• Correction : Les PAS, mise en oeuvre, succès et échecs

    Texte : http://les-yeux-du-monde.fr/histoires/15091-les-plans-dajustement-structurels

     

    Le document à commenter est un texte. Il s’agit d’un extrait d’un article numérique destiné au grand public publié sur le site de géopolitique « Les Yeux du monde ». L’auteure, Jessica Some, explique ce que sont les Plans d’Ajustements Structurels, programmes de réformes économiques relevant du FMI. Ces PAS sont mis en œuvre depuis les années 1980. Leur mise en œuvre est controversée. Quels sont leurs succès et leurs échecs ?

    Les PAS sont des programmes de réformes économiques qui relèvent du FMI. Le FMI est une institution crée en 1944 qui a pour rôle premier de veiller à la stabilité monétaire. « Les PAS s’inscrivent dans une logique libérale » : dans les années 1980, les politiques de libre circulation financière et de diminution des dépenses publiques s’imposent. Ces politiques s’inspirent de l’école de Chicago qui défend le monétarisme et le libre marché. Les PAS ont été décidés lors du « consensus de Washington », accord tacite sur les conditions d’aides financières. Les PAS imposent « une stricte discipline budgétaire » afin de réduire «  la dette et l’hyperinflation ». Les administrations publiques doivent diminuer leurs dépenses. Les PAS imposent que les dépenses publiques soient orientées « vers des secteurs à fort retour sur investissements » : les dépenses publiques ne doivent pas être des dépenses de fonctionnement mais doivent permettre l’innovation, la création de richesses. La richesse produite doit aussi permettre de rembourser les dettes publiques. Les PAS imposent une « libéralisation du commerce extérieur » : les État doivent ouvrir leurs frontières aux produits étrangers. Le « consensus de Washington » est une transposition des « solutions d’austérité adoptées par les pays occidentaux ».

    Les PAS ont des succès. Leur mise en place limite les risques de non remboursement. Le premier État à appliquer un PAS est le Chili. Le Chili est devenu un « jaguar » américain. Les PAS ont été étendus aux États de l’Est de l’Europe. Ces États anciennement communistes ont libéralisé et privatisé leur économie. Certains sont parvenus à satisfaire aux critères économiques d’entrée dans l’U.E. Les PAS ont également été mis en œuvre en Afrique et en Asie. Les États issus de la décolonisation ne sont pas parvenus à s’insérer sur les marchés, gagner de l’argent et réinvestir. Beaucoup se sont surendettés. L’Afrique est le continent qui compte le plus de PMA. Mais certains États émergent progressivement. La diminution des administrations a réduit la corruption. Les entreprises publiques privatisées sont dynamisées. Les PAS ont des échecs. Ces échecs peuvent être dus à des « effets pervers » : les investissements pouvaient être « spéculatifs ». L’argent prêté par le FMI est investi en bourse et non dans des projets d’innovation ou des infrastructures. Les échecs peuvent être dus à des causes économiques. Les crises économiques remettent en cause « les principes libéraux comme source de développement économique à long terme ». La libre circulation des capitaux nuisent aux investissements à long terme. Les États en crise sont fragilisés car les investisseurs étrangers ne trouvent pas intéressants d’y investir. « L’insertion dans le commerce international » met les territoires et les populations en concurrence avec d’autres. En conséquence, certaines entreprises ferment, le chômage augmente et le pouvoir d’achat diminue. Le Mexique illustre cette situation. Les échecs peuvent aussi être dus à des causes politiques. Les PAS sont parfois vus comme « imposés de l’extérieur ». Les politiques et les populations assimilent les PAS à des nouveaux moyens de domination imposés par les États industrialisés. Les PAS imposeraient aux États « des rapports d’échanges inégal avec des exportations tournées vers les besoins des pays développés ». Les échecs des PAS sont surtout sociaux : la réduction des dépenses publiques affecte « santé » et « éducation ».

    Les États qui le peuvent réduisent les PAS « à des solutions d’appoint » et préfèrent les « approches plus bottom-up ou partenariales ». Les solutions préférées partent du terrain et associent administrations, entreprises et populations.  

     

    Jean-Marc Goglin

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