• Consigne : Vous présenterez le fonctionnement d'un tribunal gacaca puis vous ferez un bilan critique de l'action de ces tribunaux.

      

    Que faire de 120.000 génocidaires présumés ? C’est à cette terrible question que fut confronté le Rwanda après le génocide. D’où les gacaca – la justice sur gazon – et les politiques de repentir. [...] 

    En adoptant la loi portant création de la Commission vérité, les parlementaires au Burundi en mai 2014 n’ignoraient rien de la situation de leur voisin du Nord, le Rwanda, et de la manière dont la question de la répression des auteurs du génocide de 1994 avaient été traitée, ni de l’utilisation réservée aux expressions de pardon et de repentir. Ils se trouvaient cependant dans une position plus complexe, puisque depuis l’indépendance les massacres entre populations hutues et tutsies au Burundi semblaient s’équilibrer dans une comptabilité macabre. Depuis la fin du génocide au Rwanda et les accords de paix au Burundi en 2000, les deux pays avaient choisi des voies radicalement différentes pour gérer les relations entre les deux grandes communautés qui composaient leur pays.

    Les autorités rwandaises, sous la conduite du chef de l’Etat, Paul Kagame, - dont le mouvement, le Front patriotique rwandais (FPR), avait mis fin au génocide des Tutsis en 1994 -, affirment que le Rwanda est désormais une société post-ethnique. Les références aux origines à l’un ou l’autre groupe n’existent officiellement plus et ont, de fait, disparu, des cartes d’identité (et des autres documents officiels). Au Burundi, les accords de paix d’Arusha ont pris le pari radicalement inverse : celui au contraire de reconnaître l’existence de ces communautés et, partant, d’introduire un quota entre les deux groupes (60% pour les Hutus et 40% pour les Tutsis) pour les emplois dans la fonction publique et l’armée.

    C’est sur cette toile de fond que les autorités rwandaises ont abordé la question de la sanction des génocides et des expressions de pardon et de repentir. Rappelons que les plus hauts responsables du génocide ont été jugés à Arusha par le Tribunal pénal international des Nations unies pour le Rwanda, que d’autres encore furent encore jugés par la justice rwandaise, mais que pendant une dizaine d’années, quelques 120.000 génocidaires présumés furent emprisonnés sans procès au Rwanda. L’évidence suggère qu’il aurait fallu des dizaines d’années, sinon davantage, pour offrir un procès équitable à une telle masse de prévenus.

     

    La justice sur gazon

    Confrontées à ce génocide pensé par des extrémistes hutus, mais exécuté par des dizaines de milliers de paysans hutus, les autorités rwandaises mirent en place la justice dite « gacaca ». C’est-à-dire de recourir aux formes de la justice traditionnelle villageoise pour punir les auteurs de délits mineurs, mais en la revisitant profondément pour faire comparaître et juger les auteurs et complices du génocide de 1994, eux-mêmes classés selon une nomenclature reflétant la gravité de leur crime.

    C’est dans le cadre de la loi sur les gacaca que les génocidaires sont incités à « recourir à la confession, des plaidoyers de culpabilité, à des expressions de repentirs et de demandes de pardon pour les offenses qu’ils ont commises devant le siège de la juridiction gacaca ».

    Le plaidoyer de culpabilité doit répondre impérativement aux critères suivants clairement énoncés dans la loi : « La demande d'excuses est publiquement adressée aux victimes, si elles sont encore vivantes et à la société rwandaise. Pour être reçues au titre d'aveu de plaidoyer de culpabilité, de repentir et d'excuses, les déclarations du prévenu doivent contenir :

    1°  la description détaillée sur tout ce qui se rapporte à l'infraction avouée, notamment le lieu où elle a été commise, la date, comment elle a été commise, les témoins, les victimes et le lieu où il a jeté leurs corps ainsi que les biens qu'il a endommagés ;

    2°  les renseignements relatifs aux coauteurs et aux complices ainsi que tout autre renseignement utile à l'exercice de l'action publique;

    3°  les excuses présentées pour les infractions que le requérant a commises

    Charge ensuite aux juridictions gacaca de « vérifier » le bien-fondé de ces expressions de culpabilité. L’article 72 de la loi sur les gacaca prévoit des peines distinctes pour ceux qui expriment une demande de pardon et ceux qui s’y refusent  :

    « Les accusés appartenant à la première catégorie (NDLR, les crimes les plus graves) qui ont refusé de confesser, de plaider coupable, de se repentir ou de demander pardon, comme stipulées dans l’article 54 de la loi organique, ou ceux dont la confession, le plaider coupable, le repentir ou la demande de pardon ont été rejetés risquent la peine de mort ou l’emprisonnement à vie ». (la peine de mort a été abrogée en 2007)

    « Les accusés appartenant à la première catégorie qui ont confessé, plaidé coupable, se sont repentis ou ont demandé pardon, comme stipulées dans l’article 54 de la loi organique, risquent une peine de vingt-cinq (25) à trente (30) ans de prison.

     

    L’injonction au repentir

    On le voit, les génocidaires ont été fortement incités à exprimer publiquement leur repentir, condition sine qua non à voir leur peine réduite considérablement. Ce fut le prix qu’ils durent payer pour se réinsérer immédiatement ou à terme (dépendant de la gravité de leurs crimes) dans la société. [...] Que le repentir soit sincère ou opportuniste n’intéressait pas le législateur rwandais, seul comptait la parole publique venue ainsi valider l’historiographie officielle. D'autant pour que les aveux des repentis soient jugés exhaustifs et conduisent donc à leur libération, dans de nombreux cas, ils ont accusé injustement des voisins. [...] A l'inverse, des leaders religieux ont incité des génocidaires au repentir et des victimes à accorder leur pardon, au risque que ces pardons - tant les demandes que leur octroi - soient superficiels.

     

    Une justice de vainqueurs ?

    [...] Les critiques vinrent des deux bords opposés. Ceux qui considérèrent avec un certain nombre de rescapés que les génocidaires s’en tiraient finalement à bon compte avec des confessions de circonstances qui leur permettaient le plus souvent d’obtenir des libérations immédiates, après cependant une dizaine d’années passées en prison. Et d’autres, au contraire, qui estimaient que les gacaca étaient une justice de vainqueurs construite par un régime autoritaire et dont les crimes de revanche étaient exclus de la compétence de cette justice sur gazon. En tout état de cause, la demande de repentir assortie aux gacaca fut la solution trouvée par les autorités rwandaises pour réinsérer dans la société plus d’une centaine de milliers d’hommes et de femmes qui furent les agents actifs d’un génocide. 

     

    CHEF DE PROJET DE JUSTICEINFO.NET ET PROFESSEUR ASSOCIÉ À L’UNIVERSITÉ DE NEUCHÂTEL

    16 JUILLET 2015 

    https://www.justiceinfo.net/fr/1282-rwanda-le-repentir-prix-de-la-liberation.html

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  • Génocide = destruction méthodique d'un groupe humain.

    La Seconde Guerre mondiale est marquée par 2 génocides :

      -celui des Juifs = la Shoah,

      -celui des Tsiganes = Porajmos/Samudaripen.

    Rappel : http://jmgleblog.eklablog.com/violences-et-crimes-de-masse-a197165762

     

     

    I. Deux mémoires d'abord niées.  

     

    • Une mémoire juive peu écoutée. 

     

    -1945 : Les intellectuels chrétiens, catholiques et protestants, alertent sur la spécificité du génocide juif.
     
     
    -Pourtant : 
    2012
     
     
    -Simone Veil , déportée, ministre, présidente du Parlement européen, témoigne :
     
    "Nous n'avons pas parlé parce qu'on n'a pas voulu nous écouter".
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    -1947 : Primo Levi publie Si c'est un homme

    Primo Levi interroge le deuil impossible des survivants.

     Si c'est un homme, Primo LEVI - Le blog de Argali

    Lire : http://jmgleblog.eklablog.com/extraits-si-c-est-un-homme-de-primo-levi-a206459890

    L'ouvrage est peu lu jusque dans les années 1960.
     
     
    • Une mémoire tsigane longtemps non reconnue.
     
     
     
     
     
     
     
    II. Punir les responsables du conflit et des massacres.
     
     
    • Réunir des preuves.

     

    -Dès 1943, Isaac Schneersohn collecte archives et preuves de la déportation et de l'extermination des juifs.
     
    =Centre de Documentation Juive Contemporaine.isaac schneersohn Mémorial Shoah
     
    =centre clandestin.
     
    Les documents serviront lors du procès de Nuremberg.
     
     
     
    -1953 : Isaac Schneersohn obtient de créer le Mémorial du martyr juif inconnu à Paris (inauguré en 1956).
     
    tombeau martyr juif inconnu Mémorial Shoah
    17 rue Geoffroy L'Asnier. Paris 4e. Crédit Mémorial de la Shoah.
     
    • 1945-1946 : Le procès de Nuremberg.

     

    -24 responsables nazis sont jugés.

    Il y a 70 ans s'ouvrait le procès de Nuremberg

     

    Les chefs d'accusation : complot, crimes contre la paix, crimes de guerre, crimes contre l'humanité.

    Texte : http://jmgleblog.eklablog.com/les-quatre-chefs-d-accusation-du-proces-de-nuremberg-a126177078

    Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=yZ2-nmo5938

    12 sont condamnés à mort.

    3 sont acquittés.

    9 sont condamnés à la prison (de 10 ans à la perpétuité).

    Les Alliés tentent de dénazifier les institutions allemandes et autrichienne.

     

    • Imposer un nouveau droit international.

     

    -Les Alliés redéfinissent les chefs d'accusation de complot et de crime contre la paix.

    Ils imposent que la guerre puisse être jugée comme un crime relevant du droit international.

     

    -Les Alliés imposent un nouveau chef d’accusation : « crime contre l’humanité ».

    = « l’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation et tout autre acte inhumain commis contre toute population civile avant ou pendant la guerre ; ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux ».

     

    -1964 : Les crimes contre l'humanité sont déclarés imprescriptibles. 
     
     
    • 1946-1947 : Les procès de Hambourg.

     

    =7 procès.

    Ils concernent 38 fonctionnaires du camp de Ravensbrück.

    =Camp réservé aux femmes et aux enfants.

    1 jour, 1 combat : 30 avril 1945 - Libération du camp de Ravensbrück -  Licra - Antiraciste depuis 1927

     

    17 hommes +21 femmes : officiers ss, médecins, gardes...

    undefined

    US Army Signal CorpsUSHMM, Welt im Film. Issue no. 90, Story RG-60.3214, Tape 2507

     

    Résultat de recherche d'images pour "procès de ravensbruck"

     Sentences du 1er procès.

     

    Monument de Fritz Cremer devant le Mur des Nations.

     

     

    III. Prendre et faire prendre conscience.  

     

    • L'émergence d'une mémoire juive militante.  

     

    -19 août 1953 : Le parlement israélien adopte une loi "sur le souvenir des héros et des martyrs".

    L'organisme Yad Vashem dirige la mémoire et la commémoration de la Shoah.

    Un mémorial est ouvert à Jérusalem.

    Résultat de recherche d'images pour "yad vashem"

     

    Résultat de recherche d'images pour "yad vashem"

     

    -Cette mémoire militante perdure.

    Ex : Les actions de Serge et Beate Klarsfeld.

    Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=Rmj0ioTdC9M

     Mémoires

    2015.

     

    • 1961-1962 : Le procès d'Eichmann.

     

    1961-1962 : Adolf Eichmann, un des responsables de la Shoah, est arrêté et jugé à Jérusalem/Israël.
     
    Des rescapés témoignent.  
     
     

    Mémoires Seconde Guerre mondiale

    Source : https://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20160208.OBS4238/annette-wieviorka-le-proces-eichmann-a-permis-de-comprendre-la-rationalite-nazie.html
     
     
     
     
    • L'impact des œuvres littéraires et cinématographiques. 
     

    -1963 : La pièce de théâtre de Rolf Hochhuth Le Vicaire fait scandale.

    Elle met en cause le pape Pie XII dans la non dénonciation du génocide juif.

      Le Vicaire | Rakuten

     
    2002 : Le cinéaste Costa Gavras adapte la pièce au cinéma.
     
     
    Les historiens s'affrontent sur ce sujet.
     
     
    Résultat de recherche d'images pour "Pie XII juifs"
      1999.
     
     
     
    Amazon.fr - Pie XII et les juifs: Le mythe du Pape d'Hitler - G. Dalin,  David, Mahy, Claude - Livres
    2016.
     
     
    Résultat de recherche d'images pour "Pie XII juifs"
    2020.
     
     
     
    La querelle interroge : que savaient les alliés ? 
     
     
     
    -Les cinéastes révèlent les horreurs de la Shoah.
     
    1956 : Alain Resnais avec Nuit et Brouillard (court métrage de 32 min.)
     
     Nuit et Brouillard (1956) - Bande-annonce, affiche, photos, téléchargement  - Médiamass
     
     
     
     
    1979 : Marvin J. Chomsky avec Holocaust (série us).
    Résultat de recherche d'images pour "holocaust série"
     
     
    1985 : Claude Lanzmann avec Shoah. Résultat de recherche d'images pour "shoah 1985"
     
     
     
     
    Claude Lanzmann refuse toute fiction sur la Shoah.
     
    Il s'oppose à des cinéastes comme Steven Spielberg.
     
     Achat La Liste de Schindler en DVD - AlloCiné
    1993.
     
     
    -Les historiens étudient le rôle des États et des populations dans le génocide.
     
    1972 : L'historien américain Robert Paxton publie
     
    Résultat de recherche d'images pour "paxton vichy"
     
     
     
    1981 : Michael Marrus et Robert Paxton publient :
     
    Résultat de recherche d'images pour "paxton vichy et les juifs"
     
     
     
     
    • La reconnaissance politique des génocides.
     
    -7 décembre 1970 : Le chancelier de RFA Willy Brandt se recueille devant le mémorial du ghetto de Varsovie.
     
     Résultat de recherche d'images pour "willy bradt varsonvie"
     
     
     
    1979 : Le parlement de la RFA admet le caractère racial des persécutions contre les Tsiganes.
     
    1982 : La RFA reconnait la responsabilité allemande dans le génocide des Tsiganes.
     
     
     
    -16 juillet 1995 : Jacques Chirac reconnait la responsabilité de l’État français dans la collaboration.
     
     
    21 juillet 2002 : Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin reconnait le rôle de L’État dans la déportation.
     
    2010 : La SNCF reconnait sa responsabilité dans la déportation.
      
    2010 : François Hollande reconnait le rôle de L’État français dans l'internement des Tsiganes.
     
     
    Le camp de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire) est classé monument historique.
     
     
    Résultat de recherche d'images pour "tsigane deportation memoire"
     
     
      
    -2015 : Le Conseil de l'Europe souligne "l'oubli" de l'histoire des Tsiganes.
     
     
    En France, le projet de loi portant sur la reconnaissance officielle du génocide tsigane est plusieurs fois rejeté. 
     
     
     
     
    IV. Entretenir la mémoire.

     

    • Conserver les traces historiques. 

     

    -Conserver les sites.

    Ex : Auschwitz-Birkenau, symbole du génocide des Juifs et des Tsiganes. 

    75 ans de la libération d'Auschwitz : des survivants racontent

     

    Résultat de recherche d'images pour "auschwitz birkenau"

     

    Auschwitz, des supports pour mieux comprendre - [Cercle d'étude de la  Déportation et de la Shoah]

     

    Ex : Mur du ghetto de Budapest.

    Partie du Mur du Ghetto - Király utca - Porte n°15 : Budapest : Hongrie :  Routard.com

    Kiraly Utca 15. Budapest.

     

    -Conserver et exposer les images de l'époque (fixes ou animées). 

     

    Résultat de recherche d'images pour "auschwitz birkenau"

    Sélection à l'entrée d'Auschwitz-Birkenau.

    Source : https://www.yadvashem.org/fr/shoah/a-propos/solution-finale/camp-dextermination-dauschwitz-birkenau.html

     

    Gypsy camp in the Lodz ghetto. Poland, 1941–1944. [LCID: 74532]

    Camp de Tsiganes dans le ghetto de Lodz/Pologne. 1941-1944. Juedisches Museum der Stadt Frankfurt.

     

    -Conserver les identités :

    Résultat de recherche d'images pour "carte  déportée shoah"

     

    -Conserver et exposer les objets :

    Auschwitz raconté par ses objets dans la première exposition itinérante  hors de Pologne - Le Point

    Exposition itinérante Madrid. 2017.

    Source : https://www.lepoint.fr/culture/auschwitz-raconte-par-ses-objets-dans-la-premiere-exposition-itinerante-hors-de-pologne-29-11-2017-2176062_3.php

     

    Lire : https://www.lepoint.fr/culture/auschwitz-raconte-par-ses-objets-dans-la-premiere-exposition-itinerante-hors-de-pologne-29-11-2017-2176062_3.php

     

    • Éditer sources et récits.

     

    -Éditer les récits. 

    Ex : Le Journal d'Anne Frank.

    Le journal d'Anne Frank dévoile deux nouvelles pages inconnues

     

    -Diffuser de nouvelles formes de récit.

    Ex : Maus de Art Spiegelman.

    Amazon.fr - Maus, un survivant raconte, Tome 2 : Et c'est là que mes ennuis  ont commencé - Spiegelman, Art, Ertel, Judith - Livres

     

    Nos BD cultes #3 : Maus | 9emeArt.fr

     

    -Raconter par l'image.

    Résultat de recherche d'images pour "sghoah art"

    David Olère, Les vivres des morts pour les vivants. 102 cmx76cm, Mémorial de l'Holocauste/New York.

     

    • Lutter contre le négationnisme.

     

    -Les révélations sur la Shoah sont contredites par des "négationnistes".
     
    Ex : Robert Faurisson.
     
    BA : Wannsee
     
     
     
    -1981 : Georges Wellers, survivant d’Auschwitz, doit publier Les chambres à gaz ont existé.
     

    Résultat de recherche d'images pour "georges wellers"

     
    -1987 : l'historien Pierre Vidal-Naquet condamne Les assassins de la mémoire.
     
     
     
    -Les historiens américains sont particulièrement actifs.
     
    2000 : "Le procès du siècle".
     
     
    Certaines universités américaines possèdent des chaires d'histoire de la Shoah.
     
     
    •  Créer des mémoriaux.

     
    -1993 : Ouverture du Musée du mémorial de l'Holocauste à Washington.
     
     
    US Holocaust Museum says evidence of genocide against Rohingya in Myanmar |  ArakanMedia News Portal
     
     
    -2000 : La Fondation pour la mémoire de la Shoah est créée.
     
    2005 : Le mémorial de la Shoah est ouvert à Paris.
    Résultat de recherche d'images pour "mémorial de la shoah"
     
    Mémorial de la Shoah : le mur des Noms des déportés va être entièrement  rénové – L'Express

    Le mur des noms, Mémorial de la Shoah, Paris. 

     
     
    -2005 : Création du mémorial 'Les chaussures au bord du Danube' à Budapest.
     
    Résultat de recherche d'images pour "enjeux mémoire de la shoah"
     
     
     
    -2012 : Ouverture à Berlin du Mémorial aux Roms et aux Sintés victimes du nazisme. 
     
    Gedenkstätte Simsonweg (Tierg) Sinti und Roma.jpg
     
     
     
     
    • Éviter l'oubli.

     

    -Développement d'un dark tourism qui n'est pas un tourisme de mémoire.

     
    2014 : Une jeune Américaine se prend en selfie à Auschwitz.
     
    Son geste est critiqué.
     
     
     
    -2018 : Un sondage IFOP/France révèle qu'1/5e des jeunes ne savent pas ce qu'est la Shoah. 
     
    L'analyse du sondage prend une dimension politique :
     
      -critique des programmes scolaires et de leur transmission par les enseignants,
     
      -dénonciation d'un regain d'antisémitisme,
     
      -critique des attitudes communautaires...
     
     
    -2020 : un nouveau sondage IFOP/France contredit le premier.
     
     
    Résultat de recherche d'images pour "sondage jeunesse shoah"
     
     
     
     
      
     
    Jean-Marc Goglin
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  • Le génocide des Tutsis, qui a eu lieu d’avril à juillet 1994, a causé la mort de 800 000 à 1M de personnes. La rivalité et les rancunes accumulées des deux communautés formant la société rwandaise sont anciennes. Le génocide manifeste la volonté préméditée des Hutus d’éliminer les Tutsis. La fin du conflit pose le problème de la reconstruction d’une société viable. Les deux documents abordent ce problème et montrent l’importance de la justice. Le premier est un texte qui présente le fonctionnement des tribunaux d’origine traditionnelle : les gacaca. Le deuxième est une photo montrant un accusé répondant de ses actes face à sa communauté. Cette justice particulière peut-elle contribuer à ramener durablement la paix ? Participe-t-elle à ce que l’on appelle la « justice transitionnelle » ?

    La communauté internationale s’emploie à juger les accusés de génocide. Le génocide correspond à un meurtre de masse. Il est condamné par le droit international qui le définit comme un « crime contre l’humanité » depuis 1945. Le génocide rwandais est particulier car il s’est déroulé dans le cadre d’une guerre civile. L’ONU instaure un Tribunal Pénal international chargé de juger les responsables, les incitateurs et les principaux criminels. Les tribunaux institutionnels sont incapables de prendre en charge l’ensemble des procès.

    Le nouveau gouvernement rwandais a refusé le choix de l’amnistie générale. La loi du 26 janvier 2001 instaure les tribunaux gacaca inspirés de la justice traditionnelle. Ces tribunaux sont donc légaux. Ils imposent une justice participative. La communauté se rassemble. Elle écoute les accusés. Chacun expose les faits. Des faits nouveaux sont exposés. Les débats ont notamment permis de prendre connaissance de fosses communes encore inconnues. La communauté est à la fois témoin, juge et partie. Les débats sont animés par des juges élus parmi les membres intègres de la communauté. Ceux-ci sont les garants de l’honnêteté des débats et sentences rendues. L’idée est de co-construire un récit commun et de rendre des jugements acceptés par tous. Les tribunaux rassemblent des voisins qui doivent reconstruire une vie commune. 12 100 tribunaux ont jugé 2M de personnes. 65% des procès ont donné lieu à des condamnations. La réunion de ces tribunaux a pris fin en 2011.

    Certains critiquent l’idée de vouloir réconcilier les deux communautés 14 ans après les faits. Pour les uns c’est trop tôt, pour les autres c’est trop tard. D’autres dénoncent la partialité de cette justice : procès non équitables, impossibilité de se défendre… D’autres, enfin, critiquent le fonctionnement des tribunaux. Un jugement n’est pas une négociation. Les criminels ne doivent pas négocier leur responsabilité ou leur condamnation. Un jugement repose sur des faits et du droit. Mais les critiques n’ont proposé aucune alternative.

                   L’ONU entreprend d’instruire aux droits de l’homme et de prévenir les futurs génocides. Elle insiste sur la responsabilité des dirigeants. Le processus de construction d’une société pacifiée est long. La justice transitionnelle est un des moyens d’y parvenir. Mais tous les accusés ne sont pas encore passés devant un tribunal. Certains se sont réfugiés en France. La justice française traine à réunir un tribunal. Ces lenteurs avivent de nouvelles tensions. D’autant que la France est accusée de complicité.

     

    Jean-Marc Goglin

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  • Consigne : A l’aide des deux documents analysés, vous montrerez l’importance mais aussi les limites de la justice dans la construction de la paix.

     

    Doc 1 :

    « Créées pour faire face à une situation anormale, les nouvelles juridictions gacaca s’inspirent d’une pratique ancestrale qui fait appel aux sages d’une colline pour régler un litige. La loi du 26 janvier 2001 transpose ce système coutumier en instituant de nouvelles instances de jugement. En juin 2002, quelque onze mille tribunaux sont inaugurés. Ce système se base sur une justice participative : la population est à la fois témoin, juge et partie. Le principe est de réunir sur les lieux mêmes des crimes les protagonistes du drame : rescapés, témoins, criminels présumés. Tous doivent débattre de ce qui s’est passé afin d’établir la vérité, de dresser la liste des victimes et de désigner les coupables. Les débats sont encadrés par des « juges » non professionnels élus parmi les hommes intègres de la communauté et habilités à prononcer les peines à l’encontre des coupables. Ce système est désormais appliqué à l’immense majorité des accusés. Seuls les individus soupçonnés de figurer parmi les « grands responsables » du génocide relèvent encore de la justice classique.

    Ces juridictions méritent une attention particulière. Elles permettent effectivement de s’interroger sur l’articulation des notions de négociation et de réconciliation au lendemain de violences extrêmes. Est-il opportun d’appeler à la réconciliation quatorze ans après le génocide ? Quelle place accorder à la négociation dans une société en état de choc ? […] La question qui sous-tend l’ensemble de la réflexion peut se résumer comme suit : quelle est la portée, mais aussi les limites, des pratiques de négociation mises en œuvre dans le cadre de cette justice transitionnelle ? »

    Source : « Le cas des gacaca au Rwanda. Jusqu'où négocier la réconciliation ? », Valérie Rosoux, Aggée Shyaka Mugabe, in  Négociations 2008/1, n° 9, p. 29-40.

     

    Doc 2 :

    Génocide rwandais: bilan «mitigé» pour les gacaca | La Presse

    Source : Archives AFP.

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  • Consigne : Faites un bilan de ces actions juridiques. Réussites et échecs.
     
     
    Le Rwanda est sur le point d'achever l'une des expériences de justice transitionnelle les plus ambitieuses de l'histoire, mêlant les traditions locales avec un système juridique pénal moderne. Le président rwandais Paul Kagame a décrit l'initiative comme une « solution africaine aux problèmes africains ». […] Certains Rwandais ont accueilli favorablement le travail rapide des tribunaux et la forte implication des communautés locales, en soulignant que les juridictions gacaca les ont aidés à mieux comprendre ce qui s'est passé et ont atténué les tensions entre les groupes ethniques. D'autres sont plus sceptiques : certains rescapés du génocide se plaignent que tous les auteurs n'ont pas été arrêtés ou punis. Certains condamnés maintiennent que les procès ont été gravement viciés, que les juridictions gacaca se sont politisées au fil des ans, et que les tensions ethniques restent élevées. Des deux côtés, il existe des doutes et des espoirs, sur la contribution du système gacaca à une réconciliation à long terme.
     
     
    Leslie Haskell, Justice compromise. L'héritage des tribunaux communautaires gacaca du Rwanda, Human Rights Watch, 31 mai 2011.
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