• Juger un criminel de guerre : Radovan Karadzic

     

    1. […] Radovan Karadzic, ancien chef politique des Serbes en Bosnie a présenté sa défense ce mardi, au tribunal pénal international de La Haye. Assurant sa défense seul, il rejette l'ensemble des accusations, 20 ans après le génocide.

    L'ancien dirigeant serbe est poursuivi pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis pendant la guerre de Bosnie, entre 1992 et 1995, au cours de laquelle 100 000 personnes sont décédées. Selon l'acte d'accusation, Radovan Karadzic, 67 ans, a tenté de "chasser à jamais les Musulmans et Croates de Bosnie des territoires revendiqués par les Serbes de Bosnie". Il doit en particulier répondre du massacre de près de 8 000 hommes et garçons musulmans à Srebrenica, dans l'est de la Bosnie, en juillet 1995, le pire massacre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, et dont le dossier d'accusation compte un million de pages. 

    Karadzic, 40 ans de prison pour génocide

    Radovan Karadzic, TPIY La  Haye, jeudi 24  mars 2016. ROBIN VAN LONKHUIJSEN / AFP

     

    "Des mensonges, de la propagande et des rumeurs"

    […] Radovan Karadzic a assuré que les atrocités dont étaient accusés les Serbes et lui-même étaient "des mensonges, de la propagande et des rumeurs". "J'ai fait tout ce qui était humainement possible pour éviter la guerre et réduire la souffrance humaine", a-t-il expliqué […]. "Personne n'a pensé qu'il y aurait un génocide en Bosnie" […] Avant de se décrire lui-même comme un homme "doux, tolérant, avec une grande capacité à comprendre les autres", qui n'a jamais rien eu "contre les musulmans et les Croates". Il en veut pour preuve que son coiffeur avant la guerre était musulman... Évoquant le bombardement de Sarajevo et notamment celui de la place du marché de Markale, qui a fait 67 morts, il a répondu que "des corps de personnes qui étaient mortes de manière naturelle avaient été pris à la morgue et mis sur la place du marché pour créer un sentiment de catastrophe". 

    Les victimes humiliées.

    "C'était très humiliant d'entendre son discours. Le monde entier a vu ce qu'il s'était passé en Bosnie, il ne peut pas se présenter comme un gardien de la paix" a réagit Fikret Alic, venu à La Haye "pour représenter toutes les personnes qui ont souffert de ses actions". La photo prise en 1992, où ce dernier apparaît amaigri derrière les fils barbelés, avait fait le tour du monde et révélé l'existence de ces camps au cœur de l'Europe. Il s'insurge contre ces déclarations : "Nous sommes ici pour faire entendre nos histoires, nous sommes les témoins du génocide." Egalement présents, des membres de l'association des "Mères de Srebrenica", ainsi que des survivants des camps de concentration installés à proximité de Prijedor, une ville du nord-ouest de la Bosnie, jetaient à Radovan Karadzic des regards incrédules pendant sa déclaration. 

    300 heures allouées par les juges pour sa défense

    L'ancien chef serbe a été arrêté en juillet 2008 à Belgrade, où il vivait sous un faux nom et pratiquait la médecine alternative, après s'être caché pendant treize ans. Karadzic a boycotté l'ouverture de son procès, en octobre 2009, en arguant qu'il avait manqué de temps pour préparer sa défense qu'il a choisi d'assurer seul. L'accusé compte appeler 300 témoins, et dispose de 300 heures allouées par les juges, un temps identique à celui de l'accusation.  

    […] Le TPIY, qui siège à La Haye, a ouvert mardi en parallèle son dernier procès, contre Goran Hadzic, l'ancien responsable des Serbes de Croatie pendant la guerre de Croatie (1991-1995). L'alter ego militaire de Radovan Karadzic, Ratko Mladic, 70 ans, comparaît devant ce même tribunal pour avoir, selon l'accusation, tué, violé, torturé et détenu des milliers de musulmans et Croates dans plusieurs municipalités de Bosnie et pour le massacre de Srebrenica. 

     

    https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/bosnie-radovan-karadzic-entame-sa-defense-et-nie-les-massacres_1175191.html

     

    2. Radovan Karadzic condamné à 40 ans de prison pour génocide.

    "L'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, a été condamné jeudi 24 mars, par un tribunal international à 40 ans de détention pour génocide et crimes contre l'humanité pendant la guerre de Bosnie.
    Radovan Karadzic a été reconnu coupable de génocide pour le massacre de près de 8 000 hommes et garçons musulmans à Srebrenica en juillet 1995. Le pire massacre à avoir été commis en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

     "Radovan Karadzic, la cour vous condamne à 40 années de détention", a affirmé le juge du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), O-Gon Kwon, affirmant que l'accusé était le fer de lance des structures militaires, politiques et gouvernementales des Serbes de Bosnie. Les juges ont néanmoins décidé qu'ils n'avaient pas de preuves suffisantes pour affirmer, hors de tout doute raisonnable, qu'un génocide avait été commis dans sept autres municipalités de Bosnie.  M. Karadzic a donc été acquitté du premier des deux chefs d'accusation pour génocide.
     
    Ancien psychiatre, Radovan Karadzic, était "en première ligne pour développer et mettre en place l'idéologie" des Serbes de Bosnie, pendant une guerre qui a fait plus de 100 000 morts et 2,2 millions de déplacés entre 1992 et 1995.
    [...] Radovan Karadzic est le plus haut responsable à être jugé par le tribunal pour des crimes commis pendant cette guerre, après la mort en 2006 de l'ancien président serbe Slobodan Milosevic au cours de son procès.
     
    [...] Radovan Karadzic était le président de l'entité des Serbes de Bosnie, la Republika Srpska. Il voulait, selon les juges, diviser la Bosnie et "chasser à jamais les Musulmans et Croates des territoires revendiqués par les Serbes de Bosnie".
    Mercredi 23 mars, celui qui s'était défendu seul, a pourtant affirmé à BIRN, un réseau d'information dans les Balkans, avoir livré "un combat permanent pour préserver la paix, prévenir la guerre et réduire la souffrance de tous les gens, indépendamment de leur religion". Selon les juges, le massacre de Srebrenica s'inscrivait dans le cadre du "nettoyage ethnique" planifié par Radovan Karadzic avec le général Ratko Mladic et Slobodan Milosevic à l'issue du démantèlement de la Yougoslavie.
     
    Il a par ailleurs été reconnu coupable de persécutions, meurtres, viols, traitements inhumains ou transferts forcés, notamment pour le siège de Sarajevo, qui dura 44 mois et tua 10 000 personnes, et pour des camps de détention aux "conditions de vie inhumaines".

    [...] Arrêté en 2008, son procès s'ouvre en 2009 et se termine en 2014, après 497 jours d'audiences et 586 témoins. L'accusation avait requis la prison à vie à l'encontre de M. Karadzic, qui reste pour beaucoup de Serbes un "héros" de la guerre en Bosnie. 

     

    https://information.tv5monde.com/international/radovan-karadzic-condamne-40-ans-de-prison-pour-genocide-24571

     

    Travail préparatoire : vous renseigner sur la guerre de Yougoslavie, le siège de Sarajevo et le massacre de Srebrenica, sur les oppositions ethniques, sur Karadzic.

    Consigne : Vous rédigerez un acte d’accusation expliquant les faits reprochés et justifiant la mise en accusation de Karadzic et la nécessité d’une justice.

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