" 1. Le travail est la source de toute richesse et de toute culture, et comme en général le travail productif n'est possible que par la société, son produit intégral appartient à la société, c'est à dire à tous les membres de celle-ci, tous devant participer au travail, et cela en vertu d'un droit égal, chacun recevant selon ses besoins raisonnables.

Dans la société actuelle, les moyens de travail sont le monopole de la classe capitaliste ; l'état de dépendance qui en résulte pour la classe ouvrière est la cause de la misère et de la servitude sous toutes ses formes [...].

L'affranchissement du travail doit être l'œuvre de la classe ouvrière, en face de laquelle toutes les autres classes ne forment qu'une masse réactionnaire.

2. Partant de ce principe, le parti socialiste des ouvriers allemands s'efforce, par tous les moyens légaux, de fonder l'Etat libre et la société socialiste, de briser la loi d'airain des salaires par la destruction du système salarié, d'abolir l'exploitation sous toutes ses formes, d'éliminer toute inégalité sociale et politique [...]. "

Montrez que le texte résulte d'un compromis entre révolutionnaires et réformistes.   

« (…) Athènes est libre : le peuple y règne ; tour a tour, les citoyens, magistrats annuels, administrent l’état. Nul privilège a la fortune : car le pauvre et le riche ont des droits égaux dans le pays. (…) (…) Pour un peuple, il n’est rien de pire qu’un tyran. Sous ce régime, pas de lois faites pour tous. Un seul homme gouverne, et la loi, c’est sa chose. Donc, plus l’égalité, tandis que sous l’empire des lois écrites, pauvres et riches ont mêmes droits. Le faible peut répondre à l’insulte du fort, et le petit, s’il a raison, vaincra le grand. Quant à la liberté, elle est dans ces paroles : « Qui veut, qui peut donner un avis sage à sa patrie ? » Lors, à son gré, chacun peut briller… ou se taire. Peut-on imaginer plus belle égalité ? »

Euripide (480-406), Suppliantes, trad. G. Budé, Éditions Les Belles Lettres.

Consigne : Relevez et critiquez les caractéristiques de la démocratie présentées par Euripide.

 Le monde grec est organisé en cités indépendantes.

Athènes =1 de ces cités.

Croquis de la cité d'Athènes :

Doc : 

Au Ve s : Athènes met en place un système politique nouveau : la démocratie.

La cité est désormais gouvernée par ceux que l’on appelle les citoyens.

Pb : comment fonctionne le mode de gouvernement athénien ? qui sont les citoyens qui participent à ce gouvernement ?

I- Un système politique dirigé par les citoyens.

Organigramme :

• Au centre du système politique : l’ecclésia.

= assemblée.

Elle réunit les citoyens 4 fois/mois.

Elle se réunit :

  -d’abord sur l’agora la grande place d’Athènes,

  -puis dans un hémicycle construit sur la colline de la Pnyx :

L'assemblée :

  -vote les lois (à main levée) ,

  -vote le budget de la cité,

  -décide des déclarations de guerre et des signatures de traités de paix.

Chacun peut prendre la parole à l’assemblée.

6000 citoyens doivent être présents lors de l’adoption des grandes décisions.

La démocratie athénienne est une démocratie directe.

• Un conseil de citoyens : la boulê.

La boulê =conseil permanent de 500 citoyens.

Ses membres sont tirés au sort.

Elle :

                        -prépare les lois votées par l’ecclesia,

                        -veille à leur application par les magistrats,

                        -gère les finances.

• Les magistrats.

-Il existe 2 principales catégories de magistrats :

  -10 archontes. 

Tirés au sort pour 1 an.

Sont chargés de présider les tribunaux. 

  -10 stratèges. 

Élus pour 1 an.

Sont chargés des affaires militaires.

-Seuls les citoyens les plus riches accèdent aux postes de stratèges.

• Les juges.

Se répartissent en 2 tribunaux :

                        -l’aréopage qui juge les crimes de sang.

                        -l’héliée qui juge les délits civiques.

L’aréopage est composé d’anciens magistrats.

L’héliée est composée de 6000 juges tirés au sort parmi les citoyens de plus de 30 ans.

II. Mais une société inégalitaire.

Etude : Les critères de citoyenneté selon Aristote.

Doc :

• Une minorité : les citoyens.

-Les critères ont été définis par le stratège Périclès en -451.  

-Les citoyens athéniens sont des hommes.

Ils doivent être des enfants légitimes, nés de père citoyen et de mère fille de citoyen. Ils sont donc citoyens par la naissance.             

Ils sont citoyens après une formation militaire et civique de 2 ans : l’éphébie.

On compte 40 000 citoyens à Athènes.

Ils sont répartis en 4 groupes.

-Eux seuls ont des droits politiques entiers :         

  -Tout citoyen fait partie de l’ecclesia où il peut s'exprimer librement.

Texte : http://jmgleblog.eklablog.com/texte-platon-presente-la-liberte-d-expression-a-athenes-a148775150

  -Tout citoyen peut obtenir des charges politiques et administratives dans la cité.

  -Tous sont égaux devant la loi (=isonomie)

-Un citoyen peut :

  -perdre ses droits temporairement ou définitivement,

 =atimie.

   -être banni de la cité pour 10 ans

=ostracisme (procédure particulière qui vise à écarter un citoyen des charges politiques).

• Les femmes : des citoyennes sans droit politique.

Document : http://jmgleblog.eklablog.com/la-place-des-femmes-dans-la-societe-athenienne-a148774762

Elles appartiennent au corps des citoyens mais ne possèdent pas de droits politiques.

Elles transmettent la citoyenneté.

Elles participent activement à la vie religieuse de la cité.

Pourtant :

  -Les femmes vivent sous l’autorité du père puis du mari.

  -Elles sont cantonnées aux tâches domestiques.

  -Elles ne sont pas membres de l'ecclesia.

• Les étrangers à la cité : les métèques.

Ce sont des hommes libres, étrangers à la cité, mais résidant à Athènes.

Texte : http://jmgleblog.eklablog.com/texte-xenophon-presente-le-role-conomique-des-meteques-a148805222

Ils sont artisans ou commerçants.

Ils possèdent un statut spécifique.

Ils sont protégés par la loi.

En échange, ils doivent à Athènes :

  -le service militaire.

  -un impôt annuel : le metoikion,

Un citoyen se porte garant d’eux.

Ils ne deviennent qu’exceptionnellement citoyens.

Ils seraient deux fois plus nombreux que les citoyens.

• Les esclaves : des marchandises.

Ce sont des prisonniers de guerre ou des fils d’esclaves.

Etude : http://jmgleblog.eklablog.com/etude-aristote-justifie-l-esclavage-a148774968

Ils n'ont pas d’existence juridique.

Ils sont la propriété de leur maître. Ils ne possèdent rien. Ils peuvent être loués ou vendus.

Ils travaillent pour leurs maîtres :

Jeune esclave présentant une boîte à bijoux à sa maîtresse.

Stèle funéraire, vers -430/-410, British Museum.

Esclaves ramassant des olives. British Museum.

Ils peuvent exceptionnellement devenir libres.

Ils représenteraient 1/3 de la population athénienne.

III- Qui impose la participation de tous aux activités de la cité.

• Pour tous : La participation à la religion civique.

Chaque cité possède une divinité protectrice ou poliade.

Athènes = Athéna. 

Rendre un culte est à la fois :

  -un acte religieux : il s’agit d’obtenir la protection de la divinité,

  -un acte politique : les citoyens, les femmes et les métèques y participent.

=Panathénées.

-Le déroulement est codifié.

Tous :

  -se rendent en procession sur l’Acropole :

Doc :

  -y sacrifient un bœuf.

Frise des Panathénées :

-Le culte à Athéna est annuel.

Existence de 2 types de fêtes :

  -Grandes,

  -Petites Panathénées.

• Pour le citoyen et le métèque : La participation à l’armée.

-Le citoyen doit protéger sa cité.

De 16 à 18 ans, il reçoit une éducation militaire : l’éphébie.

Texte : http://jmgleblog.eklablog.com/texte-le-serment-des-ephebes-a148774838

Il prête serment d’être fidèle à la cité, à ses lois, à ses compagnons d’armes…

-Le citoyen finance son équipement.

Les citoyens les plus pauvres sont fantassins (=hoplites) ou rameurs sur les navires de guerre (=trières).

Les citoyens les plus riches peuvent devenir cavaliers.

Les métèques ne peuvent être qu’hoplites ou rameurs.

L’armée est donc composée de :

  -fantassins/hoplites,

Deux phalanges d'hoplites.

Vase grec du VIe siècle avant J.-C.

  -marins,

  -cavaliers.

Vase attique vers 500 av JC. Musée du Louvre. Paris.

• Pour tous : La vie artistique et littéraire.

-L’architecture célèbre la grandeur et la richesse de la cité.

Ex : le Parthénon, construit à partir de 447 av JC, illustre la religion civique athénienne.

Les sculptures rappellent les mérites des héros morts.

Le théâtre contribue à montrer les limites ou les dysfonctionnements du système politique.

Ex : Aristophane, dans L’Assemblée des femmes, se moque des intérêts particuliers.

-Les œuvres artistiques et littéraires participent à l’éducation et à la réflexion du citoyen.

Ex : Sophocle :

  -dans Antigone, il montre les limites de la liberté humaine face à la loi,

  -dans Œdipe roi, il montre les limites de la liberté des hommes face au destin.

-Le théâtre est autant un lieu de vie artistique que politique :

Conclusion :

Texte : http://jmgleblog.eklablog.com/etude-euripide-presente-les-avantages-de-la-democratie-a148789402

Le système politique est démocratique mais la société n’est pas égalitaire.

Il existe une inégalité entre :

  -les citoyens et les non citoyens,

  -les citoyens riches et les citoyens pauvres.

Le citoyen se partage entre :

  -son travail,

  -la vie politique,

  -l’armée,

  -la vie culturelle de sa cité.

S'il est fier de son système politique, le citoyen athénien ne cherche pas à intégrer les non-citoyens.

Jean-Marc Goglin

« Les Athéniens sont à mon sens, [...], un peuple intelligent. Or je vois, quand l’assemblée se réunit, que, s’il s’agit pour la cité de constructions à entreprendre, on appelle en consultation les architectes, s’il s’agit de navires, les constructeurs de navires, et ainsi de suite pour toutes les choses qu’ils considèrent comme pouvant s’apprendre et s’enseigner ; et si quelque d’autre, qui ne soit pas regardé comme un technicien, se mêle de donner son avis, fût-il beau, riche ou noble, on ne l’écoute pas davantage, mais au contraire on se moque de lui et on fait du bruit, jusqu’à ce qu’enfin le donneur de conseils ou s’en aille de lui-même devant le tapage ou soit arraché de la tribune et chassé par les archers sur l’ordre des prytanes. Voilà comment ils se conduisent lorsque la matière en discussion leur paraît exiger un apprentissage. S’il s’agit au contraire des intérêts généraux de la cité, on voit se lever indifféremment pour prendre la parole, architectes, forgerons, corroyeurs, négociants et marins, riches et pauvres, nobles et gens du commun, et personne ne leur jette à la tête, comme dans le cas précédent, le reproche de venir sans étude préalable, sans avoir jamais eu de maîtres, se mêler de donner des conseils : preuve évidente qu’on ne juge pas ceci matière d’enseignement. »

PLATON, Protagoras, 319b-d.

« Est, en effet, esclave par nature celui qui est apte à être la chose d’un autre, et qui a la raison en partage dans la mesure seulement où elle est impliquée dans la sensation, mais sans la posséder pleinement. […] L’usage que nous faisons des esclaves ne s’écarte que peu de l’usage que nous faisons des animaux. […] La nature tend à faire les corps des esclaves différents de ceux des hommes libres, accordant aux uns la vigueur requise pour les gros travaux, et donnant aux autres la station droite les rendant impropres aux besognes de ce genre,mais utilement adaptées à la vie de citoyen. […] Il est donc manifeste qu’il y a des cas où par nature certains hommes sont libres et d’autres esclaves et que pour ces derniers demeurer dans l’esclavage est à la fois bienfaisant et juste. »

Aristote, Les Politiques, I, 2, vers 330 av JC.

Questions :

-A quel rôle Aristote limite-t-il les esclaves ?

-Quels arguments emploie-t-il ?

-Comment oppose-t-il esclave et homme libre ?