• "[...] Il ne manque pas de personnes dans le monde qui ne ­comprennent pas ou qui prétendent ne pas comprendre quelle est la grande différence entre le monde libre et le monde communiste. Qu’ils viennent à Berlin ! D’autres disent que le communisme est la vague de l’avenir. Qu’ils viennent à Berlin ! Certains enfin, en Europe et ailleurs, disent que nous pouvons travailler avec les communistes. Qu’ils viennent à Berlin ! […] Notre liberté éprouve certes beaucoup de difficultés et notre démocratie n’est pas parfaite. Cependant, nous n’avons jamais eu besoin, nous, d’ériger un mur pour empêcher notre peuple de s’enfuir. […] Le Mur fournit la démonstration éclatante de la faillite du système communiste. Cette faillite est visible aux yeux du monde entier. Nous n’éprouvons aucune satisfaction en voyant ce mur, car il constitue à nos yeux, comme l’a dit votre maire, une offense non seulement à l’Histoire mais encore une offense à l’humanité […].

    Ce qui est vrai pour cette ville l’est pour l’Allemagne. Une paix réelle et durable en Europe ne peut être assurée tant qu’un Allemand sur quatre se voit dénier le droit élémentaire de tout homme libre de pouvoir effectuer des choix libres. […] Vous vivez assiégés dans un îlot de liberté, mais votre vie fait partie d’un tout. […] La liberté est indivisible, et quand un homme est réduit en esclavage, aucun autre n’est libre. Quand tous seront libres, alors nous pourrons attendre le jour où cette ville ne sera plus divisée, le jour où ce pays divisé ne fera plus qu’un, et où ce grand continent qu’est l’Europe vivra dans l’espoir et la paix. Quand ce jour viendra enfin, et il viendra, le peuple de Berlin pourra se féliciter d’avoir tenu bon sur la ligne de front pendant près de deux décennies.

    Tous les hommes libres, où qu’ils vivent, sont des citoyens de Berlin, et c’est pourquoi, en homme libre, je suis fier de prononcer ces mots : « Ich bin ein Berliner. »

     

    Discours prononcé sur les marches de l’hôtel de ville de Berlin-Ouest, le 26 juin 1963.

     

    Source : Centre virtuel de la connaissance sur l’Europe (www.cvce.eu).

    Partager via Gmail

  •             « Je n’ai pas besoin de vous rappeler que la situation mondiale est très sérieuse. (…) Les besoins de l’Europe en produits alimentaires et autres produits essentiels –notamment de l’Amérique- au cours des trois ou quatre années à venir dépassent à ce point sa capacité de paiement qu’elle a besoin d’une aide supplémentaire importante si l’on veut éviter de graves troubles économiques, sociaux et politiques. En dehors des effets démoralisants sur le monde en général et des risques de troubles résultant du désespoir des peuples en cause, les conséquences pour l’économie américaine seront claires pour tous.

                Il est logique que les États-Unis fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour favoriser le retour du monde à une santé économique normale sans laquelle il ne peut y avoir ni stabilité politique ni paix assurée. Notre politique n’est ni dirigée contre aucun pays ni doctrine mais contre la faim, la pauvreté et le chaos. Son but devrait être le rétablissement d’une économie mondiale saine, de façon à permettre le retour à des conditions politiques et sociales dans lesquelles peuvent exister des institutions libres. Une telle assistance ne peut être établie sur une base fragmentaire au fur et à mesure qu’apparaît telle ou telle crise. Toute assistance de la part de notre gouvernement doit être non un palliatif mais un remède.

                Il est évident que, avant que le gouvernement américain puisse progresser dans ses efforts pour aider les Européens sur la voie de la reprise, il doit exister un accord entre les pays européens sur les besoins de la  situation et sur la part que ces pays prendront de façon à prolonger l’action de notre propre gouvernement ».

     

    Georges Marshall, discours à l’université d’Harvard, 5 juin 1947, in Terminales ES/L/S, Bordas, 2004, p. 64.

      

     

    Questions :

     

    -Quelles sont les causes du Plan Marshall ?

    -Quels sont les buts du Plan Marshall ?

    -Quels moyens sont mis en œuvre par les États-Unis ? Quelles limites imposent-ils ?

    -Pourquoi ce Plan peut-il être perçu comme une provocation par l’URSS ?

    -En quoi le Plan Marshall a-t-il indirectement contribué à la division de l’Europe ? 

    Partager via Gmail

  • « Nous ne mettrons jamais en péril nos principes et nos critères moraux. Nous n'abdiquerons jamais notre liberté. Nous n'abandonnerons jamais notre croyance en Dieu. Et nous ne cesserons jamais de rechercher une paix véritable. Mais les prétendues solutions prônées par certains et qui passeraient obligatoirement par le gel nucléaire ne nous permettent pas de défendre ces idées essentielles à l'Amérique. La vérité est que décréter le gel aujourd'hui serait une tromperie dangereuse, car il ne s'agirait que d'une illusion de paix. La vérité, c'est que nous devons rechercher et trouver la paix par la force.(...)

    L'Histoire nous apprend que prendre nos désirs pour des réalités et rechercher naïvement la conciliation avec nos adversaires n'est que folie. Cette attitude reviendrait à trahir notre passé et à dilapider notre liberté. En conséquence, je vous encourage à vous élever contre ceux qui chercheraient à placer les Etats-Unis dans une position d'infériorité militaire et morale. Et, lorsque vous débattez des propositions de gel nucléaire, je vous exhorte à vous défier de la tentation de l'orgueil, de cette tentation qui consisterait à vous décréter allégrement au-dessus de la bataille, à décider que les deux camps sont également coupables, à ignorer les faits de l'Histoire et les pulsions agressives de l'Empire du Mal, à vous contenter de dire que la course aux armements n'est qu'un vaste malentendu et par là même à vous soustraire au combat entre le juste et le faux, le bien et le mal. (...) Je crois que nous relèverons le défi. Je crois que le communisme n'est qu'un chapitre supplémentaire, triste et bizarre, de notre Histoire dont les dernières pages sont en train de s'écrire sous nos yeux. »

     

     

    Discours d'Orlando prononcé le 8 mars 1983 devant la convention annuelle de l'Association nationale des Évangélistes.

    Cité dans R. Reagan, Une vie américaine, Mémoires, JC Lattès, 1990.

     

    Questions :

    1. A quoi ne doivent pas renoncer les Etats-Unis ?

    2. Pourquoi refuser le rapprochement diplomatique avec l'URSS?

    3. Comment Reagan présente-t-il la lutte entre les Etats-Unis et l'URSS?

    Partager via Gmail

  • "J'étais entré en fonction armé d'un solide préjugé contre l'accord tacite sur les missiles qui s'était  instauré entre l'Union soviétique et nous. Je veux parler de la « politique de destruction mutuelle assurée » (MAD) fondée sur le principe de dissuasion qui garantissait la sécurité pour tous tant que chacun des deux camps possédait le pouvoir de détruire l'autre, grâce à ses missiles, dans l'hypothèse « ait pas être de celles qui permettent de s'endormir paisiblement. C'était un peu comme si deux hommes de l'Ouest se tenaient face à face dans un saloon, chacun gardant son arme pointée en permanence sur la tête de l'autre. On devait pouvoir trouver mieux. Au début de mon premier mandat, je convoquai une réunion du conseil des chefs d'états-majors […] et leur dis ceci : pour chaque arme inventée, l'homme en a créé une autre destinée à se protéger de la première ; ne serait-il pas possible, en cette ère de technologie avancée, d'imaginer un système défensif capable d'intercepter les projectiles nucléaires […] ?
    Ainsi naquit l'IDS, et peu après, certains membres du Congrès et de la presse surnommèrent le projet « Star Wars », « la guerre des étoiles ». […] J'ai dû expliquer une centaine de fois aux dirigeants soviétiques que l'IDS n'était pas une monnaie d'échange. Je leur ai dit que j'étais prêt à en faire profiter tous ceux qui accepteraient de renoncer aux missiles nucléaires. Nous savons tous comment fabriquer ces engins. Un jour ou l'autre arriverait un fou qui posséderait cette arme et nous ferait chanter à moins que nous n'ayons une défense à lui opposer."
     
    Ronald Reagan, Une vie américaine, Mémoires, Éditions Jean-Claude Lattès, 1990.

    Questions :

    1. Quelle présentation Reagan fait-il de la situation géopolitique du début des années 1980?
    2. En quoi consiste l'Initiative de défense stratégique ?
    3. Sur quels facteurs s'appuie ce projet?
    4. En quoi le projet d'Initiative de défense stratégique a-t-il modifié les relations entre les deux Etats-Unis et l'URSS ? 
    Partager via Gmail

  • Consigne : Après avoir présenté le document, identifiez les dangers qui menacent les Etats-Unis et expliquez pourquoi les modalités de la politique interventionniste américaine de G.W. Bush sont nouvelles.

      

    « Par le passé, les ennemis avaient besoin de grandes armées et de grandes capacités industrielles pour mettre en danger le peuple américain et notre nation. Les attaques perpétrées le 11 septembre n’ont nécessité que quelques centaines de dollars entre les mains de quelques dizaines d’hommes diaboliques et pleins d’illusions. Il a fallu moins que le coût d’un char pour causer tout le chaos et les souffrances dont ils sont responsables. Le danger n’a pas disparu. […].

    Le danger le plus grave qui menace la liberté se situe à la croisée périlleuse des chemins que sont le radicalisme et la technologie. Lorsque se produit une prolifération d’armes chimiques, biologiques et nucléaires et qu’existe la technologie pour la fabrication de missiles balistiques, même des États faibles et de petits groupes peuvent accumuler une puissance catastrophique leur permettant de frapper de grandes nations. Nos ennemis ont indiqué qu’ils avaient l’intention de le faire et nous les avons surpris en train d’essayer de se procurer ces armes terribles. Ils veulent avoir la capacité de nous faire du chantage, de nous faire du mal ou de faire du mal à nos amis, et nous nous opposerons à eux avec toute notre force.

    Durant la majeure partie du siècle dernier, la défense des États-Unis reposait sur les doctrines de la guerre froide : dissuasion et endiguement. Dans certains cas, ces stratégies s’appliquent toujours. Mais les nouvelles menaces exigent aussi de nouvelles façons de penser. La dissuasion - promesse de représailles massives contre les pays - ne veut rien dire pour les réseaux clandestins de terroristes qui n’ont ni nation ni peuple à défendre. L’endiguement est impossible lorsque des dictateurs déséquilibrés possédant des armes de destruction massive peuvent en armer des missiles ou en fournir secrètement à leurs alliés terroristes. […]

    La défense du territoire et la défense antimissile sont des éléments d’une sécurité renforcée, et ce sont des priorités essentielles pour les États-Unis. Il n’en demeure pas moins que la guerre contre le terrorisme ne sera pas remportée en étant sur la défensive. Nous devons amener la bataille à l’ennemi, déranger ses plans et devancer les pires menaces avant même qu’elles ne soient mises à jour. Dans le monde dans lequel nous entrons, la seule voie qui conduira à la sécurité est la voie de l’action. Et ce pays agira. […]

    Tout État qui opte pour l’agression et le terrorisme en paiera le prix. Nous ne laisserons pas la sécurité de l’Amérique et la paix de la planète tomber à la merci de quelques terroristes, de quelques tyrans déséquilibrés. Nous lèverons cette sinistre menace qui pèse sur notre pays et sur le monde. Comme la guerre contre le terrorisme exigera de la détermination et de la patience, elle exigera aussi une grande fermeté morale. En ce sens, notre lutte est semblable à celle de la guerre froide.

    Aujourd’hui, comme alors, nos ennemis sont des totalitaires, des adeptes d’une croyance au pouvoir qui ne laisse aucune place à la dignité humaine. Aujourd’hui, comme alors, ils cherchent à imposer une triste conformité, à régir chacune de nos vies et la vie tout entière. […]

    Nous sommes bel et bien dans un conflit entre le bien et le mal, et l’Amérique appellera le mal par son nom. En nous attaquant au mal et aux régimes sans loi, nous ne créons pas un problème, nous le révélons. Et nous dirigerons la lutte mondiale pour nous y opposer. »

     

    Discours devant l’Académie de West Point (New York), 20 septembre 2002[1] :

    Georges W. Bush (né en 1946), président républicain des États-Unis (2000-2008)

     


    [1] West Point est une académie militaire fondée en 1802.

    Partager via Gmail




    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique