• Le terme de 'démocratie' renvoie à un modèle de système politique existant mais aussi à une représentation de ce modèle politique.

    Il faut parvenir à le décrire comme on décrit une photo.

    Il faut identifier des caractéristiques, des qualités ou des faiblesses qui lui sont propres.

     

    Les caractéristiques : souveraineté populaire, séparation des pouvoirs, démocratie représentative, démocratie directe, défense des libertés individuelles, respect des droits, constitution, citoyens, suffrage universel, droit de voter, de se présenter ou d'être représenté...

    Ces caractéristiques doivent être illustrées d'un exemple précis : Athènes au Ve s, la Ve République, la liberté d'expression...

     

    Exemple 1 :

    La démocratie est fondé sur la souveraineté populaire. Comme le disent Rousseau et Lincoln. Le peuple a le droit de voter. Comme à Athènes au Ve siècle ou en France sous la Ve république. Le peuple vote pour ses représentants. Mais parfois il vote directement ses lois. La démocratie est fragile. Les libertés doivent être respectées. Sinon, c'est la dictature.

     

    Exemple 2 :

    La démocratie est un modèle politique particulier. Elle repose sur la souveraineté populaire et la séparation des pouvoirs. Abraham Lincoln la définit comme 'le pouvoir du peuple par le peuple pour le peuple'. Jean-Jacques Rousseau théorise cette souveraineté populaire au XVIIIe s. Néanmoins, l'exercice du pouvoir est restreint aux seuls citoyens d'un Etat. Ceci disposent du droit de vote. Ils exercent leur pouvoir en votant les lois ou désignant des représentants. Athènes au Ve s reste le modèle de la démocratie directe même si le nombre de citoyens exerçant le pouvoir est limité. La plupart des Etats démocratiques actuels sont des démocraties représentatives. Les représentants exercent le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif qui leur sont confiés. Le fonctionnement des institutions est consigné dans une constitution qui définissent les règles du jeu politique et protègent les libertés individuelles comme la liberté d'expression et le droit de vote. La démocratie n'est pas une dictature.

     

    Exemple 3 :

     

    La démocratie n'est pas une dictature. Le peuple est libre. Il vote. Il peut s'exprimer. Il vote les lois. il vote pour ses représentants. Il ne pourrait pas s'il était dans une dictature. Athènes est une démocratie. D'autres pays sont des démocraties. Le Brésil et la Suède sont des démocraties. Ce ne sont pas des dictatures. Montesquieu a écrit que le peuple est souverain. Tocqueville dit que le peuple n'a pas toujours envie de voter. La démocratie peut donc devenir une dictature. IL faut donc que le peuple vote.

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  • "Tout a commencé quand j'ai assisté au procès Eichmann à Jérusalem. Dans mon rapport, je parle de la « banalité du mal ». Cette expression ne recouvre ni thèse, ni doctrine bien que j'aie confusément senti qu'elle prenait à rebours la pensée traditionnelle - littéraire, théologique, philosophique - sur le phénomène du mal.

    Le mal, on l'apprend aux enfants, relève du démon ; il s'incarne en Satan (qui « tombe du ciel comme un éclair » (saint Luc, 10,18), ou Lucifer, l'ange déchu (« Le diable lui aussi est ange » - Miguel de Unamuno) dont le péché est l'orgueil (« orgueilleux comme Lucifer »), cette superbia dont seuls les meilleurs sont capables : ils ne veulent pas servir Dieu ils veulent être comme Lui. Les méchants, à ce qu'on dit sont mus par l'envie ; ce peut être la rancune de ne pas avoir réussi sans qu'il y aille de leur faute (Richard III), ou l'envie de Caïn qui tua Abel parce que « Yahvé porta ses regards sur Abel et vers son oblation, mais vers Caïn et vers son oblation il ne les porta pas ». Ils peuvent aussi être guidés par la faiblesse (Macbeth). Ou, au contraire, par la haine puissante que la méchanceté ressent devant la pure bonté (Iago : « Je hais le More, Mes griefs m'emplissent le cœur » ; la haine de Claggart pour l'innocence « barbare » de Billy Budd, haine que Melville considère comme « une dépravation de la nature ») ou encore par la convoitise, « source de tous les maux » (Radix omnium malorum cupiditas). Cependant, ce que j'avais sous les yeux, bien que totalement différent, était un fait indéniable.

    Ce qui me frappait chez le coupable, c'était un manque de profondeur évident, et tel qu'on ne pouvait faire remonter le mal incontestable qui organisait ses actes jusqu'au niveau plus profond des racines ou des motifs. Les actes étaient monstrueux, mais le responsable - tout au moins le responsable hautement efficace qu'on jugeait alors - était tout à fait ordinaire, comme tout le monde, ni démoniaque ni monstrueux. Il n'y avait en lui trace ni de convictions idéologiques solides, ni de motivations spécifiquement malignes, et la seule caractéristique notable qu'on décelait dans sa conduite, passée ou bien manifeste au cours du procès et au long des interrogatoires qui l'avaient précédé, était de nature entièrement négative : ce n'était pas de la stupidité, mais un manque de pensée.

    Dans le cadre du tribunal israélien et de la procédure carcérale, il se comportait aussi bien qu'il l'avait fait sous le régime nazi mais, en présence de situations où manquait ce genre de routine, il était désemparé, et son langage bourré de clichés produisait à la barre, comme visiblement autrefois, pendant sa carrière officielle, une sorte de comédie macabre. Clichés, phrases toute faites, codes d'expression standardisés et conventionnels ont pour fonction reconnue, socialement, de protéger de la réalité, c'est-à-dire des sollicitations que faits et événements imposent à l'attention, de par leur existence même. On serait vite épuisé à céder sans cesse à ces sollicitations ; la seule différence entre Eichmann et le reste de l'humanité est que, de toute évidence, il les ignorait totalement".

     

    Hannah Arendt, Extrait : La Vie de l'esprit.

     

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  • Texte 1 :

    Les 28 accusés étaient tous de hautes personnalités politiques et militaires. Il y avait assez de preuves pour justifier la comparution de chacun, mais là ne fut pas le problème d’équité. Le problème fut la sélection des coupables et l’immunité dont bénéficièrent l’Empereur d’abord, les dirigeants des grands groupes financiers et industriels, les responsables de l’Unité 731 coupables d’expérience biologiques et chimiques sur des cobayes humains – et d’une façon plus marginale (d’autres tribunaux purent faire office de rattrapage) un certain nombre de chefs militaires dont les noms et fonctions furent alors ignorés de la commission d’enquête.

    […] Le procès n’apporta qu’une chose du strict point de vue de certaines victimes : la condamnation de quelques grands criminels. […] Ceci mit au premier plan le problème d’une justice des vainqueurs. Il faut définir celle-ci comme la capacité à punir sans faire apparaître la conscience du crime chez les vaincus. Du fait de l’immunité d’Hiro-Hito, les vaincus n’étaient pas renvoyés à leurs crimes mais à la persistance et au bienfondé de la société impériale – pourtant jugée criminelle pour ainsi dire dans leur dos. »

    Source : « Entre déni et oubli : le procès de Tokyo (1946-1948) » par Bernard Lambert

     

    Texte 2 :

    […] Ce tribunal d’exception rassemble onze juges représentant les puissances alliées impliquées dans la guerre du Pacifique : les États-Unis, l’Union soviétique, la Chine, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Australie, le Canada, la France, les Philippines, l’Inde et la Nouvelle-Zélande. Ce procès constitue l’une des mesures nécessaires, selon les autorités d’occupation, pour guider le Japon vers l’abandon du militarisme et de l’ultranationalisme et l’amener à s’aligner sur les normes propres à une nation pacifique et démocratique. […]

    L’enjeu du procès de Tokyo était celui de la responsabilité du Japon dans la guerre du Pacifique. Cependant, les soupçons qu’il s’était agi d’une « justice de vainqueurs » jetèrent une ombre sur ses décisions. […]  Le premier souligne que la guerre a résulté de décisions prises par le Japon au nom de la sécurité nationale : le Japon était doublement menacé de l’extérieur, par l’agitation nationaliste et communiste qui menaçait les intérêts japonais en Chine, mais aussi de l’intérieur, par les actes de révolte soutenus par l’Union soviétique. Le second consistait à passer sous silence les atrocités commises par l’armée japonaise que le tribunal avait incriminées, car jugées comparables à l’usage par les Américains de la bombe atomique et aux bombardements incendiaires des grandes villes japonaises. Le dernier argument, d’ordre juridique, soutenait que les condamnés avaient été jugés pour des crimes non-inscrits dans le droit international. Les charges retenues contre les accusés auraient donc relevé d’une législation ex post facto.

    […] En 1949, au début de la Guerre froide, l’Union soviétique propose de rejuger l’empereur Hirohito et organise les procès de Khabarovsk comme une alternative au procès de Tokyo. »

    Source : « Après la guerre du Pacifique : le procès de Tokyo et la fin du colonialisme en Asie » par Ann-Sophie Schoepfel

     

    Consigne : Pourquoi le procès de Tokyo semble-t-il un échec ?

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  • La fin de la Guerre froide crée l'espoir d'un monde sans guerre.

    L'O.N.U. retrouve un rôle politique central difficilement tenu auparavant.

    L'ONU semble pouvoir remplir le rôle d'une forme de gouvernement à l'échelle planétaire.

     

     

    I. L'ONU échoue à s'imposer comme un gouvernement mondial.

     

    • L'ONU redevient le centre de la diplomatie mondiale.

     

     

    • L'ONU défend la paix.

     

     

    • L'ONU juge les criminels de guerre.

     


     

    • L'ONU suscite la défiance.

     

     

    II. Les ONG défendent le droit d'ingérence.

     

    • Les ONG défendent les droits de l'homme.

     

     

    III. Les États ne parviennent pas à créer une véritable communauté internationale.

     

    • Une communauté internationale semble se former :

     

     

    • Mais aucune communauté internationale ne se construit véritablement :

     


     Des enjeux désormais planétaires

     

    I. Le monde face aux enjeux environnementaux.

     

    • Le monde face au dérèglement climatique.

     


     

     

    • Des mobilisations alternatives.

     

    -

     

    • Le monde face aux migrations environnementales.

     

     

      

    II. Le monde fait face à de nouvelles menaces.

     

    • Des États en guerre pour l'eau.

     

    La guerre de l'eau n'aura pas lieu

     

     

    • Des États à la conquête de nouvelles terres.

     

    Les terres agricoles, des ressources stratégiques - Master Intelligence  Economique et Stratégies Compétitives
    • Le monde en guerre des minerais et des métaux.

     

    Les enjeux des métaux stratégiques : le cas des terres rares (Compte rendu  de l'audition publique du 8 mars 2011 et de la présentation des  conclusions, le 21 juin 2011)

     

    -


     

    Conclusion :

    Les enjeux sont planétaires mais le monde apparait désuni.

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  • Consigne :  Après avoir présenté les grandes phases de la Guerre de Trente ans, vous expliquerez pourquoi on peut dire que les traités de Westphalie imposent une réorganisation politique et géopolitique de l'Europe et une forme de coopération entre les États européens.

     

     

    I. La Guerre de Trente ans, premier conflit européen.

     

    Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=1FjIbhDSFBI

    Lire : https://www.geo.fr/histoire/comment-les-traites-de-westphalie-ont-ils-mis-fin-a-la-guerre-de-trente-ans-213774

     

    -Les États germaniques sont nombreux : plus de 300 États, villes libres...

    A quoi ressemblait l'Allemagne en 1648 ?, par Philippe Arnaud (Les blogs du  Diplo, 4 février 2008)

    1648.

     

    -L'empire des Habsbourg domine l'Europe continentale.

    Westphalie (Europa Regina)

    L'empire des Habsbourg, centre de l'Europe.

    Europa regina. Croquis de Johannes Putsch. 1537.

     

    -La guerre a pour cause :

      -la lutte entre l'empereur et les princes germaniques.

      -l'opposition entre catholiques et protestants :

    La crise religieuse de la chrétienté | Lelivrescolaire.fr

     

    Les empereurs Habsbourg, catholiques, ont longtemps été tolérant vis-à-vis du protestantisme. Les traités de Westphalie : le premier congrès de paix européen

     

    Mais le roi de Bohème Ferdinand II veut imposer le catholicisme à son peuple. 

    La Bohème se soulève. 

    Ferdinand II est déposé.

    Les Bohémiens choisissent un protestant.

    Le trône catholique est menacé car l'empereur est élu par des princes-électeurs désormais majoritairement protestants.  

    Georg Pachmann — Kunsthistorisches Museum Wien, Bilddatenbank.

     

    -La guerre oppose des alliances :

    La vraie Europe, c'est Westphalie contre les Empires

     

    L'empereur s'allie au roi d'Espagne.

    La France, pourtant catholique, soutient les princes germaniques.

    La France, la Suède et le Danemark coordonnent leurs actions.

     

    -Le conflit est extrêmement violent : pillages et massacres.

    Certaines régions auraient perdu la 1/2 de leur population.

    Ex : en Alsace ou en Saxe.

    10 M +?

     

    -Les 2 grands vainqueurs sont la France et la Suède.

    La France devient la 1ère puissance continentale.

    Le règne de Louis XIV peut commencer. 

     

     

    II. Les traités d'octobre 1648.

     

    -Les États négocient la paix tout en continuant à se battre.

    Lire : https://www.herodote.net/24_octobre_1648-evenement-16481024.php

     

    -2 traités sont signés :

      -Celui d'Osnabrück le 6 août 1648, entre l'empire et les puissances protestantes,

      -Celui de Munster le 8 septembre 1648, entre l'empire et les puissances catholiques.

    Texte : https://mjp.univ-perp.fr/traites/1648westphalie.htm

    A Münster en 1648 (tableau de Gerard Terborch).

    Signature du traité de paix à Münster en 1648. Tableau de Gerard Terborch. Les Flamands jurent de respecter la paix présentée par les espagnols.

     

     

    III. Un nouvel ordre politique. 

     

    -Les traités affaiblissent le pouvoir de l'empereur.

    L'empereur échoue à créer un pouvoir centralisé.

    Les princes conservent :

      -le pouvoir dans leur principauté,

      -le droit de choisir la religion de leur principauté,

      -le droit de faire la guerre et la paix. 

    Tous participent à la Diète de Francfort.

    L'empereur ne peut plus prendre de décision sans leur accord.

     

    -Les traités reconfigurent l'Europe :

    Les traités de Westphalie : le premier congrès de paix européen

     

    Des États nouveaux apparaissent : la Suisse et les Provinces-Unies (Pays-Bas). 

    Fichier:Bartholomeus van der Helst - Celebration of the Peace of Münster, 1648, at the Crossbowmen's Headquarters - WGA11339.jpg

    Bartholomeus van der Helst, Banquet de la garde civile d'Amsterdam fêtant la Paix de Münster (1648), Rijksmuseum/Amesterdam.

     

     

    IV. Une paix voulue durable.

     

    -Les traités encouragent à l'amnistie et à l'oubli du conflit.

     

    -Les traités favorisent l'instauration d'une nouvelle diplomatie basée sur la négociation:

      -ambassadeurs,

      -agents secrets...

    Les négociateurs doivent désormais apprendre leur métier : maîtrise du langage, connaissance de l'art de la négociation, maîtrise du faste des cours...

     

    -Les traités font des États les garants de la paix et du respect du droit.

    Ils encouragent le respect du "droit des gens".

    Mais les traités ne traitent pas le problème de la démobilisation des armées.

     

     

    Conclusion :

    Les traités de Westphalie sont une rupture politique.

    Écouter : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-fabrique-de-l-histoire/les-traites-de-westphalie-ont-ils-mis-en-place-un-nouvel-ordre-europeen-8737380

    Les États doivent négocier.

    Les philosophes des Lumières vont critiquer l’État absolutiste qui a affaibli la noblesse et qui contrôle les sociétés. 

    Les peuples vont commencer à refuser à obéir sans raison. 

     

     

    Jean-Marc Goglin

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