• Etude : La gouvernance économique mondiale : "G 20" ou "G 0"?

     "Nous ne sommes pas à l’ère du G 20. Au cours des derniers mois, le groupe élargi des premières puissances économiques qui, espérait-on, interpréterait un harmonieux « concert des nations », a fait entendre une cacophonie de voix discordantes, car, l’urgence de la crise financière s’étant estompée, la diversité des valeurs politiques et économiques animant les membres du G20 s’est réaffirmée. Un G2 – un tandem États-Unis-Chine – n’est pas non plus une solution viable pour répondre aux problèmes internationaux les plus urgents, car Pékin n’a aucun intérêt à accepter les obligations dont s’accompagne le leadership mondial. Et un G3, réunissant les États-Unis, l’Europe et le Japon prêts à porter secours, n’est pas non plus option plausible.

    Aujourd’hui, les États-Unis n’ont plus les moyens de rester le premier fournisseur de biens publics mondiaux. L’Europe est accaparée pour le moment par le sauvetage de la zone euro. Le Japon est de même embourbé dans des problèmes politiques et économiques internes complexes. Aucune de ces puissances n’a le temps, les ressources ou le soutien politique interne nécessaires pour assumer à son tour ce rôle difficile de leader. Parallèlement, aucune réponse crédible ne peut être apportée aux problèmes internationaux sans la participation directe des puissances émergentes comme le Brésil, la Chine et l’Inde. Or, ces pays sont beaucoup trop polarisés sur leur propre développement pour accepter volontiers la lourde charge que constitue la prise de nouvelles responsabilités sur la scène internationale.

    Nous sommes entrés dans l’ère du G 0, un monde où aucun pays ou bloc de pays n’a à lui seul le poids politique et économique – ou la volonté – nécessaire pour piloter un véritable plan d’action international. Cela se traduira par une multiplication des conflits sur la scène internationale autour de questions d’une importance vitale, comme la coordination internationale des politiques macroéconomiques, la réforme de la réglementation du secteur financier, la politique commerciale et le changement climatique."

     

    Ian Bremmer et Nouriel Roubini, Problèmes économiques, 27 avril 2011, traduit de l’anglais « A G-Zero World », reprinted by permission of Foreign Affairs (March/April 2011), © 2011 by the council on Foreign Relations, Inc. www.ForeignAffairs.com.

     

      

    Après avoir présenté le texte, vous expliquerez pourquoi les auteurs énoncent que "nous ne sommes pas à l'ère du G 20" mais que "nous sommes entrés dans l'ère du G 0". 

     

     

    Correction : http://jmgleblog.eklablog.com/correction-la-gouvernance-economique-g-20-ou-g-0-a137118212

    Partager via Gmail