• Le café, un produit mondialisé

    Le café vient de l’arabe « Cahouah » (قهوة), qui désignait cette boisson provenant d’Ethiopie, mot qui se transforma en qahvè en turc puis en caffè en italien.

     

    • Une plante du Sud.

     

    Le caféier est probablement originaire d'Ethiopie, dans la province de Kaffa. Il aurait été transféré au VIe s en péninsule arabique. C'est à la Mecque qu’apparaissent les premiers débits de café, ou « Maisons de café ». Au XVe s, les pèlerins musulmans, de retour de La Mecque, introduisent le café en Perse et dans l’ensemble de l'Empire Ottoman.

    Les caféiers sont des arbustes des régions tropicales.

     

    Les caféiers sont des arbustes à feuilles persistantes qui apprécient un certain ombrage. Il existe deux espèces principales : l’arabica et le robusta qui servent à la préparation de la boisson. La culture de l'arabica est plus délicate et moins productive. Elle est donc plutôt réservée à des terres de montagne. Celle du robusta s'accommode de terrains de plaine avec des rendements plus élevés. Il faut généralement entre trois et cinq ans avant que les arbustes ne donnent leurs premiers fruits. Ils sont ensuite productifs pendant au moins vingt ans. Ce n'est que 7 mois après la floraison que le fruit est totalement mûr. L’arbuste peut être attaqué par un champignon qui donne une coloration « rouille » aux feuilles et empêche la photosynthèse de la plante.

    Structure du fruit et de la graine du caféier : 1 : sillon central ; 2 : grain de café ; 3 : peau du grain ; 4 : parchemin ; 5 : couche de pectine ; 6 : pulpe ; 7 : peau du fruit.

    Photo :

    Source : https://media.gerbeaud.net/2016/12/640/cafeiers-plantation.JPG

     Photo : Les fruits du caféier. 

    http://lacafeotke.cluster003.ovh.net/wp-content/uploads/2015/09/Plantation_Cafeier_Cafeotheque_20.jpg

    Source : http://lacafeotke.cluster003.ovh.net/wp-content/uploads/2015/09/Plantation_Cafeier_Cafeotheque_20.jpg

     

    Au XXIe s, la culture du café est très développée dans plus de 60 pays tropicaux aussi bien d’Amérique Latine (60% de la production mondiale), que d’Afrique (15% de la production mondiale) ou d’Asie (25% de la production mondiale) : Brésil, Colombie, Ethiopie, Vietnam… 5 pays assurent les 2/3 de la production.

     

    Carte : Etats producteurs de café. 

    https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/7d/Coffee_map.png/440px-Coffee_map.png

     

    La production de café par continent (2016)

    https://www.procafe.ch/wp-content/uploads/2016/06/Exportgrafik_fr-2.jpg

    Source : https://www.procafe.ch/wp-content/uploads/2016/06/Exportgrafik_fr-2.JPG

     

    La production de café par Etats (2013) : https://fr.statista.com/statistiques/570498/principaux-producteurs-de-cafe-dans-le-monde/

     

    La production mondiale de café provient, pour 70 %, d'exploitations principalement familiales de superficie inférieure à 10 ha et le plus souvent inférieure à 5 ha. Les terres cultivées sont souvent accrochées aux flancs de montagne, parfois jusqu’à 2 000 m d’altitude. Ce sont des parcelles morcelées, sur lesquelles le café est associé à des cultures vivrières telles que le maïs, le manioc ou la banane plantain. La production mondiale provient pour 30% de grandes plantations.

     

    Photo : Une plantation de café en Colombie

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    Source : http://panoramanegro.com.ar/cafetalescolombianos/

     

    La cueillette est très rarement mécanisée et nécessite une md’o abondante qui est peu payée.

    http://www.illy.com/wps/wcm/connect/87f351e2-fd7d-46cc-b24d-54157d0952f3/6-raccolta.jpg?MOD=AJPERES&CACHEID=87f351e2-fd7d-46cc-b24d-54157d0952f3

    Source inconnue.

     

    Publicité Nescafé de 1983 : https://www.youtube.com/watch?v=gCEP6Uaa42M

     

    • Une plante transformée en boisson.

     

    A voir : https://www.youtube.com/watch?v=2JIsjRs5YRU

     

    Le café est une boisson psychoactive obtenue à partir des graines. L’arabica produit un café fin et aromatique. Le robusta donne une boisson riche en caféine.

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    Les fèves cueillies sont ramollies à l’eau, débarrassées de leur pulpe puis séchées au soleil. Les fèves, encore vertes, sont alors mises en sac et expédiées au Nord. Il est ensuite torréfié : les fèves sont d'abord brûlées entre 193°C et 218°C pendant environ 15 minutes ; puis elles sont rapidement refroidies. Elles deviennent alors brunes en raison de la carbonisation de la cellulose et du sucre. Il est fréquent de mélanger et de torréfier ensemble plusieurs variétés de café afin d'obtenir un mélange très parfumé. Ces grains de café sont soit commercialisés tels quels, soit moulus.

     

    • Une plante consommée au Nord.

     

    Vers 1600, le café arrive en Europe, introduit par les marchands  vénitiens. Au XVIIIe s, la boisson connaît un grand succès. Le débit de boisson qui vend du café devient un lieu de sociabilité important. Pour répondre à la demande, les colons européens introduisent la culture du café dans de nombreux pays tropicaux. 

    Tableau : Edouard Manet, Au café, 1878

     

    Schéma : Les intervenants dans le "circuit" du café.

    http://cdn.gestion.evalorix.com/wp-content/uploads/2014/10/385-Laure-Waridel-et-la-promotion-du-caf%C3%A9-%C3%A9quitable-figure1.png

    De nos jours, les principaux consommateurs sont les pays d’Amérique du Nord (surtout les Etats-Unis), d’Europe, du Brésil et du Japon (80% de la consommation mondiale). Le café est souvent présenté comme le 2e bien d'exportation dans le monde après le pétrole. Ce classement est remis en question par certains spécialistes.

     

    • Un marché désorganisé.

     

    En 1962, les pays producteurs et les pays consommateurs signent le premier Accord international sur le café (AIC) qui prévoit un système de quotas d’exportation et de rétention et imposait une fourchette de prix. En 1989, le manque de consensus conduit à l’abandon de l’AIC. Les accords signés ultérieurement sont plus symboliques qu'efficaces. Les Etats producteurs se concurrencent. Le Vietnam produit en grande quantité un café de mauvaise qualité mais à bas prix pour obtenir les marchés.

     

    Evolution des cours du café arabica de 1989 à 2011 :

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    Source : https://www.oxfammagasinsdumonde.be/wp-content/uploads/2011/10/figure2-620x293.png

     

    Les cours montent et diminuent très rapidement. La crise est forte car elle touche des pays dont la richesse repose surtout sur les exportations de café, à l’exemple du Guatemala. La crise a des répercussions économiques et sociales : disparition de certaines exploitations, baisse des revenus des producteurs et de la md’o, baisse des investissements en infrastructures (écoles…)…

    En 1993, les pays exportateurs créent l’Association des pays producteurs de café (ACPC), pour influer sur les cours. Mais les pays du Nord continuent de fixer les prix d’achats par leur biais de leurs FTN : Nestlé, Starbucks… 5 FTN du Nord achètent plus de 50 % de la production mondiale de café vert.

    Texte : http://cafe-mondialisation-effets.weebly.com/un-marcheacute-domineacute-par-les-firmes-transnationales.html

    Depuis, le cours du café est fixé dans les bourses de matières premières : la bourse de New York traite essentiellement le café arabica et celle de Londres le robusta. Les actes d’achat et de vente du café reposent sur des contrats à terme. L’OIC ne régule plus le marché. Pourtant, elle encourage les producteurs à adapter leur production au marché, à produire du café de meilleure qualité et à gagner de nouveaux marchés, notamment russe et chinois.

    Les enjeux financiers sont considérables : le marché du café pèse de 10 à 15 M de dollars/an.

     

    • La solution du commerce biologique et/ou équitable ?

     

    Max Havelaar est une association créée en 1988 qui délivre un label international de commerce équitable. L'association encourage les petits producteurs à se regrouper en coopératives. Elle supprime les habituels intermédiaires. Elle garantit une rémunération satisfaisante.

    L’inconvénient est que le prix de vente est supérieur au prix de vente des autres marques de café. Max Havalaar compte sur la bonne image du commerce équitable pour vendre. Les labels communiquent beaucoup autour de la solidarité nécessaire entre consommateurs du Nord et producteurs du Sud.

    http://www.natura-sciences.com/wordpress/wp-content/uploads/2012/03/fairtrade-max-havelaar.jpg

    Au Mozambique, l'organisation Ikuru aide à l'amélioration des conditions de production et de vie des familles paysannes.

    Certains produits combinent les standards équitable et biologique.

     

    Schéma de synthèse :

    schemas1

    Source : http://www.histoirepasapas.com/pages/archives-lycee/terminale-l-es-1/geo.html

     

    Jean-Marc Goglin 

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