• Etude : "La fin de l'amnésie" selon Benjamin Stora

    Consigne : Après avoir expliqué pourquoi « La guerre d’Algérie disparait », vous expliquerez ensuite pourquoi « se produit […] un durcissement des mémoires » puis comment « s’opère le passage de la mémoire à l’histoire ».

     

    « Après 1962, dans le pays, la volonté d’oublier domine. La France, qui a vécu la guerre de 1939, puis celle commencée en Indochine en 1946 poursuivie par celle d’Algérie, veut tirer un trait sur le conflit, consommer, entrer dans la modernité […] La guerre d’Algérie disparait […]. Dans la foulée de la révolte étudiante [de 1968], le sujet revient sur les écrans. Les films de dénonciation de la « guerre coloniale » se succèdent, et remportent un certain succès auprès d’une jeunesse très engagée à gauche, marquée par le tiers-mondisme. […] Dans les années 1980 se produit […] un durcissement des mémoires. Les enfants de l’immigration algérienne en France […] qui manifestent pour l’égalité des droits et contre le racisme en 1983-1984, […] mettent en accusation le passé colonial de la France. Ils soulèvent la question de l’événement du 17 octobre 1961 […]. Parallèlement, les travaux universitaires progressent. […] La revue L’Histoire en 1983 publie un article de Guy Pervillé qui tente d’établir, pour la première fois, en dehors des discours idéologiques, le bilan des victimes. Il avance le chiffre de 300 000 à 400 000 victimes Algériennes. Le premier colloque universitaire se déroule à Paris en 1988, sous la direction de Jean-Pierre Rioux […]. Lentement, très lentement, s’opère le passage de la mémoire à l’histoire. »

     

    Benjamin Stora, « La fin de l’amnésie », L’Histoire, novembre 2004.

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