• Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=T6J4sXprHWU

    Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=Mt57P3oNM8k

     

    Schéma de la Constitution de la Vème République

     

     -Comment fonctionnent les institutions de la Ve Républiques ?

    -A quelles crises majeures les institutions ont-elles résisté ?

    -Comment les institutions ont-elles été progressivement modifiées ?

    -La démocratie s'en est-elle trouvée renforcée ?

     

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    Macron célèbre jeudi le 60e anniversaire de la Ve République | Public Senat

     

    Réaliser le portrait officiel du président de la République est une tradition commencée en 1871 avec le premier président de la IIIe République, Adolphe Thiers. Ce portrait est réalisé au début de son mandat. Le portrait a une fonction importante : il met en scène à la fois un pouvoir et quelqu'un qui incarne ce pouvoir. Il représente à la fois un homme et une fonction. Il véhicule une symbolique liée au pouvoir (http://jmgleblog.eklablog.com/etude-les-pouvoirs-du-president-de-la-rp-selon-la-constitution-de-1958-a132212948). Le portrait est fait pour être vu. Il est affiché dans les bâtiments publics en France, et notamment dans les 36000 mairies ou hôtels de ville du pays. Aussi est-il important de se demander comment le portrait représente le président et quelle image il veut donner de celui-ci.

     

     

    Charles de Gaulle (1959-1969)

     

    Portrait 1

     

    Le portrait est un portrait en couleur. Le général de Gaulle se tient debout dans la bibliothèque du palais de l'Elysée. La bibliothèque est un lieu de lecture et de réflexion mais aussi un lieu de mémoire. Le choix de ce cadre indique que la fonction présidentielle s'inscrit dans une tradition de pensée et d'action nourrie par la lecture des auteurs classiques. Deux livres sont posés sur le bureau : la Constitution de 1958 et l'Histoire militaire de la France. De Gaulle est vêtu d'un habit de cérémonie et porte les distinctions complètes du chef de l'État : Grands-croix de la Légion d'honneur et le collier de Grand Maître de l'Ordre de la Libération, dont il fut l'unique Grand Maître. Les épaulettes de son habit indiquent qu'il s'agit du costume cérémonie d'un officier. L'habit rappelle que de Gaulle est un militaire de carrière et qu'en tant que président il est le chef des armées. Les médailles rappellent qu'il a été le chef de la France Libre. La main droite repose sur deux livres épais. Peut être s'agit-il des ouvrages que de Gaulle a rédigés et notamment de ses Mémoires de guerre. Le port de de Gaulle est altier. Son regard porte au loin. Sa carrure est imposante. De Gaulle incarne une France qui veut se moderniser et jouer un grand rôle diplomatique dans le monde. Il incarne une conception forte du pouvoir exécutif. L'angle de la photo accentue cette impression : le spectateur regarde de Gaulle en contre-plongée. Mais Charles de Gaulle mesurait 1,93 m. Il dominait souvent ses interlocuteurs de sa haute stature. 

     

     

    Georges Pompidou (1969-1974)

     

    Portrait 2

     

    Le portrait de Georges Pompidou ressemble à celui de son prédécesseur. Il se tient dans le même lieu, porte une tenue identique à celle de Gaulle. Son regard porte toujours au loin. Seule différence : le président regarde cette fois-ci sur sa droite. Avec ce portrait, Georges Pompidou se présente comme le successeur de de Gaulle dont il a été le Premier ministre.

     

    Valéry Giscard d'Estaing (1974-1981)

     

    Portrait 3

     

    Le portrait de Valéry Giscard d'Estaing rompt avec le classicisme de ses prédécesseurs. Sa forme est horizontale et non verticale. Les portraits précédents s'inséraient dans une tradition de portraits en pied qui remonte au roi de France. L'horizontalité offre une rupture et annonce une nouvelle forme de gouvernance. Valéry Giscard d'Estaing porte un costume de ville. Il est souriant et regarde devant lui, donnant l'impression de regarder les Français. Il ne pose pas dans la bibliothèque de l'Elysée. Il est représenté devant le drapeau de la France. La courbure des lignes indique un drapeau en mouvement. Le troisième président de la Ve République met en scène sa jeunesse et sa modernité qui ont été des thèmes importants de sa campagne présidentielle. Président, il fait adopter un ensemble de lois libérales (abaissement de l'âge de la majorité à 18 ans, légalisation de l'I.V.G. ...) qui transforme la société française.

     

    François Mitterrand (1981-1995)

     

    Portrait 4

     

    Ce portrait date du premier mandat de François Mitterrand. François Mitterrand innove : il pose assis dans la bibliothèque de l'Elysée. Il tient ouvert dans ses mains un livre qui est Les Essais de Montaigne. Il porte un costume de ville. Il porte discrètement en décoration la légion d'honneur à sa boutonnière. Son portrait reprend des éléments modernes de celui de Valéry Giscard d'Estaing mais aussi des éléments plus traditionnels des portraits de Charles De Gaulle et de Georges Pompidou. Comme Giscard, il regarde les Français. Comme De Gaulle et Pompidou, il utilise la solennité de la bibliothèque pour rappeler l'importance de la fonction présidentielle. L'ouvrage ouvert est le symbole de la nouveauté de son mandat. S'il est le quatrième président de la Ve République, François Mitterrand en est le premier président socialiste. Par le livre ouvert, il montre son intérêt pour la réflexion et les Lettres. Il veut rattacher son action aux idées humanistes. Une des premières lois de son mandat abolit la peine de mort.

     

    Jacques Chirac (1995-2007)

     

    Portrait 5

     

    Le portrait de Jacques Chirac rompt également avec les portraits de ces prédécesseurs. Comme Giscard et Mitterrand, il porte un costume de ville. Mais contrairement à ses deux prédécesseurs, il porte une chemise bleue et non blanche. La couleur bleue est moins solennelle que la couleur blanche. Jacques Chirac veut rompre avec la tendance "monarchiste" de la fonction présidentielle. Il se tient debout, les mains derrières le dos. Cette position plus décontractée rompt avec la solennité de la fonction présidentielle. Jacques Chirac veut incarner un président sympathique et proche de ses électeurs. Il pose en extérieur, dans les jardins de l'Elysée. Il montre son attachement à la France rurale. S'il a été maire de Paris, il a également été député de Corrèze et ministre de l'agriculture. Il veut montrer qu'il n'est pas un président "enfermé" comme de Gaulle et Pompidou et qu'il est ancré dans le réel contrairement à Giscard.

     

    Nicolas Sarkozy (2007-2012)

     

    Portrait 6

     

    Le portrait de Nicolas Sarkozy renoue avec le classicisme des portraits antérieurs. Mais son portrait est le premier a être retouché numériquement. Le sixième président de la Ve République pose debout de 3/4, les bras le long du corps, dans la bibliothèque de l'Elysée. Comme Chirac dont il a été un des ministres, il porte une chemise bleue. Nicolas Sarkozy s'insère dans une tradition gaulliste et chiraquienne. Les drapeaux français et européen en arrière plan rappellent néanmoins que la fonction présidentielle a évolué depuis de Gaulle. Le président joue désormais un rôle de premier plan dans les institutions de l'Union Européenne. Nicolas Sarkozy assurera la présidence de l'Union européenne durant une partie de son mandat.

     

    François Hollande (2012-2017)

     

    Portrait 7

     

    Le portrait de François Hollande rompt avec celui de son prédécesseur. Comme Chirac, François Hollande pose dans les jardins de l'Elysée. L'arrière plan, légèrement surexposé, montre la façade du Palais sur laquelle flottent les drapeaux français et européen. Comme photographié sur le vif, le nouveau président de la République a l'air d'amorcer un mouvement du bras et de la jambe. En rompant avec les portraits figés de ses prédécesseurs, François Hollande veut incarner la France en mouvement tout en donnant une image de président "normal". François Hollande renoue avec le port d'une chemise blanche. Il se rattache ainsi à François Mitterrand dont il a été un des conseillers.

     

    Emmanuel Macron (2017-?)

     

    Portrait 8

     

    Le portrait d'Emmanuel Macron est différent de ceux de ses prédécessurs. Il allie éléments traditionnels et éléments de modernité. Comme ses prédécesseurs, à l'exception de Mitterrand, Emmanuel Macron pose debout. La verticalité des éléments de la photo manifeste l'autorité du président de la République. Emmanuel Macron pose entre les drapeaux français et européen. Il est le premier président à être photographié devant son burau, dans une pose à la fois déterminée et sereine. Son regard capte celui du spectateur. Cette position rappelle des exemples américains, réels comme Barack Obama, ou fictionnels. Sur le bureau, les livres rappellent son attachement aux lettres et à la philosophie. Emmanuel Macron s'inscrit dans une tradition : celle des dirigeants lettrés et éclairés. Les oeuvres choisies ont une signification politique précise. Les nourritures terrestres d'André Gide célèbrent le désir de vivre. Le Rouge et le Noir de Stendhal, roman d'initiation, rappelle qu'Emmanuel Macron était un jeune provincial qui a dû apprendre les codes des élites pour réussir. Les mémoires de guerre du général de Gaulle situe Emmanuel Macron sur l'échiquier politique. Celui-ci se rattache au fondateur de la Ve République qui se présentait comme un président au dessus des partis des partis politiques. Emmanuel Macron a construit sa campagne électorale sur une ligne transpartisane. Emmanuel Macron se présente aussi comme un président moderne. Les téléphones portables symbolisent sa connection au monde. Emmanuel Macron est encore un président ouvert sur le monde. La fenêtre est ouverte sur les jardins de l'Elysée et au delà... Emmanuel Macron se présente comme un président qui sera actif. L'horloge marque le temps : celui des décisions, de la communication, de l'action. Ce temps est à la fois celui du passé, du présent et du futur. Emmanuel Macron veut incarner un héritier qui transformera la France. 

     

     

    Pour conclure, on peut dire que depuis Valéry Giscard d'Estaing en 1974, les portraits présidentiels ont subi des changements. Alternant et mélangeant le classicisme et la nouveauté, ces portraits définissent les idées de ces hommes, et l'image qu'ils se donnent en tant que présidents.

     

    J.-M. et F. Goglin

     

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  • « Art. 5 : Le président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État. Il est garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités.

    Art. 8 : Le président de la République nomme le Premier ministre. […]

    Art. 9 : Le président de la République préside le Conseil des ministres.

    Art. 10 : Le président de la République promulgue les lois […]

    Art. 11 : Le président de la République, sur proposition du gouvernement […], peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l’organisation des pouvoirs publics.

    Art. 12 : Le président de la République peut […] prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale. […]

    Art. 13 : Le président de la République signe les ordonnances et les décrets délibérés en Conseil des ministres […]

    Art. 14 : Le président de la République accrédite les ambassadeurs […]

    Art. 15 : Le président de la République est le chef des armées.

    Art. 16 : Lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements internationaux sont menacés d’une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le président prend les mesures exigées par ces circonstances […]

    Art. 20 : Le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation. »

     

    Classez les pouvoirs du président de la République. Identifiez l’article qui renforce particulièrement le pouvoir présidentiel. Expliquez cet article. Justifiez son importance par le contexte historique.

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  • Consigne : Après avoir présenté les fonctions de l’Etat puis les raisons qui ont fait qu’il ait autant d’importance dans la vie politique, économique et sociale de la France, vous expliquerez pourquoi Jacques Chirac juge des réformes nécessaires.

      

    « Depuis des décennies – certains diront même des siècles -, la tentation française par excellence a été celle du dirigisme d’Etat. Qu’il s’agisse de l’économie ou de l’éducation, de la culture ou de la recherche, des technologies nouvelles ou de la défense de l’environnement, c’est toujours vers l’Etat que s’est tourné le citoyen pour demander idées et subsides. Peu à peu, s’est ainsi construite une société administrée, et même collectivisée, où le pouvoir s’est concentré dans les mains d’experts formés à la gestion des grandes organisations. Ce système de gouvernement, qui est en même temps un modèle social, n’est pas dénué de qualités : il flatte notre goût national pour l’égalité ; il assure pérennité et stabilité au corps social ; il se concilie parfaitement avec le besoin de sécurité qui s’incarne dans l’Etat-Providence.

    Mais il présente deux défauts rédhibitoires : il se détruit lui-même, par obésité ; et surtout, il menace d’amoindrir les libertés individuelles.

    Les Français ont compris les dangers du dirigisme étatique et n’en veulent plus. Par un de ces paradoxes dont l’histoire a le secret, c’est précisément au moment où la socialisation semblait triompher que le besoin d’autonomie personnelle, nourri par l’élévation du niveau de culture et d’éducation, s’exprime avec le plus de force. Voilà d’où naissent sans aucun doute les tensions qui travaillent notre société depuis des années : collectivisation accrue de la vie quotidienne mais, inversement, recherche d’un nouvel équilibre entre les exigences de la justice pour tous et l’aspiration à plus de liberté pour chacun. »

     

    Jacques Chirac, Premier ministre, devant l’Assemblée nationale, 9 avril 1986.

    Source : Serge Bernstein, Le gaullisme, documentation photographique n°8050, 2006.

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  • Extraits de l’entretien de François Mitterrand avec Anne Sinclair, lors de l’émission 7/7 de TF1, diffusée le 29 mars 1987.

     

    « Pourquoi y-a-t-il eu cohabitation ou coexistence ? Au fond, qu’est-ce qu’on nous disait ? Le président de la République, s’il y a une nouvelle majorité qui s’impose le 16 mars 1986, se démet ou se soumet.

    Or, quel est mon rôle ? Pourquoi les Français m’ont-ils élu ? Sans doute, parce que j’étais en 1981 à la tête d’un vaste mouvement de gauche, parce que j’étais, et parce que je le suis toujours, socialiste et qu’on avait voulu voir des socialistes à l’œuvre mais aussi parce qu’un président de la République devient tout aussitôt autre chose que le représentant d’un parti ou d’une fraction de l’opinion publique française : il devient le président de tous les Français. Et la Constitution, qui est notre loi suprême, oblige le président de la République à certaines fonctions, à un certain rôle.

    Je vais être bref : d’abord le président de la République doit, je dois, assurer la continuité de l’État et le fonctionnement régulier des pouvoirs publics, c’est dans l’article 5 de notre Constitution. On n’assure pas la continuité de l’Etat si, lorsqu’il y a un événement électoral, on s’en va. Cela n’est pas acceptable. Donc assurer la continuité de l’Etat, c’est ce que j’ai fait le 17 mars, lorsque j’ai annoncé aux Français que j’appellerai un représentant éminent de la nouvelle majorité, ce que j’ai fait le 18 mars.

    Deuxièmement, la Constitution, dans cet article 5, me demande, demande au président de la République, d’être le garant de l’indépendance nationale et de l’intégrité du territoire, ce qui veut dire que le président de la République a un rôle éminent, pas exclusif mais éminent, primordial, dans le domaine des Affaires étrangères et de la Défense, puisqu’il est le chef des armées. Le président de la République doit veiller aux grandes options de la diplomatie. Il doit choisir les voies qui conduisent à la paix. Il doit, le cas échéant, déterminer l’attitude de la France devant une menace de guerre.

    J’en aurai fini en disant qu’il y a un troisième point ; c’est dans le préambule de la Constitution, c’est aussi l’article 2 : le président doit veiller à l’application des grands principes sur lesquels se fondent la République indivisible, laïque, démocratique, sociale, qui autorise toute croyance et qui doit respecter quiconque, quelles que soient son origine […]

    Je respecte le gouvernement. Je n’interviens que lorsque se trouve en cause, selon moi, l’une des trois responsabilités que je viens à l’instant d’énumérer ».

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