• Réformer = c’est ramener à la vertu quelqu’un ou quelque chose qui s’en est éloignée.

    Certains chrétiens souhaitent une réforme de l’Eglise.

    Cette réforme doit porter :

                             -sur les croyances,

                             -sur les pratiques,

                             -sur l’organisation sociale.

     

    Pb :  quels sont les reproches adressés à l’Eglise chrétienne ? quelles solutions sont proposées ? comment vont-elles durablement bouleverser l'organisation de l'Europe chrétienne?

     

     

    I  Les critiques adressées à l’Eglise chrétienne.

     

    • Les critiques adressées au clergé.

       

    Les critiques portent d’abord sur le haut clergé.

    Ex : Erasme dans l’Eloge de la Folie.

    Desiderius Erasmus, peinture de Hans Holbein le Jeune

    Il juge le haut clergé indigne car celui-ci vit dans le luxe et a abandonné l’idéal de pauvreté évangélique.

     

    Les critiques portent ensuite sur le bas clergé.

    Ex : Erasme dans l’Eloge de la Folie.

    Il juge le bas clergé séculier et le clergé régulier ignares, incultes et immoraux.

     

    Ces critiques proviennent d’abord de certains humanistes.

    Elles sont reprises par un religieux allemand : Martin Luther.

     

    Les critiques portent également sur les théologiens accusés de rendre incompréhensible l’enseignement des textes bibliques et évangéliques.

     

    • Les critiques portant sur les pratiques.

     

    Les critiques portent d’abord sur l’utilisation de la Bible.

    Ex : Erasme affirme qu’elle doit être traduite en langue vernaculaire et utilisée par tous.

    Cette critique est reprise par Martin Luther.

      

    Les critiques portent ensuite sur le problème particulier des indulgences.

    = certificat accordant le pardon des péchés remis contre de l’argent.

    Ces certificats sont vendus massivement par la papauté pour payer ses dettes.

    1517 : Martin Luther s’oppose à la vente des indulgences.

    =on ne peut remettre les péchés à la place de Dieu et encore moins vendre son pardon.

     

    • Les critiques portant sur les croyances.

     

    Certains humanistes critiquent :

       -le culte des saints,

       -le culte des images.

    Ils les assimilent à des superstitions condamnées par la Bible.

     

     

     II  Les réformes : des réponses aux aspirations religieuses.

      

    • La réforme luthérienne.

      

    Martin Luther (1483-1546) = religieux allemand, obsédé par le problème du salut du croyant.

    Peinture de Lucas Cranach l'Ancien (v. 1500)

     

    31 octobre 1517 : il publie ses 95 thèses ou il critique la papauté et l’organisation de l’Eglise.

    3 janvier 1521 : Il est excommunié par la papauté.  

    1530 : sa Confession d’Augsbourg présente sa vision de l’Eglise parfaite.

    Il assure que seule la foi sauve.

    Il rejette le culte des saints.

    Il ne reconnaît que deux sacrements sur les sept de l'Eglise catholique :

                             -le baptême,

                             -l’eucharistie.

     Il rejette la conception hiérarchisée de l’Eglise et rejette le pouvoir du pape.

     Il affirme que chaque fidèle peut et doit lire la Bible traduite en langue vernaculaire.

     Le message de Luther se diffuse rapidement :

       -dans les pays germaniques,

       -en Scandinavie.

     Luther organise une nouvelle Eglise.

     Cette Eglise est composée de communautés autonomes et est dépourvue de clergé.

     

    • La réforme calviniste.

     

    Jean Calvin (1509-1564) =humaniste français.

    Mai 1534 : Il rompt avec l’Eglise catholique.

    Il reprend et approfondit les idées de Luther.

    Il affirme l’idée de la prédestination : Dieu choisit d’avance les chrétiens sauvés et ceux qui ne le sont pas.

    Il s’installe à Bâle puis à Genève.

    Il organise une Eglise sur le modèle luthérien.

    L’influence de Calvin est importante en France.

     

    •   La réforme anglicane.

      

    La réforme est organisée par le roi Henry VIII.

    Henry VIII se présente d’abord comme un défenseur de la foi catholique face aux réformes protestantes.

    La rupture vient du refus du pape d’annuler le mariage d’Henry VIII et de Catherine d’Aragon.

    1531 : Henry VIII se proclame chef de l’Eglise d’Angleterre.

    1536 : Les anglicans publient une profession de foi inspirées des idées luthériennes.

    Les pratiques restent proches de celles des catholiques.

      

     

    III. Les réactions catholiques.

      

    • La réforme l’Eglise.

     

    Il existe une réforme catholique.

    Ex : Erasme souhaite réformer l’Eglise sans la quitter.

    Il condamne les positions de Luther.

    1545-1563 : Le concile de Trente affirme la nécessité pour le clergé de se comporter conformément à l’esprit évangélique.

    L’Eglise va encourager :

      -la formation intellectuelle du bas clergé,

      -les visites pastorales des évêques aux prêtres de paroisse.

     

    • La lutte contre les réformes protestantes.

     

    -La lutte est d’abord religieuse.

    Il existe une Contre-réforme.

    Elle consiste à réaffirmer les positions catholiques face aux réformes protestantes.

    1542 : L’inquisition est rétablie pour lutter contre les protestants perçus d’abord comme des hérétiques.

    1545-1563 : Le concile de Trente réaffirme la validité des croyances et des pratiques catholiques.

     

    -La lutte est ensuite armée.

    En France : Les protestants sont persécutés.

    1555-1572 : Guerres de religion.

    Ex : 24 août 1572 : massacre de la Saint-Barthélémy à Paris puis dans toutes les grandes villes de France à l’occasion du mariage d’Henri de Navarre (futur Henri IV) et de Marguerite, fille de Catherine de Médicis.

     

    •  L’acceptation finale de la division du christianisme.

     

    Certains humanistes défendent la tolérance.

    Ex : Erasme.

    Les catholiques prennent conscience de la nécessité de cohabiter avec les protestants qu’ils ne parviennent ni à convaincre, ni à éliminer.

    Cette prise de conscience est plus rapide dans les pays germaniques qu’en France.

    Dès 1555 : La Paix d’Augsbourg reconnaît à chaque prince du saint-Empire la liberté de choisir sa religion et de l’imposer à ses sujets.

    Avril-mai 1598 : Proclamation en France de 4 textes connus sous le nom d’édit de Nantes.

    Ces textes accordent la liberté de culte aux protestants.

    Cette liberté sera abolie en France le 15 octobre 1685 par l’édit de Fontainebleau de Louis XIV.

     

    Conclusion :

     

    Les Réformes protestantes répondent aux nouvelles aspirations religieuses du moment. Elles mettent fin à l’unité religieuse de l’Europe. Elles offrent la possibilité nouvelle de choisir sa confession.

     

     

     

    Jean-Marc Goglin

     

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