences du Pape délivrent l'homme de toutes les peines et le sauvent.
- Car le Pape ne saurait remettre aux âmes du Purgatoire d'autres peines que celles qu'elles auraient dû souffrir dans cette vie en vertu des canons.
- Si la remise entière de toutes les peines peut jamais être accordée, ce ne saurait être qu'en faveur des plus parfaits, c'est-à-dire du plus petit nombre.
- Ainsi cette magnifique et universelle promesse de la rémission de toutes les peines accordées à tous sans distinction, trompe nécessairement la majeure partie du peuple.
- Le même pouvoir que le Pape peut avoir, en général, sur le Purgatoire, chaque évêque le possède en particulier dans son diocèse, chaque pasteur dans sa paroisse.
- Le Pape fait très bien de ne pas donner aux âmes le pardon en vertu du pouvoir des clefs qu'il n'a pas, mais de le donner par le mode de suffrage.
- C'est une invention humaine, de prêcher que sitôt que l'argent résonne dans leur caisse, l'âme s'envole du Purgatoire.
- Ce qui est certain, c'est qu'aussitôt que l'argent résonne, l'avarice et la rapacité grandissent. Quant au suffrage de l'Église, il dépend uniquement de la bonne volonté de Dieu.
- Qui sait si toutes les âmes du Purgatoire désirent être délivrées, témoin de ce qu'on rapporte de saint Séverin et de saint Paul Pascal.
- Nul n'est certain de la vérité de sa contrition ; encore moins peut-on l'être de l'entière rémission.
- Il est aussi rare de trouver un homme qui achète une vraie indulgence qu'un homme vraiment pénitent.
- Ils seront éternellement damnés avec ceux qui les enseignent, ceux qui pensent que des lettres d'indulgences leur assurent le salut.
- On ne saurait trop se garder de ces hommes qui disent que les indulgences du Pape sont le don inestimable de Dieu par lequel l'homme est réconcilié avec lui.
- Car ces grâces des indulgences ne s'appliquent qu'aux peines de la satisfaction sacramentelle établies par les hommes.
- Ils prêchent une doctrine antichrétienne ceux qui enseignent que pour le rachat des âmes du Purgatoire ou pour obtenir un billet de confession, la contrition n'est pas nécessaire.
- Tout chrétien vraiment contrit a droit à la rémission entière de la peine et du péché, même sans lettre d'indulgences.
- Tout vrai chrétien, vivant ou mort, participe à tous les biens de Christ et de l'Église, par la grâce de Dieu, et sans lettres d'indulgences.
- Néanmoins il ne faut pas mépriser la grâce que le Pape dispense ; car elle est, comme je l'ai dit, une déclaration du pardon de Dieu.
- C'est une chose extraordinairement difficile, même pour les plus habiles théologiens, d'exalter en même temps devant le peuple la puissance des indulgences et la nécessité de la contrition.
- La vraie contrition recherche et aime les peines ; l'indulgence, par sa largeur, en débarrasse, et à l'occasion, les fait haïr.
- Il faut prêcher avec prudence les indulgences du Pape, afin que le peuple ne vienne pas à s'imaginer qu'elles sont préférables aux bonnes œuvres de la charité.
- Il faut enseigner aux chrétiens que dans l'intention du Pape, l'achat des indulgences ne saurait être comparé en aucune manière aux œuvres de miséricorde.
- Il faut enseigner aux chrétiens que celui qui donne aux pauvres ou prête aux nécessiteux fait mieux que s'il achetait des indulgences.
- Car par l'exercice même de la charité, la charité grandit et l'homme devient meilleur. Les indulgences au contraire n'améliorent pas ; elles ne font qu'affranchir de la peine.
- Il faut enseigner aux chrétiens que celui qui voyant son prochain dans l'indigence, le délaisse pour acheter des indulgences, ne s'achète pas l'indulgence du Pape mais l'indignation de Dieu.
- Il faut enseigner aux chrétiens qu'à moins d'avoir des richesses superflues, leur devoir est d'appliquer ce qu'ils ont aux besoins de leur maison plutôt que de le prodiguer à l'achat des indulgences.
- Il faut enseigner aux chrétiens que l'achat des indulgences est une chose libre, non commandée.
- Il faut enseigner aux chrétiens que le Pape ayant plus besoin de prières que d'argent demande, en distribuant ses indulgences plutôt de ferventes prières que de l'argent.
- Il faut enseigner aux chrétiens que les indulgences du Pape sont bonnes s'ils ne s'y confient pas, mais des plus funestes, si par elles, ils perdent la crainte de Dieu.
- Il faut enseigner aux chrétiens que si le Pape connaissait les exactions des prédicateurs d'indulgences, il préfèrerait voir la basilique de Saint-Pierre réduite en cendres plutôt qu'édifiée avec la chair, le sang, les os de ses brebis.
- Il faut enseigner aux chrétiens que le Pape, fidèle à son devoir, distribuerait tout son bien et vendrait au besoin l'Église de Saint-Pierre pour la plupart de ceux auxquels certains prédicateurs d'indulgences enlèvent leur argent.
- Il est chimérique de se confier aux indulgences pour le salut, quand même le commissaire du Pape ou le Pape lui-même y mettraient leur âme en gage.
- Ce sont des ennemis de Christ et du Pape, ceux qui à cause de la prédication des indulgences interdisent dans les autres églises la prédication de la parole de Dieu.
- C'est faire injure à la Parole de Dieu que d'employer dans un sermon autant et même plus de temps à prêcher les indulgences qu'à annoncer cette Parole.
- Voici quelle doit être nécessairement la pensée du Pape ; si l'on accorde aux indulgences qui sont moindres, une cloche, un honneur, une cérémonie, il faut célébrer l'Évangile qui est plus grand, avec cent cloches, cent honneurs, cent cérémonies.
- Les trésors de l'Église, d'où le Pape tire ses indulgences, ne sont ni suffisamment définis, ni assez connus du peuple chrétien.
- Ces trésors ne sont certes pas des biens temporels ; car loin de distribuer des biens temporels, les prédicateurs des indulgences en amassent plutôt.
- Ce ne sont pas non plus les mérites de Christ et des saints ; car ceux-ci, sans le Pape, mettent la grâce dans l'homme intérieur, et la croix, la mort et l'enfer dans l'homme extérieur.
- Saint Laurent a dit que les trésors de l'Église sont ses pauvres. En cela il a parlé le langage de son époque.
- Nous disons sans témérité que ces trésors, ce sont les clefs données à l'Église par les mérites du Christ.
- Il est clair en effet que pour la remise des peines et des cas réservés, le pouvoir du Pape est insuffisant.
- Le véritable trésor de l'Église, c'est le très-saint Évangile de la gloire et de la grâce de Dieu.
- Mais ce trésor est avec raison un objet de haine car par lui les premiers deviennent les derniers.
- Le trésor des indulgences est avec raison recherché ; car par lui les derniers deviennent les premiers.
- Les trésors de l'Évangile sont des filets au moyen desquels on pêchait jadis des hommes adonnés aux richesses.
- Les trésors des indulgences sont des filets avec lesquels on pêche maintenant les richesses des hommes.
- Les indulgences dont les prédicateurs vantent et exaltent les mérites ont le très grand mérite de rapporter de l'argent.
- Les grâces qu'elles donnent sont misérables si on les compare à la grâce de Dieu et à la piété de la croix.
- Le devoir des évêques et des pasteurs est d'admettre avec respect les commissaires des indulgences apostoliques.
- Mais c'est bien plus encore leur devoir d'ouvrir leurs yeux et leurs oreilles, pour que ceux-ci ne prêchent pas leurs rêves à la place des ordres du Pape.
- Maudit soit celui qui parle contre la vérité des indulgences apostoliques.
- Mais béni soit celui qui s'inquiète de la licence et des paroles impudentes des prédicateurs d'indulgences.
- De même que le Pape excommunie justement ceux qui machinent contre ses indulgences,
- Il entend à plus forte raison excommunier ceux qui, sous prétexte de défendre les indulgences, machinent contre la sainte charité et contre la vérité.
- C'est du délire que d'exalter les indulgences du Pape jusqu'à prétendre qu'elles délieraient un homme qui, par impossible, aurait violé la mère de Dieu.
- Nous prétendons au contraire que, pour ce qui est de la coulpe, les indulgences ne peuvent pas même remettre le moindre des péchés véniels.
- Dire que saint Pierre, s'il était Pape de nos jours, ne saurait donner des grâces plus grandes, c'est blasphémer contre saint Pierre et contre le Pape.
- Nous disons au contraire que lui ou n'importe quel Pape possède des grâces plus hautes, savoir : l'Évangile, les vertus, le don des guérisons, etc.(d'après 1 Cor. 12).
- Dire que la croix ornée des armes du Pape égale la croix du Christ, c'est un blasphème.
- Les évêques, les pasteurs, les théologiens qui laissent prononcer de telles paroles devant le peuple en rendront compte.
- Cette prédication imprudente des indulgences rend bien difficile aux hommes même les plus doctes, de défendre l'honneur du Pape contre les calomnies ou même contre les questions insidieuses des laïques.
- Pourquoi, disent-ils, pourquoi le Pape ne délivre-t-il pas d'un seul coup toutes les âmes du Purgatoire, pour les plus justes des motifs, par sainte charité, par compassion pour leurs souffrances, tandis qu'il en délivre à l'infini pour le motif le plus futile, pour un argent indigne, pour la construction de sa basilique ?
- Pourquoi laisse-t-il subsister les services et les anniversaires des morts ? Pourquoi ne rend-il pas ou ne permet-il pas qu'on reprenne les fondations établies en leur faveur, puisqu'il n'est pas juste de prier pour les rachetés.
- Et encore : quelle est cette nouvelle sainteté de Dieu et du Pape que, pour de l'argent, ils donnent à un impie, à un ennemi le pouvoir de délivrer une âme pieuse et aimée de Dieu, tandis qu'ils refusent de délivrer cette âme pieuse et aimée, par compassion pour ses souffrances, par amour et gratuitement ?
- Et encore : pourquoi les canons pénitentiels abrogés de droit et éteints par la mort se rachètent-ils encore pour de l'argent, par la vente d'une indulgence, comme s'ils étaient encore en vigueur ?
- Et encore : pourquoi le Pape n'édifie-t-il pas la basilique de Saint-Pierre de ses propres deniers, plutôt qu'avec l'argent des pauvres fidèles, puisque ses richesses sont aujourd'hui plus grandes que celles des plus gros richards ?
- Encore : pourquoi le Pape remet-il les péchés ou rend-il participants de sa grâce ceux qui par une contrition parfaite ont déjà obtenu une rémission plénière et la complète participation à ces grâces ?
- Encore : ne serait-il pas d'un plus grand avantage pour l'Église, si le Pape, au lieu de distribuer une seule fois ses indulgences et ses grâces, les distribuait cent fois par jour et à tout fidèle ?
- C'est pourquoi si par les indulgences le Pape cherche plus le salut des âmes que de l'argent, pourquoi suspend-il les lettres d'indulgences qu'il a données autrefois, puisque celles-ci ont même efficacité ?
- Vouloir soumettre par la violence ces arguments captieux des laïques, au lieu de les réfuter par de bonnes raisons, c'est exposer l'Église et le Pape à la risée des ennemis et c'est rendre les chrétiens malheureux.
- Si, en revanche, on avait prêché les indulgences selon l'esprit et le sentiment du Pape, il serait facile de répondre à toutes ces objections ; elles n'auraient pas même été faites.
- Qu'ils disparaissent donc tous, ces prophètes qui disent au peuple de Christ : « Paix, paix » et il n'y a pas de paix !
- Bienvenus au contraire les prophètes qui disent au peuple de Christ : « Croix, croix » et il n'y a pas de croix !
- Il faut exhorter les chrétiens à s'appliquer à suivre Christ leur chef à travers les peines, la mort et l'enfer.
- Et à entrer au ciel par beaucoup de tribulations plutôt que de se reposer sur la sécurité d'une fausse paix. »
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Par JMGoglin le 25 Mai 2021 à 17:06
L'Eglise se transforme.
La papauté subit des crises institutionnelles.
Les princes constituent des Etats plus puissants et remettent en cause l'influence de la papauté sur leur territoire.
Les théologiens perdent de leur prestige.
Le sentiment religieux s'exprime de manière nouvelle.
I. XIVe-XVe s : La papauté en crise institutionnelle.
- La papauté s'installe à Avignon.
5 juin 1305 : Bertrand de Got, archevêque de Bordeaux, est élu pape.
Clément V mène une politique conciliatrice envers Philippe le Bel.
Philippe le Bel a imposé sa volonté au pape Boniface VIII et est devenu le souverain le plus puissant de la chrétienté.
1309 : Clément V s’installe à Avignon.
Il se place sous la protection du roi de France.
-La curie entretient des relations politiques étroites avec la cour de France et en sert les intérêts.
1311 : Le concile de Vienne dissout l'ordre du Temple et confie une partie de ses biens à Philippe le Bel.
-Les promotions cardinalices modifient peu à peu la curie.
Les Français sont majoritaires.
Ils développent le clientélisme familial et font nommer cardinaux des proches.
Ils ne veulent plus quitter Avignon d'autant que Rome est en pleine guerre civile.
-20 avril 1314 : Mort de Clément V.
Jean XXII (=Jacques Duèse, 7 août 1316- 4 décembre 1334) lui succède.
Il souhaite retourner à Rome mais la situation politique empire.
Il doit faire face à un premier antipape Nicolas V installé à Rome par des évêques hostiles à la curie.
Nicolas V ne tarde pas à se soumettre.
La curie reste à Avignon.
-1334 : Benoît XII (=Jacques Fourier, 20 décembre 1334- 25 avril 1342) installe définitivement la papauté à Avignon.
Il fait construire un palais sur le modèle des monastères.
L'ensemble actuel comprend 2 palais.
Les papes qui lui succèdent sont Français ou amis du roi de France :
-Clément VI (=Pierre Roger, 7 mai 1342- 6 décembre 1352),
-Innocent VI (=Etienne Aubert, 18 décembre 1352-12 septembre 1362)
-Urbain V (=Guillaume de Grimoard, 28 septembre 1362- 19 décembre 1370.
- Un retour à Rome en plusieurs étapes.
-Urbain V est conscient des critiques adressées à la curie.
1367 : Il s'installe au Vatican.
Une partie de la curie reste à Avignon.
Il meurt le 19 décembre 1370.
-30 décembre 1370 : Pierre Roger de Beaufort est élu pape sous le nom de Grégoire XI.
Il s'inquiète de la puissance de la ville de Florence qui étend son pouvoir sur les terres pontificales d'Italie.
17 janvier 1377 : Grégoire XI fait son entrée à Rome.
Une partie de la curie reste à Avignon.
27 mars 1378 : Grégoire XI meurt.
Le conclave a lieu à Rome.
La population romaine fait pression pour que le pape soit au moins Italien.
- La crise de 1378.
-8 avril 1378 : Urbain VI est élu.
Il n'est pas cardinal mais archevêque de Bari.
Il garantit l’installation du pape à Rome.
Il reproche aux cardinaux : absentéisme, luxe et détournements d'argent...
il veut réformer l'institution.
Les cardinaux le somment d'abdiquer.
Urbain VI refuse.
Les cardinaux prétendent l'avoir élu sous la pression d'une foule menaçante.
Ils élisent un nouveau pape, Robert de Genève, qui prend le nom de Clément VII.
Les cardinaux italiens ne prennent pas part au vote.
Clément VII est un proche des Valois.
Il s’installe à Avignon.
II. La chrétienté divisée.
- 2 camps.
Se rallient à Clément VII :
-La France,
-l’Écosse,
-le royaume de Naples,
-les royaumes ibériques : Castille, Aragon, Portugal, Navarre.
Restent fidèles à Urbain VI :
-l’Italie du Nord,
-les États germaniques,
-l’Angleterre et l’Irlande.
-Clément VII veut lancer une croisade contre Rome.
Son projet échoue.
-Les papes se succèdent.
- Le concile de Pise de 1409 amorce le retour à l'unité.
-Les théologiens raisonnent de manière nouvelle sur la convocation et la fonction des conciles.
Le pape est habituellement celui qui convoque les conciles universels.
1403 : Pierre d'Ailly, ancien chancelier de l'université de Paris, avance qu'un concile universel doit comprendre évêques, théologiens et canonistes.
les théologiens constatent que les 2 papes refusent de démissionner.
Ils assimilent la situation à une situation d'hérésie.
13 cardinaux décident de réunir le concile.
Les 2 papes le jugent illégal.
-25 mars 1409 : Le concile s'ouvre à Pise.
Le concile :
-accuse les 2 papes d'hérésie et de sorcellerie,
-les dépose.
Le concile élit un nouveau pape : Petros Philargès, franciscain, qui prend le nom d’Alexandre V.
-Les 2 papes déposés refusent de se soumettre.
1410 : Alexandre V meurt.
Il est remplacé par Jean XXIII.
L’empereur de Germanie, Sigismond de Luxembourg, parvient à organiser un nouveau concile à Constance.
- Le concile de Constance restaure l'unité de l'Eglise.
-Le concile s’ouvre le 1er novembre 1414.
6 avril 1415 : Le concile adopte le décret Haec sancta qui affirme la supériorité du concile sur le pape.
Le concile dépose les 3 papes.
Jean XXIII et Grégoire XII acceptent.
Benoit XIII refuse.
Le concile accuse Benoit XIII d'hérésie.
Benoit XIII se réfugie en Aragon et y meurt abandonné de tous.
-11 novembre 1417 : un pape unique est élu, Odon Colonna qui prend le nom de Martin V.
Ce nouveau pape est reconnu par la quasi-totalité de la Chrétienté.
Sa tâche consiste à restaurer l’influence de la papauté en Occident.
III. Mais l'Eglise est de plus en plus fracturée.
- L'hostilité croissante à la papauté.
-La papauté est une monarchie de plus en plus centralisée avec un pouvoir trans-territorial.
Ses prétentions théocratiques sont rejetées :
-par les princes,
-par les théoriciens.
Ex : Dante Alighieri et Marsile de Padoue.
Ils condamnent le pouvoir temporel du pape.
Ex : Jean Wyclif puis Jean Hus.
-La papauté apparait trop riche.
Les franciscains spirituels continuent de critiquer la richesse de l'Eglise.
Certains assimilent le pape à l'Antéchrist.
1510 : Martin Luther, en voyage à Rome, est
-affligé par le luxe des prélats,
-scandalisé par la vente des indulgences qui financent la construction de la basilique Saint-Pierre.
- Le concile de Bâle de 1431.
-Martin V convoque un concile à Bâle mais meurt avant son ouverture.
Eugène IV est élu.
Il veut annuler le concile mais se heurte à l'hostilité de la curie.
-Le concile entreprend de condamner :
-les théories de Wyclif,
-Jean Hus et ses partisans.
- Le concile débat des pouvoirs du pape et du luxe du haut clergé.
Certains réclament le mariage des clercs.
-Le concile permet au pape de réaffirmer son pouvoir spirituel mais renforce la tutelle des princes sur leurs Eglises.
La papauté se retrouve isolée.
- La critique des ordres monastiques et religieux.
-Les moines et religieux sont accusés de ne pas respecter la clôture et leur vœux de chasteté.
Les moines et religieux réformateurs peinent à s'imposer.
-Certains ordres se réforment et prospèrent.
Ex : Les Chartreux.
XVe s : Denys de Rijckel s'impose comme un grand théologien.
-Mais d'autres sont en difficulté.
ex : Les Cisterciens.
Exception : Les Cisterciens d'Espagne ou des Pays-Bas.
Ex : Les ordres mendiants.
- La critique du clergé séculier.
Les fidèles critiquent :
-l'inculture des prêtres,
-la non-résidence des curés...
Beaucoup de curés reçoivent leur bénéfice sans exercer.
Certains cherchent à obtenir des activités plus rémunératrices.
IV. Les transformations des modes de pensées.
- Le développement du nominalisme.
-Les théologiens insistent sur :
-la toute-puissance de Dieu,
-son inconnaissabilité.
Jean Duns Scot raisonne sur le concept d'être connu par l'intermédiaire des choses sensibles.
Il théorise l'univocité de l'étant.
Mais il condamne l'idée thomiste que les effets permettent de connaître la cause première.
Le nominalisme se développe.
Les théologiens abandonnent la recherche des "preuves" de l'existence de Dieu.
Les penseurs nominalistes refusent l'idée que Dieu puisse être appréhendé par l'intelligence humaine.
Ex : Guillaume d'Ockham.
Un de ses disciples Gabriel Biel influencera Martin Luther.
- L'autonomisation des sciences.
-Les crises universitaires ont entrainé la séparation de la théologie et des autres enseignements.
Les enseignements se fragmentent et s'autonomisent.
Ex : Nicolas Copernic marque une rupture dans l'étude des astres.
Il défend l'héliocentrisme.
-Le nombre d'étudiants inscrits dans les facultés de théologie ne cesse de diminuer.
Le nombre d'inscrits en droit augmente.
- L'apparition d'une nouvelle conception de l'homme.
-De nouveaux intellectuels apparaissent.
Ils écrivent en langue vernaculaire.
Ex : Pétrarque (+1374).
Ils s'intéressent au grec.
Ils relisent et critiquent les textes.
1440 : Lorenzo Valla prouve que la "donation de Constantin" est un faux.
Ils s'intéressent à de nouveaux sujet d'études : la traite...
Ils utilisent l'imprimerie pour diffuser leurs œuvres qu'ils s'échangent.
-Ces intellectuels minimisent l'impact du péché originel.
Ils valorisent les aptitudes et les vertus humaines.
Ils cherchent à acquérir un savoir universel.
Ex : Jean Pic de la Mirandole (1463-1494).
Ces intellectuels se nomment "humanistes" et forment une "République des Lettres".
- Mais le développement d'une angoisse millénariste.
-Les chrétiens interprètent les catastrophes des derniers siècles médiévaux comme des signes annonciateurs de la fin des temps.
-Martin Luther est un religieux ermite de saint-Augustin.
Martin Luther en 1528 par Lucas Cranach l'Ancien.
Il condamne la vie monastique.
Il remet en cause l'infaillibilité des conciles.
Il défend la seule autorité de l'Evangile.
Il énonce que seule la foi sauve.
31 octobre 1517 : Il rédige 95 thèses.
Texte : http://jmgleblog.eklablog.com/texte-les-95-theses-de-martin-luther-1517-a207802138
15 juin 1520 : La papauté ordonne à Luther de se rétracter.
3 janvier 1521 : Luther est excommunié.
Jean-Marc Goglin (Ph D)
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