• L'ONU critique la mondialisation (2000)

    En 2000, l’ONU publie un rapport sur la mondialisation. Ce rapport est le résultat d’enquêtes menées parmi les Etats membres pour identifier les apports et les méfaits de la mondialisation. Le texte à étudier en est un extrait. Ce rapport pose explicitement le problème de la gouvernance économique mondiale. Quelques années après la disparition du bloc communiste, le libéralisme triomphant s’est imposé. Si les territoires semblent désormais tous plus ou moins intégrés à la mondialisation, l’ONU constate des situations dramatiques. La gouvernance économique mondiale, dont les objectifs premiers étaient à la fois d’assurer les conditions du libre échange et le développement du plus grand nombre de pays, ne semble plus en mesure de résoudre les problèmes existants. Aussi l’ONU interroge-t-elle sur la façon de réformer les institutions gouvernementales en place.

    L’ONU mentionne que la mondialisation est causée par des acteurs dont seulement quelques uns sont explicitement mentionnés. Les premiers acteurs de la mondialisation sont les FTN. Ces grosses entreprises cherchent à implanter des usines là où le coût du travail est le plus avantageux et pénétrer de nouveaux marchés. Elles pratiquent la division internationale du travail et n’hésitent pas à mettre les territoires et les mains d’œuvre en concurrence et à délocaliser. Elles se heurtent aux Etats qui sont, malgré certains discours, aussi des acteurs de la mondialisation. En effet, les Etats ont en charge les politiques d’aménagement du territoire, les politiques fiscales et les politiques de formation qui rendent leur territoire plus ou moins attractifs et compétitifs.

    L’ONU dresse un bilan négatif de la mondialisation. D’abord, elle constate que les politiques d’ouverture des frontières créent des flux illégaux de personnes, de drogues qui créent des tensions entre territoires émetteurs, du Sud, et territoires récepteurs, du Nord. Puis, elle relève que les écarts de richesses entre territoires sont croissants. Alors que le libre échange est souvent considéré comme un facteur d’enrichissement pour tous, l’ONU constate qu’un milliard de personnes vit toujours dans une grande pauvreté. Si les pauvres sont présents dans tous les pays, certains, les PMA, apparaissent majoritairement très pauvres. Aussi l’ONU affirme-t-elle l’échec des institutions économiques internationales existantes, OMC, FMI, G7, G8… Pourtant ces institutions sont sensées être des espaces de dialogue. Le problème est d’autant plus important que le développement des NTIC permet de prendre connaissance de manière quasi instantanée des problèmes, faits divers quel que soit le lieu où ils surviennent. L’opinion publique, désormais mondialisée, s’inquiète des problèmes relayés par les médias ou les réseaux sociaux.

    Aussi, l’ONU propose-t-elle une nouvelle forme de gouvernance mondiale. Elle précise que celle-ci doit désormais concerner tous les acteurs : aussi bien les Etats que les FTN. La nouvelle gouvernance devra être fondée sur une réelle coopération. La politique de l’ONU, depuis sa fondation en juin 1945, consiste à prendre en compte le bien commun et à lutter contre les intérêts individuels des uns et des autres. Aussi l’ONU se propose-t-elle implicitement comme le lieu d’échanges possible et donc comme le lieu d’une nouvelle gouvernance.

     

    Jean-Marc Goglin

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