• Etude : Metternich présente les décisions du congrès de Vienne

    Quelle réorganisation territoriale et politique de l'Europe Metternich présente-t-il et justifie-il ? 

     

    "Respect pour tout ce qui existe ; liberté à tout gouvernement de veiller au bien-être de son propre peuple ; ligue entre tous les gouvernements contre les factions dans tous les États [...]

    La première et la plus grande des affaires, pour l'immense majorité de toute nation, c'est la fixité des lois, leur action non interrompue, et nullement leur changement. Que les gouvernements donc gouvernent, qu'ils maintiennent les bases fondamentales de leurs institutions, tant anciennes que nouvelles; car si, dans tous les temps, il est dangereux d'y toucher, ce n'est pas aujourd'hui et dans la tourmente générale, qu'il peut être utile de le faire. Qu'ils énoncent à la face de leurs peuples cette détermination, et qu'ils la démontrent par des faits. Qu'ils réduisent au silence les doctrinaires dans l'intérieur de leurs États, et qu'ils manifestent leur mépris pour ceux du dehors [...]

    Qu'ils soient justes mais forts ; bienveillants mais sévères. Qu'ils maintiennent le principe religieux dans toute sa pureté et ne souffre pas que le dogme soit attaqué, et la morale interprétée selon le Contrat Social ou les visions de simples sectaires [...]

    Qu'enfin les grands monarques resserrent leur union et prouvent au monde que si elle existe, elle n'est que bienfaisante, car cette union assure la paix politique de l'Europe; qu'elle n'est forte que pour le maintien du repos, à une époque où tant d'attaques sont dirigées contre lui ; que les principes qu'ils professent sont aussi paternels et tutélaires pour les bons, que menaçants pour les perturbateurs du repos public. Les gouvernements de second ordre verront dans une union pareille l'ancre de leur salut, et ils s'empresseront de s'attacher également à elle. Les peuples reprendront confiance et courage, et la pacification la plus profonde et la plus salutaire qu'aura à démontrer l'histoire de tous les temps pourra être opérée, car cette paix portera de prime abord sur tous les États encore debout ; elle ne restera pas sans une influence décisive sur le sort de ceux qui sont menacés d'une subversion prochaine, et même sur le relèvement de ceux qui déjà ont passé par le fléau de la révolution."

     

    Klemens von Metternich, Mémoires, tome III, 1880-1884.

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